qui rend secrètement compte du 
blocage manifeste, adjonction apte à refertiliser la situation initiale en l’étendant. 
Contre les deux premières orientations (postmodernes et nihilisantes), nous privilégierons la troisième, spécifiquement 
moderne, à la lumière des mathématiques. 
 
II. On examinera ensuite, à l’époque où les incommensurabilités prolifèrent, comment aujourd’hui prendre mesure 
affirmative de leur existence. 
 En mathématiques, comment l’algèbre contemporaine prend-elle mesure renouvelée de l’antique incommensurabilité 
entre arithmétique et géométrie ? 
 En  musique,  comment  le  discours  musical  prend-il  mesure  contemporaine  de  l’incommensurabilité  millénaire  entre 
perception et écriture ? 
 En philosophie, comment les sujets de vérités prennent-ils mesure de l’originelle incommensurabilité qui partage le « il y 
a » en ce qui existe et ce qui arrive (i.e. comment ek-sister subjectivement au point exact où s’avère qu’« il n’y a pas que 
ce qu’il y a ») ? 
 Entre hommes et femmes, comment l’amour hétérosexuel prend-il mesure d’une certaine incommensurabilité entre les 
deux sexes (divisant l’humanité) sous le signe d’un bonheur partagé, à rebours de la fusion romantique, de la jalousie 
proustienne ou de l’antique guerre matriarcat/patriarcat ? 
 En politique enfin, quels militants pour prendre politiquement mesure des incommensurabilités qui aujourd’hui prolifèrent 
(l’apartheid  généralisé,  le  « deux poids, deux mesures » cher  à l’Occident…),  disloquant ainsi toute perspective d’un 
monde commun à toute l’humanité pour profiler la guerre comme étant la seule mesure envisageable des antagonismes 
actuels ? 
 
III. On s’attachera alors à problématiser ces incommensurabilités, singulièrement les trois premières (mamuphi oblige !), en 
examinant comment, pour chacune d’elles, s’opposent aujourd’hui les trois orientations initialement distinguées : saturation 
et abandons, obstacle et déconstructions, obstruction et relèves. 
On conclura en esquissant un programme de travail mamuphi pour étudier les nouvelles obstructions et leurs relèves 
modernes. 
 
   Frederico Lyra de Carvalho  
Pour cette exposition, nous présenterons une première ébauche d’un travail en cours destiné à devenir l’article qui composera 
le livre Musique et Politique, dont nous exposerons également brièvement le sommaire et l’idée générale. 
Il s’agit de réfléchir à une position possible, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du monde hégémonique de la musique et du 
monde social. 
Nous tenterons d’élaborer un modèle schématique et programmatique d’une relation possible qu’un musicien improvisateur 
peut entretenir avec le matériau musical contemporain et l’espace qu’il peut occuper dans le monde socio-historique actuel. 
 
   Alípio C Neto  
Dans mes dernières recherches, j'ai utilisé des catégories théoriques inhabituelles pour comprendre les interconnexions entre 
l'improvisation et la performance musicale. 
L'improvisation a élargi l'ensemble du modèle binaire composition-performance et exige des  mécanismes d'interprétation 
flexibles adaptés à la nature fluidique de la musique et à sa perception esthétique. 
 
   Marc SainPaul 
Les formules de la sexuation ont été présentées et commentées par Lacan lors de ses séminaires des années 1971 à 1973 et 
constituent des points structurants de son enseignement. 
Ces formules s’appuient sur les ressources d’écritures de la logique des prédicats, négations et quantificateurs universels et 
existentiels, non sans introduire des subversions par rapport à leurs usages en logique classique. 
Ces formules rendent compte selon Lacan de la façon dont un sujet vient à s’inscrire dans une fonction propositionnelle, la 
fonction  phallique,  qui  supplée  à  l’absence  de  rapport  sexuel  (axiome  lacanien,  enseignement  de  la  psychanalyse,  de 
l’inconscient). 
Lacan a mentionné à plusieurs reprises son intérêt pour la logique intuitionniste, notamment pour rendre compte de la logique 
pas-toute phallique  du  féminin,  se  distinguant  de  la  logique toute phallique  du  masculin.  Il  a  également  insisté  sur  la 
caractéristique de l’inconscient  mise en  lumière par Freud d’être  insensible à  la contradiction : le fondement classique du 
principe aristotélicien de (non-)contradiction n’est pas valable pour l’inconscient, et contradictions et paradoxes peuvent servir 
de moyen logique pour l’équivoque de l’interprétation. 
L’enseignement  lacanien  relatif  à  ces  formules  a  pu  cependant  paraître  énigmatique  et  s’avérer  rebelle  aux  tentatives 
d’arraisonnement ou de formalisation rigoureuse entreprises. 
C’est ici que des travaux postérieurs à l’enseignement de Lacan sont susceptibles de fournir de nouveaux éclairages sur ces 
formules : ceux de Lawvere dans les années 1980-1990, dans un cadre toposique, poursuivis par Reyes entre autres, travaux 
sur la logique intuitionniste affranchie du principe de tiers exclu, et sa version duale, co-intuitionniste, qui est affranchie du 
principe de (non-)contradiction, ainsi que sur les logiques à la fois int- et co-int-, à savoir bi-intuitionnistes, ou encore mixtes, 
modales.