Alexandre Grothendieck et la musique / La musique et Alexandre Grothendieck

 

Pour tout détail sur Grothendieck, voir Grothendieck Circle

 

Semaine Grothendieck à Peyresq (France) du 24 à 30 août 2008 (dir. P. Lochak, W. Scharlau, L. Schneps)

 

I.                   Alexandre Grothendieck et la musique

·       1942… : « Alexandre Grothendieck, dit Alex le poète, réclame le silence pour écouter la musique » La Directrice de La Guespy (Chambon-sur-Lignon, 1942-1944)

Alexandre Grothendieck au Collège Cévenol (Le Chambon sur Lignon, 1942-1944)

·       1948 : « Jouer du piano constitue un extraordinaire antidote contre les mathématiques, rafraîchissant et stimulant. » Alexandre Grothendieck (lettre du 15 décembre 1948 [1])

·       1951… (Nancy) :

      « Avec Terry Mirkil et sa femme Presocia, menue et fragile comme lui était rablé, avec un air de douceur dans l’un et dans l’autre, nous passions souvent à Nancy des soirées, et parfois des nuits, à chanter, à jouer du piano (c’était Terry qui jouait alors), à parler musique qui était leur passion, et de choses et d’autres importantes dans nos vies. » Alexandre Grothendieck (Récoltes et Semailles, 7.2)

      Grothendieck « venait souvent jouer du piano à la maison ». Laurent Schwartz [2]

·       1990… : « À la fin [3], pendant des nuits, Grothendieck jouait des chorals tout en les chantant. » Winfried Scharlau [4]

Une métaphore dans Récoltes et Semailles :

« J’ai dégagé la notion de “motif” associé à une variété algébrique. Par ce terme, j’entends suggérer qu’il s’agit du “motif commun” (ou de la “raison commune”) sous-jacent à cette multitude d’invariants cohomologiques différents associés à la variété, à l’aide de la multitude des toutes les théories cohomologiques possibles à priori. Ces différentes théories cohomologiques seraient comme autant de développements thématiques différents, chacun dans le “tempo”, dans la “clef” et dans le “mode” (“majeur” ou “mineur”) qui lui est propre, d’un même “motif de base” (appelé “théorie cohomologique motivique”), lequel serait en même temps la plus fondamentale, ou la plus “fine”, de toutes ces “incarnations” thématiques différentes (c’est-à-dire, de toutes ces théories cohomologiques possibles). Ainsi, le motif associé à une variété algébrique constituerait l’invariant cohomologique “ultime”, “par excellence”, dont tous les autres (associés aux différentes théories cohomologiques possibles) se déduiraient, comme autant d’“incarnations” musicales, ou de “réalisations” différentes. Toutes les propriétés essentielles de “la cohomologie” de la variété se “liraient” (ou s’“entendraient”) déjà sur le motif correspondant, de sorte que les propriétés et structures familières sur les invariants cohomologiques particularisés (ℓ-adique ou cristallins, par exemple), seraient simplement le fidèle reflet des propriétés et structures internes au motif. C’est là, exprimé dans le langage non technique d’une métaphore musicale, la quintessence d’une idée d’une simplicité enfantine encore, délicate et audacieuse à la fois. » (2.16)

II.                   La musique et Alexandre Grothendieck

François Nicolas, compositeur

·       « La logique musicale aujourd’hui, à la lumière de Grothendieck, Girard et Badiou » (Colloque « Esthétique et logique », Clermont, 30 octobre 2007)

[ présentation Powerpoint ]

·       « Un pays où les enfants mènent boire les chevaux… » (De la musicalité de Récoltes et Semailles) ; Semaine Grothendieck (Peyresq, 27 août 2008)

Guerino Mazzola, mathématicien

·       « Points de Grothendieck et gestes de Châtelet : les enjeux du lemme de Yoneda pour la musique » ; Semaine Grothendieck (Peyresq, 27 août 2008)

[ présentation Powerpoint ]

·       Voir plus généralement sa théorie mathématique de la musique et en particulier son Topos of Music.

 

Contact : François Nicolas (fnicolas [at] ens.fr / fnicolas [at] ircam.fr)

 



[1] citée par W. Scharlau dans le premier tome de sa biographie sur A. Grothendieck : Wer ist Alexander Grothendieck ?

Voir http://www.math.jussieu.fr/~leila/grothendieckcircle/biographic.php

Version résumée en anglais : http://www.ams.org/notices/200808/tx080800930p.pdf

[2] Un mathématicien aux prises avec le siècle (p. 294)

[3] fin des années 80 – début des années 90

[4] op. cit.