Nos principes
Nous proposons de reprendre en France le combat contre la drogue autour des
huit principes suivants :
1. Pas de société sans lutte contre la drogue
!
Résistons
à l'intoxication croissante du pays, en particulier pour les jeunes ! Honte à
l'ancien mot d'ordre de la MILDT : « Pas de société sans drogues ! » qui représente, en vérité, le mot d'ordre des dealers !
2. La lutte contre la drogue doit être l'affaire
de tous, et non pas l'exclusivité de
l'État. Elle n'est donc pas une simple affaire de politique dite publique.
Organisons-nous
pour résister ! Si l'État doit faire son travail propre, la clef de la
résistance contre la drogue tient à l'intervention de chacun.
3. Pas de lutte contre la drogue sans une
véritable prévention !
Prévenir,
c'est avant tout dissuader les jeunes
de se droguer en leur montrant qu'il y a beaucoup mieux à faire. Avant tout,
la prévention doit mobiliser tout un chacun.
4. Pour une politique publique de soins en matière de toxicomanie ayant comme avant-poste un Samu-toxicomanie
!
L'État
doit encourager les toxicomanes à sortir de leur servitude volontaire, en se
souciant de se soigner médicalement
de leur toxicomanie. De véritables soins médicaux, non réductibles à une simple assistance sociale, doivent être dispensés dans des centres rattachés aux
structures hospitalières.
5. Pas de lutte contre la drogue sans une
police empêchant les dealers de nuire !
Si
la lutte contre la demande de drogues
est l'affaire de tous, la lutte contre l'offre est l'affaire spécifique de l'État et de la police. Les
gens doivent s'assurer que l'État et la police font correctement leur travail
en ce domaine.
6. La lutte contre la drogue n'est pas une guerre
: elle est affaire de politique
émancipatrice.
L'idéologie
(américaine) de la « guerre à la drogue » est contre-productive : elle
prétend intensifier le combat quand, en vérité, elle le démobilise en le
militarisant. L'essentiel, en matière de lutte contre la drogue, est
d'incorporer cette lutte à une vision globale émancipatrice.
7. Les mesures de réduction des risques, visant à limiter les dommages collatéraux (infections),
ne doivent pas servir à démanteler la lutte contre la drogue. Au titre de la
lutte contre la drogue et la toxicomanie, la politique de réduction des
risques est un désastre.
Les
mesures de réduction des risques touchent à la lutte contre le sida (et les
autres maladies infectieuses), non à la lutte contre la drogue : elles ne doivent
pas servir de Cheval de Troie pour démanteler la lutte contre la drogue. À ce
titre, la politique de réduction des risques (qui prétend ordonner la
politique en matière de drogue à ces mesures, qui organise un chantage au
sida pour faire accepter la toxicomanie) est un désastre qu'il faut
combattre.
8. Du point de vue de l'émancipation, il
convient de se rapporter au toxicomane comme à un nihiliste.
-
Pour une politique publique unilatéralement répressive, le toxicomane n'est
qu'un délinquant. Or, si le
toxicomane est souvent par ailleurs un délinquant (pour se procurer
facilement un argent abondant), sa toxicomanie, en tant que telle, n'est pas
essentiellement une délinquance.
- Pour la politique de réduction des risques, le toxicomane est essentiellement
une victime. Qui ne sait pourtant que
si le toxicomane aime, il est vrai, à se présenter comme une victime, c'est
qu'il l'est essentiellement de lui-même !
- Pour une politique publique de soins, le toxicomane est un malade qu'il faut médicalement soigner. Cette position nous
paraît, en matière de politique publique, la plus juste et la plus productive même s'il apparaît que la
toxicomanie, comme telle, est difficilement concevable comme une maladie (elle semblerait plutôt un mode particulier de
symptomatisation pour différentes maladies psychiques).
- Mais pour les militants de la lutte contre la drogue, le toxicomane sera
essentiellement vu comme un « nihiliste
» : comme quelqu'un qui veut le néant (qui veut la servitude, l'avilissement,
l'auto-destruction) plutôt que de ne rien vouloir. Il convient alors de lui
opposer qu'on n'est pas condamné à ne rien vouloir ou à vouloir le rien,
qu'on peut vouloir l'amour, la musique, la poésie, telle science, tel
engagement collectif, le sport, etc., et que ce sont là des manières
autrement intéressantes d'intensifier son existence.
|