Dans les pages " Paris " de France Soir, un papier sur les riverains du quartier Stalingrad qui se mobilisent contre le trafic de drogue . le journal explique que le collectif anti crack du quartier " est un rassemblement de riverains qui ont décidé de se réapproprier leur quartier " et ont décidé à cet effet " de distribuer des tracts et d'organiser des manifestations hebdomadaires dans les rues concernées ". Résultats : " la police patrouille à nouveau, les trafiquants battent en retraite, la municipalité reçoit les habitants et promet de rénover les immeubles ".
Dans un premier encart le quotidien souligne la participation aux manifestations de toutes les communautés du quartier grâce à la traduction des tracts. Et dans un second il mentionne l'amplification du mouvement avec la participation de 6 associations de riverains des 10ème, 18ème et 19ème qui ont proposé à d'autres quartiers de les rejoindre dans une coordination afin de " reconquérir l'espace public abandonné aux bandes, trafics et mafias de toutes sortes ".
Et aussi une interview de François Nicolas président du collectif qui souhaite organiser des tournées nocturnes entre pères de famille pour aller à la rencontre des jeunes toxicomanes du quartier. " Notre démarche est sans animosité, il s'agit de lutter contre la drogue, pas contre les toxicomanes " dit-il. Selon lui " le fait qu'on soit père ne laisse pas les toxicomanes indifférents () Devant une figure paternelle qui leur donne des repères, une référence, ils parlent plus librement ".
L'AFP signale que le « collectif anti-crack
» des quartiers parisiens situés autour de Stalingrad,
va lancer dès mardi soir des «tournées de
pères de famille dans les rues» toutes les
semaines , afin de « demander aux toxicomanes de ne plus
empoisonner la vie du quartier »; selon le collectif.
Ce collectif, créé récemment par des habitants
des Xè, XVIIIè et XIXè arrondissements de
Paris, se donne également pour but d'encourager à
sortir de la drogue.
Ces tournées nocturnes ne se veulent pas une action de
milice mais bien une réappropriation de l'espace public.
Un des responsables de ce collectif ; François Nicolas
déclare « nous craignons que le printemps et l'été
qui arrivent soient propices à une augmentation du trafic
de drogue ; notamment du crack ; des rassemblements et des bagarres
entre bandes».
Lors du dernier trimestre 2001; les riverains de ce quartiers
avaient organisé plusieurs manifestations afin de protester
contre la recrudescence du trafic de crack autour de Stalingrad.
Dans ses pages « Paris » le Parisien signale que le « collectif anti crack de Stalingrad » a décidé d'organiser une tournée hebdomadaire des « pères de famille » chaque mardi soir à la rencontre des gens du quartier (voir revue de presse du vendredi 8 mars). Objectifs selon le journal : « se réapproprier la rue, entamer un dialogue avec les jeunes du quartier(...) tenter de nouer un dialogue avec les toxicomanes ». A l'origine du collectif, François Nicolas qui explique « nous n'allons pas nous bagarrer (...) nous irons à la rencontre de tous. Mais parle qui veut et nous ne forcerons pas le dialogue ».
Un article de la Croix sur les " pères
de famille (qui) se mobilisent contre la drogue " dans
le quartier de Stalingrad à Paris . Le quotidien évoque
ces huit pères de famille, quatre Français, trois
Maghrébins et un Africain qui ont " sillonné
hier le quartier (.. .) s'inspirant d'une expérience similaire
menée à Amsterdam par des pères Marocains
". Objectif : " signifier que les rues de Stalingrad
appartiennent aux habitants et non aux dealers "-"
aller à la rencontre des jeunes qui se regroupent le soir
dans les cages d'escalier "- " engager la conversation
avec les toxicomanes pour les encourager à sortir de leur
" autodestruction " " . A l'initiative de
ces tournées, François Nicolas explique que "
la situation était devenue invivable ". Depuis
les manifestations de fin 2001 " la police a effectué
plusieurs opérations anti drogue " et " la
situation s'et un peu améliorée " reconnaît
-il.
