François NICOLAS

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Toccatine

Cette petite toccata, de caractère didactique, répond à la demande d'un ami, guitariste amateur, peu familier du répertoire contemporain.

La guitare est scordatura (accord, de bas en haut: mi bémol, la bémol, ré, sol, ré bémol, sol bémol ­ ce qui revient à baisser d'un demi-ton les cordes les plus graves et à hausser d'un ton les deux cordes les plus aiguës, l'accord des deux cordes centrales restant inchangé) en sorte à la fois de feutrer les résonances tonales de l'instrument et de faciliter le jeu de l'amateur.

La pièce est une étude rythmique. Son mouvement convertit le geste rythmique initial en celui qui conclut la pièce et ce au moyen d'un ostinato central dont le train d'impulsions &laqno;radiographie» les figures et les ossature.

Plus en détail, la pièce procède à des déformations rythmiques progressives d'un geste simple, pour ensuite l'inscrire à l'intérieur d'une série d'impulsions servant de matrice pour une hétérophonie rythmique à trois voix :

- la première voix phrase une mélodie prenant appui successivement sur tous les temps de la mesure selon des durées toutes différentes (principe transposant dans l'ordre des durées ce qui prévaut pour les séries tous intervalles de hauteurs : ici 2-3-4-1-9-5) ;
- la deuxième voix énonce une pulsation régulière venant baliser la variété rythmique précédente ;
- la troisième voix complète les deux premières, remplissant la totalité des temps selon un motif rythmique reprenant le geste initial.

Soit, au total de ces trois voix, une petite marqueterie laissant ultimement la place au geste de départ, métamorphosé.


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