François NICOLAS

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Théorie et invention musicales : Quelques remarques introductives


RÉSUMÉ


Si la musique comme invention est une pensée qui a pour particularité d'être aussi pensée de la pensée qu'elle est - cette pensée étant en acte, dans les oeuvres, et non en discours -, la théorie peut être tenue pour le moment réflexif dans cette pensée, pour la prise discursive de cette inflexion qu'est toute oeuvre d'art véritable.

Quels sont alors les enjeux d'une telle théorie ? Pourquoi réfléchir ce qui est déjà pensé, pourquoi discourir sur une pensée qui est déjà pensée de la pensée qu'elle est ? On avance que la théorisation doit favoriser l'invention de nouvelles catégories musicales, l'émergence des catégories enfouies dans les oeuvres, l'épinglage des inflexions opérées par les oeuvres dans les configurations musicales.

De quelles inventions, de quels "pas gagnés" s'agit-il plus précisément aujourd'hui de faire théorie ? Quelles sont les catégories de pensée aujourd'hui pertinentes pour la composition ? "Processus", "thématisme sans thème" ou plutôt "athématisme", "geste", "fluidité" ?

Face au bilan toujours en cours du sérialisme, confrontée au dilemme encore insurmonté entre néoclassicisme et néosérialisme, la théorie devrait être cette relève de l'analyse qui manque à une pensée de l'après-sérialisme.