Lors de sa réunion de rentrée, le mardi 3 septembre 2002, le Collectif envisageait de devoir continuer son action pendant une seconde année. Une première discussion de ses nouvelles orientations de travail a conduit le Collectif à se donner quinze jours supplémentaires de réflexion. Le mardi 17 septembre 2002, au terme de ce délai, il lui est apparu conforme à ses orientations fondamentales de se dissoudre après les victoires décisives remportées au cours de l'année 2001-2002. Le communiqué ci-suit présente cette décision.
Stalingrad, le 17 septembre 2002
Le quartier Stalingrad est désormais nettement assaini
du trafic de crack qui pourrissait sa vie l'année dernière.
Un an de mobilisations ininterrompues de tout le quartier a permis
:
- de remettre la police au travail contre les dealers,
- de remuer les mairies concernées (10°, 19°
et 18°) pour qu'elles accélèrent la rénovation
du quartier et le relogement des familles vivant dans les taudis,
- de s'adresser au pays tout entier pour qu'il reprenne
le combat contre la drogue.
Certes le trafic de crack n'a pas entièrement disparu
sur le quartier : tant qu'une véritable politique de
soins ne sera pas mise en place par le gouvernement (à
la place de la politique de réduction des risques actuelle
qui, sous couvert de combattre le sida, démissionne du
combat contre la drogue), le nombre des crackés
continuera de croître et les toxicomanes continueront d'errer
d'un quartier l'autre
Notre quartier reste donc fragile et doit rester vigilant pour
ne pas replonger dans le chaos antérieur. Les organisateurs
du Collectif resteront en rapport les uns les autres pour entretenir
cette vigilance et se tenir prêts, au cas où
la situation empirerait, à recréer le Collectif.
Si vous estimiez que le trafic de crack reprenait de manière
importante, durable et stable, vous pourrez contacter les anciens
membres du Collectif aux coordonnées ci-dessous qui continueront
de fonctionner.
Par ailleurs la réflexion plus globale sur le nécessaire
combat contre la drogue qui doit être repris à échelle
de ce pays se poursuivra de manière informelle. Toute personne
souhaitant y contribuer peut se signaler aux coordonnées
ci-jointes.
La force du Collectif a résidé dans l'interaction permanente entre la capacité organisatrice d'un noyau bien soudé et la mobilisation de tout un quartier. Contre un crack qui a reflué, le quartier n'a désormais plus nécessité d'une telle mobilisation. Le quartier n'a donc plus besoin d'un Collectif anti-crack.
Le Collectif anti-crack, constatant que son travail s'est
terminé avec les victoires concrètes de l'année
dernière (dispersion de la « scène ouverte
» à l'automne 2001 puis fermeture des repaires
du crack avec relogement des familles en juin 2002), a donc
décidé sa dissolution.
Cette décision est une bonne chose : elle prend acte de
ce que notre quartier s'est largement libéré de
cette servitude volontaire que représente le crack.