Les pères de familles qui assurent ne pas former une milice,
ni chercher à se substituer à la police, préviennent
" nous ne voulons pas nous laisser entraîner sur
le terrain sécuritaire " tout en dénonçant
" la passivité des pouvoirs publics ". Soulignant
que le maire du 18ème " reconnaît le bien fondé
de cette initiative tout en précisant que les maires des
trois arrondissements concernés ne sont pas restés
inactifs " le journal conclut " en attendant les pères
du quartier ont décidé de ne plus perdre de temps
".
L'AFP, Libération, le Figaro et le Parisien s'intéressent aux pères de famille qui organisent des rondes « anticrack » dans le quartier de Stalingrad à Paris.
Le Figaro les a suivi dans leur « tournée
rue contre la drogue ».
23 heures. Aux abords du métro Stalingrad où «
les ombres inquiétantes des toxicomanes ont repris place
comme chaque soir à l'entrée de l'ilot Caillé
», Jamal Fazoui, l'un des huit pères, explique «
notre collectif s'est constitué pendant l'été
2001 à un moment où une cinquantaine de drogués
squattaient en permanence les abords de la bibliothèque
Hergé interdisant l'accès à nos enfants
». François Nicolas ajoute «Nous voulons
prouver que l'on peut se promener à Stalingrad à
la nuit tombée. Nous refusons d'être une milice car
les toxicomanes sont avant tout des victimes à qui l'Etat
devrait apporter une aide efficace ». A en croire le
journal les habitants du quartier « observent cette initiative
avec un mélange d'amusement et de découragement
».
C'est sur « la ronde anticrack des pères de
Stalingrad » que titre Libération qui
fait état d'une « ambiance tendue pour la première
« tournée de nuit » des habitants du quartier
».
Mardi soir c'est « face à une forêt de caméra
» que l'un de ces pères de famille déclare
« On est quatre Français, un Africain et trois
Arabes. On va sillonner le quartier tous les mardis jusqu'à
l'été() la rue appartient aux habitants. Si on rencontre
des toxicomanes, on va essayer de les convaincre de sortir de
la drogue. Les dealers qui sont des truands c'est l'affaire de
la police. Nous ne sommes pas une milice ».
Le journal qui fait état de la forte médiatisation
de l'opération explique que François Nicolas «
musicien cinquantenaire() ancien mao, éducateur() est l'idéologue
de cette action » et qu'il a « dans sa ligne de mire
la politique de réduction des risques de la MILDT ».
Soulignant qu' « après les déclarations d'intention
() les huit pères s'en vont plaider le sevrage, toujours
escortés par les caméras et radios », le journal
assure que c'est la présence des médias qui «
facilite le contact avec les jeunes et les commerçants
ravis de passer à la télé ». Pourtant
d'après le quotidien « pas un cracker à l'horizon
» et ce regret de l'un des pères « on a
averti les flics pour qu'ils nous protègent et ils ont
nettoyé le quartier ». Arrivée d'un "couple
de trentenaires sous l'effet d'un produit" « la
drogue c'est pas à nous qu'il faut en parler mais au gouvernement
qui est le plus gros grossiste de dope » hurle l'homme
qui à la question de Jean Luc« vous savez qu'il
existe des post cures » répondra « J'en
ai fait mais il y a six mois d'attente ». François
Nicolas intervient pour arrêter la conversation.
D'après le journal, Jean Luc qui a deux fils toxicomanes,
ne regrette pas cet échange, mais « il a des doutes
» « notre discours est un peu décalé
et moralisateur » dit-il . Soudain surgit Hassan qui
explique ses difficultés avec le crack. Il réagit
violemment au mot « exclu » prononcé par François
Nicolas , et le traite de « bon bourgeois »
qui a « les papiers pour travailler ». D'après
le journal son interlocuteur « s'énerve » «
Bon ça suffit t'a eu notre tract ? ». Hassan
poursuit « quand tu m'auras donné ta part d'âme
on verra » mais « dans le vide » car selon
Libé « les huit pères ont tourné les
talons ».
