Souvenirs de guerre de Pierre Capucin

par Paul Chanoine

·       1. Royan

·       2. Angleterre (1940)

·       3. Dakar (1940)

·       4. Érythrée (1941)

·       5. Syrie (1941)

·       6. Lybie (1941-1943)

7. Tunisie (1943)

 

D

urant la seconde campagne de Libye, on a donc réussi à repousser les Allemands et on est arrivé en Tunisie [1]. J’étais à cette époque déjà passé 1° classe.

C’est l’époque où Charles de Gaulle va former son gouvernement provisoire à Alger. C’est aussi celle des histoires avec le Général Giraud [2]

En Tunisie, ça s’est plus ou moins bien passé car il y avait encore les relents de Vichy. Pour éviter tout incident, on nous a replanqué quelque temps en Libye ; on est reparti s’installer à la frontière. Quand on a “occupé” - ou “libéré” - la Tunisie, on était très bien ; on campait parmi les oliviers. Avec les gens du peuple, les rapports étaient corrects. Il n’y a eu que peu d’histoires. C’était beaucoup plus difficile avec les blancs (les colons, les pieds noirs) qui étaient parfois vraiment durs avec les arabes.

Quand on est arrivé en Tunisie, des Tunisiens, arabes ou pieds-noirs, se sont joints à nous. L’un de ces pieds-noirs s’appelait Salvatore Giolanno et, à son propos, me revient une anecdote : après la guerre il y avait eu un jour un accrochage au travail avec quelqu’un au sujet des étrangers. Salvatore, en colère, a crié : “Moi, y en a être Français comme toi car moi avoir chez moi un dictionnaire Latrousse” - il voulait dire Larousse, bien sûr -.

On est resté un bon moment en Tunisie : à Nabeule, à Sfax ; et on campait parmi les gens dans les villages. Pour eux, la France représentait quelque chose qu’il fallait libérer, même s’ils n’y avaient jamais mis les pieds.

Baignade à Tunis

 

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·       8. Italie (1943-1944)

·       9. France (1944-1945)

·       10. Et ensuite…



[1] Vers mai 1943. Après le débarquement améri­cain au Maroc (novembre 1942), les Allemands avaient occupé la “zone libre” et débarqué en Tunisie.

[2] Né en 1879. Soldat, piètre politique et médiocre homme d’État, sur lequel Roosevelt s’est longtemps appuyé pour contrer de Gaulle. C’est Giraud qui remplace Darlan après le débarque­ment Américain et devient haut-commissaire en Afrique du Nord. Il sera ensuite contraint de s’effacer…