Non aux salles de shoot !

 

Jamal Faouzi, François Nicolas (Paris 10°)

Lionel Bonhouvrier, Guy Chevalier (Paris 18°)

Daniel Dalbéra, Christian Poitou (Paris 19°)

 

(9 octobre 2005)

 

Un plan de longue haleine, orchestré par la Mairie de Paris, vise à créer prochainement dans la capitale la première salle de shoot en France.

Nous nous opposons à un tel projet et appelons tous ceux qui n’acceptent pas la création d’un tel droguatorium à nous rejoindre.

Nous créons à cet effet le nouveau collectif Stalingrad contre les salles de shoot et appelons à une première réunion publique le mardi 15 novembre 2005 à 20 heures à l’Église Notre-Dame des Foyers (18, rue de Tanger, Paris 19°).

 

*

 

La création de salles de shoot est un développement prévisible de la désastreuse politique (politique de réduction des risques) suivie en matière de drogues par les différents gouvernements depuis 1995.

Depuis longtemps, les acteurs de cette politique font propagande pour une telle création. Aujourd’hui, ils s’engagent dans la dernière phase de réalisation de ce sinistre projet.

                  • Il y a d’abord eu la Mairie de Paris qui, dès octobre 2004, a lancé la campagne d’opinion pour un passage à « une nouvelle étape » de la politique de réduction des risques (voir le Forum Parisien Usages de drogues, consommations à risques et société accueillant la propagande pour les « salles de consommation » en exercice à Genève).

                  • Parallèlement, la MILDT a affirmé, dans le cadre de son nouveau plan quinquennal (2004-2008), le principe d’un financement pour des expérimentations « innovantes » en matière de crack.

                  • Il y a maintenant EGO (Espoir Goutte d’Or, association subventionnée du 18°) qui après avoir engagé un tournant stratégique de ses activités et changé ses statuts (AG extraordinaire du 20 avril 2005), acquiert un nouveau local (10 rue St-Mathieu – 18°) pour y installer une « salle de relaxation » (!) pour toxicomanes (prévision d’occupation : 10 000 visites/an).

                  • Il y a eu enfin, ce mercredi 5 octobre 2005, une émission d’une heure sur France-Culture (sous l’intitulé générique, qui en dit long, : « On est tous dans le brouillard » !) explicitant le tournant pris par EGO et orchestrant, cette fois pour le grand public, la nécessité de créer à Paris des « salles de consommation » (nom pudique pour les salles de shoot).

 

Bref, ce projet sort des cartons du narco-marketing pour entrer dans sa phase de réalisation ; il a désormais son lieu (dans le 18° parisien), son financement (sur « crédits de recherche ») et son bras armé (l’association EGO candidate à prendre la tête du futur droguatorium).

 

Pour notre part, nous ne sommes pas dans le brouillard et voyons clair dans ce plan.

Cette nouvelle étape n'a rien à voir avec la véritable politique de soins que le collectif anti-crack n’a eu de cesse de préconiser. Elle va au contraire aggraver la situation des toxicomanes en les enfermant dans leur dépendance, en offrant aux dealers des conditions idéales pour leur commerce sordide, en franchissant un nouveau pas dans l’organisation publique d’une intoxication des plus démunis au nom des nécessités néolibérales : Michel Foucault montrait dès 1979 – leçon du 21 mars au Collège de France -  comment la problématique néolibérale du risque – considérer le crime comme « action faisant courir à un individu le risque d’être condamné à une peine » - conduisait, en matière de drogues, à un partage de la population en deux : celle qui sera protégée de la drogue par une politique de prix élevés et celle qui sera abandonnée à l’asservissement par une politique de consommation encadrée.

 

Nous ne saurions laisser faire une telle ignominie : des assistantes sociales aidant les toxicomanes à se shooter au crack et à l’héroïne !, des médecins venant contrôler la tension des crackés pour que leur empoisonnement n’entraîne pas d’overdose (leur serment d’Hippocrate énonce pourtant clairement : « je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. ») ! Il faut soigner - de la toxicomanie, et pas seulement du sida ! - les toxicomanes qui relèvent de la maladie, et aider ceux qui n’en relèvent pas à s’émanciper de leur servitude volontaire. Il est infâme d’organiser l’auto-empoisonnement des toxicomanes, dans le seul but de s’assurer qu’ils n’attraperont pas le sida et qu’ainsi ils ne coûteront guère à la Sécurité sociale !

 

Nous nous dressons contre cette entreprise, et nous nous organisons pour ce faire.

Nous détaillerons dans des textes ultérieurs les tenants et les aboutissants de cette nouvelle étape de la politique de réduction des risques pour que chacun puisse se faire son propre avis, éclairé et raisonné.

Nous dénoncerons sans relâche l’idéologie et la propagande de ces sinistres acteurs.

Nous appelons chacun à résister avec nous.

 

––––––

 

Pour tout contact :

Stalingrad@noos.fr

06 76 58 18 27

Boite 59 - 265 rue du Faubourg-Saint-Martin – 75010

 

––––––

 

Quelques premiers éléments d’un dossier que nous nourrirons dans des textes ultérieurs.

Son contenu :

1) La Mairie de Paris

2) La MILDT

3) EGO

4) Lancement de la campagne média grand public

 

–––––––