Sur la même page et sous le titre « Discours
chocs mais thérapies molles à Paris » Libération
évoque la politique de la mairie en matière de toxicomanie.
Une politique que les « associations critiquent »
pour son « peu d'audace ». Le journal souligne que
« le maire avait déclaré « sur la
toxicomanie la politique est mauvaise et j'entends qu'elle change
» puis que le 12 février il avait annoncé
la mise en place d'une mission toxicomanie avec Marguerite Arène
à sa tête.
Rappelant que B Delanoë avait aussi annoncé l'ouverture
d'une boutique , l'implantation de distributeurs de seringues
et la création d'un centre d'information et de ressources,
le journal affirme que « nombreux sont ceux qui attendaient
davantage du changement politique en matière de réduction
des risques » . Et Matthieu Ecoiffier qui précise
que « faute de mieux, la mairie présente l'expérience
menée dans le 18ème comme une voie à suivre
» estime que l'on peut voir là « un bout de
la méthode Delanoë - diagnostic, concertation, discussion-
et en pointer les limites : le changement est difficile à
percevoir ».
Rapportant que dans le 18ème "certaines associations
qui s'étaient installées à la table ronde
viennent de claquer la porte" le journal indique qu'Anne
Coppel, spécialiste des questions de toxicomanie «
insiste sur cette absence de visibilité de la politique
menée» et « observe un grand découragement
de la part des soignants qui attendaient davantage de la nouvelle
équipe ». Pour sa part elle déplore toujours
« le manque de locaux pour l'accueil ».
Titre de Une du Parisien « Violence des jeunes : le
grand désarroi des parents ». Sur deux pages
intérieures cet autre titre « quand les parents s'en
mêlent » avec notamment un article sur l'action
des les pères de famille du 18ème.
« Père de huit enfants, François « se
bat » contre les dealers » écrit en titre d'article
le journal qui donne un aperçu de la « vie iconoclaste
» de François Nicolas « polytechnicien, diplômé
de philosophie, compositeur de musique contemporaine » et
responsable du collectif anticrack. Indiquant que cet homme «
issu du milieu soixante huitard () a l'habitude du terrain social
» et qu'il « a exercé pendant trois ans l'activité
d'éducateur avec les « blousons noirs » dans
le quartier de la Bastille », le journal précise
qu'à 54 ans « il reprend son bâton de pèlerin
social » avec pour objectif d'« aller discuter
avec les toxicomanes ». Evoquant les manifestations
qu'il a organisées dans le quartier , le quotidien souligne
qu'à la quatrième « le député
maire PS de l'arrondissement a commencé à s'intéresser
à eux » mais que François Nicolas «
n'est pas dupe, le combat sera long ».
L'AFP qui consacre une dépêche à l'opération note que la police « souligne ses efforts constants ». Le contrôleur général Maucourant responsable des 10,18 et 19éme déclare « on a accéléré la répression du deal. 740 dealers ont été arrêtés en 2001. On essaie aussi de diluer cette présence grâce à des patrouilles fidélisées ». Le magistrat Michel Marcus responsable du forum pour la sécurité urbaine se dit « très favorable » à l'initiative, une première en France selon lui. Quant à la sociologue Nicole Le Guennec, elle voit là une démarche « courageuse » mais « qui ne peut rester isolée au risque de voir se produire des drames comme celui d'Evreux ». L'agence de presse souligne toutefois que « le dialogue n'est pas toujours aisé avec les toxicomanes ».
Le Parisien espère que pour les pères de famille du collectif anti crack qui devraient entamer ce soir leur deuxième tournée hebdomadaire il y aura moins de caméras et davantage de dialogue. Souhaitant rappeler aux toxicomanes les règles élémentaires de la vie en commun, grâce au dialogue, ils accomplirent, mardi dernier, leur première tournée talonnés par les caméras de télévision.
