François NICOLAS

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Des infinis subtils

Vidéo : - Des infinis subtils, pour piano (par Florence Millet, avec des peintures de Daniel Seret)

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Notes de programme

 

 

Transcription (impossible) pour un seul piano d'une oeuvre antérieure pour deux pianos (Pourtant si proche - 1994), Des infinis subtils redessine localement chaque moment au sein d'une vaste structure restée inchangée.

L'oeuvre, construite en un rondeau fantasque, entrecroise réitérations implacables et déplacements fantaisistes. Le mouvement global résultant déploie un flot, tantôt indolent, tantôt impétueux, qui intériorise ses propres rives.

 

Des infinis subtils tente ce faisant de canaliser de très anciennes hantises :

- Hantise harmonique : comment enchaîner des accords là où il n'y a plus de fonctions harmoniques ? La réponse est ici cherchée dans un système de larges accords ordonnés en champs harmoniques et parcourus, d'un registre l'autre, de hauteurs plus mobiles.

- Hantise de la résonance : jusqu'où confier l'idée compositionnelle au mouvement physique de la résonance sonore ? Comment diriger musicalement le désir d'un piano qui résonne de tout son vaste corps ? Soit : comment allier raison et résonance ?

- Hantise rythmique : comment une combinatoire de durées peut-elle soutenir la consistance d'un phrasé ? Le jazz, ici, n'est pas sans influences

- Hantise du geste musical : comment condenser les énergies temporelles en un moment qui à la fois les noue, les intensifie et les projette ? Une problématique du geste compositionnel tente ici d'y pourvoir.

- Hantise formelle : comment fibrer différentes régions pour engendrer l'un de l'oeuvre ? Comment, par-delà toute nostalgie et consolation d'obédience romantique, composer une Forme qui délivre, au bout d'un compte, l'unité énigmatique d'une singularité ?

 

Pour le compositeur qui s'en sépare, l'oeuvre reste la (dé) coupe finie de tourments sans fin, la trace (dé) limitée de gestes qui frôlent sans éponger, la fine pellicule (dé) posée par l'inépuisable pétillement d'une musique qui ne cesse de vous hanter.

 

(F.N. - juin 1995)


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