Dans une interview de François Nicolas, l'instigateur de ce collectif , par L'Humanité : celui-ci explique on n'est pas armés , on va à la rencontre des gens. Et puis les dealers ; c'est à la police de s'en charger. Mais, par notre seule présence on les dérange Après avoir réclamé à plusieurs reprises l'intervention de la police, du ministère et des pouvoirs publics, ce qu'il combat c'est la drogue et la politique des pouvoirs publics, décrivant la position de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (MILDT), comme du pétainisme de circonstance(sic), leur mot d'ordre ; c'est il n'y a pas de société dans drogues.
Une psychiatre et membre de la Cordination Toxicomanies 18e, Frédérique Drogoul réagit à l'initiative du collectif anticrackdans les colonnes de L'Humanité en partageant le souci des pères de famille face à la concentration de deal dans leur quartier mais en mettant en garde le collectif sur une possible confusion entre combat contre la drogue et combat contre les drogués. Si elle reconnaît que le collectif interpelle à sa manière les pouvoirs publics, Frédérique Drogoul s'inquiète du discours du collectif contre la politique de réduction des risque et contre les professionnels qui ne font pas bien leur travail et les fausses solutions du type interner tous les usagers de drogue.
Sous le titre « les pères combattent la drogue
sans relâche » le Parisien se penche sur l'action
des pères de famille, membres du collectif anticrack de
Stalingrad qui ont « décidé de sillonner ensemble,
sans agressivité, les rues touchées par le trafic
». François Nicolas affirme que par rapport au
mois de septembre, début des manifestations de riverains,
« le trafic est sur la défensive mais il est latent
» et que « la situation s'est nettement améliorée
». Toutefois dit il « avec le retour des beaux
jours nous savons que la drogue va recommencer à circuler
plus fortement » et il indique « avec les tournées
nous nous organisons de façon plus durable et à
un niveau préventif ».
Le journal qui a suivi la tournée de ces pères «
venus de toutes les communautés », observe qu'ils
sont salués par quelques « bon courage »
qui reviennent « comme un leitmotiv » alors que munis
de leurs tracts en français, arabe et chinois « ils
abordent tous les passants » pour « leur expliquer
la démarche » ; et, assure le quotidien, «
à chaque fois des encouragements et des témoignages
viendront les conforter du bien fondé de leur initiative
».
Rencontre et 20 minutes de conversation avec Abdoulaye, «
accro au crack », « quatorze ans de toxicomanie »,
« plusieurs cures de désintoxication » et des
« passages en prison » - « Qu'est ce que
des gens comme nous peuvent faire pour vous aider ? »
demande F. Nicolas. Réponse « Je dois m'en sortir
seul, mais je suis trop faible pour ça ». «
Tous savent », d'après le Parisien, qu'ils «
recroiseront Abdoulaye, un autre jour, une autre nuit ».
Au métro la Chapelle une jeune mère de famille dit
vouloir participer à l'action du collectif et rue d'Aubervilliers,
la tournée s'achève « sous les insultes de
très jeunes dealers perturbés () dans leurs habitudes
».
Une brève du Figaro annonce que les pères de famille du quartier de Stalingrad entreprendront ce soir leur septième tournée de rue afin de rencontrer les toxicomanes et d'engager la discussion.
Le magazine Elle consacre un long article aux « pères
qui se mobilisent » dans les quartiers difficiles .
En encadré , l 'hebdomadaire évoque le collectif
anticrack du quartier de Stalingrad et ses « huit père
de famille, d'origine française, arabe, ou africaine »
qui un soir par semaine « partent à la rencontre
des habitants et des toxicomanes afin d'essayer de trouver des
solutions ».Affirmant que le sociologue Sébastian
Roche « porte un regard plutôt sceptique sur cette
initiative » le journal rapporte ses propos : «
le collectif anticrack de Stalingrad semble basé sur un
ras le bol exacerbé mais éphémère
de quelques habitants » dit il, expliquant que
«les problèmes liés à la drogue
sont complexes » et que « l'absence de gratification,
de réussite risque d'engendrer une certaine démotivation
».
Evoquant les risques de « dérapage » il observe
qu'aujourd'hui les « tentations d'autodéfense
» de ces « rassemblements citoyens » sont «
très rares » car « la France a toujours
entretenu une culture de l'Etat mais que néanmoins
« même si ce collectif anticrack n'a rien à
voir avec une milice, une méfiance persiste dans l'inconscient
des Français ».
L'AFP signale que les pères de famille du
quartier de Stalingrad à Paris, qui depuis mars organisent
« des tournées de prévention » dans
le quartier, demandent la fermeture de trois « crack houses
», « maisons du crack », afin de chasser les
dealers.
Ils affirment que ces lieux situés dans le 18 ème
et le 19 ème arrondissements servent de « bases arrière
aux dealers » et exigent le relogement des familles africaines
qui y vivent et qui « n'ont rien à voir avec ce trafic
criminel ».
Le Parisien se penche également sur l'action
du collectif des pères du quartier de Stalingrad indiquant
que désormais « les pères n'iront plus à
la rencontre de leurs voisins et des toxicomanes, mais les appelleront
à se joindre à eux lors de quatre prochains rassemblements
qui ont pour but de briser le repli des trafiquants sur des lieux
privés ». Soulignant que François Nicolas
et ses camarades souhaitent se réapproprier Stalingrad
et « chasser les dealers », le journal précise
que cet objectif sera pourtant difficile à atteindre, car
« les trafiquants s'adaptent et se fixent sur de nouveaux
sites régulièrement ».
Le Parisien s'intéresse dans son « journal de Paris » aux « habitants qui veulent déloger les dealers de crack » dans le quartier de Stalingrad. Au nombre d'une « cinquantaine » ils se sont rassemblés hier au 13 rue d'Aubervilliers au pied d'un immeuble qualifié de « crackhouse » afin « d'appeler les dealers à quitter les lieux , tout en soutenant les familles africaines qui vivent dans les étages ». Témoignage des habitants de l'immeuble : Kadiatou, Malienne « mon enfant est à l'internat il ne peut pas vivre dans un endroit pareil () certaines personnes qui viennent squatter les escaliers ont menacé de mettre le feu si on appelait la police », son voisin Haji « « les toxicomanes viennent 24 heures sur 24. C'est très difficile pour nous () avoir peur sans cesse c'est grave ». François Nicolas membre du collectif anticrack, organisateur du rassemblement, explique pour sa part « Nous nous voulons simplement aider ces familles prises au piège du trafic de crack. En manifestant ici nous perturbons les trafiquants ». Relevant que « "deux autres crackhouse sont pointées du doigt par le collectif", le quotidien souligne que des rassemblements doivent y être organisés dans les trois prochaines semaines afin de « souligner le ras le bol des riverains « abandonnés » ».
Le Nouvel Observateur propose un « voyage dans cette
France qui va mal ». Au programme une rencontre avec les
pères de famille du « collectif anticrack »
dans le quartier de Stalingrad à Paris.
Portrait de ces huit pères: « quatre Français,
un Africain et trois Arabes » qui « tous les mardis
soir sillonnent une dizaine de rues à la croisée
des 18e, 19e et 20e arrondissements autour de la place de Stalingrad
() Un triangle où s'est fixé () le trafic de crack.
». Indiquant qu'ils vont « à la rencontre des
riverains excédés, des commerçants en colère
et des toxicos zombie » le journal précise qu'il
ne sont ni « des nouveaux Dupont Lajoie shootés
au tout sécuritaire » ni des « miliciens new
look qui font la chasse aux camés » mais des «
pères pépères qui croient aux vertus du dialogue
». D'après l'hebdo ils ont un « mot d'ordre
simple » ils «veulent se réapproprier l'espace
public, signifier que même la nuit, il appartient aux riverains
non aux dealers ».
Moments d'une ronde avec échange de dialogue et félicitations
de riverains qui disent que désormais « la police
est là plus souvent ». L'un de ces pères,
Daniel Dalberra, ex député communiste, affirme «
nos tournées sont un rempart contre l'extrême
droite. Elles ne véhiculent pas la haine mais une image
positive du quartier qui n'est plus seulement celui de la drogue
mais celui où les habitants se prennent en main pour agir
». L'hebdomadaire qui souligne que tous sont «novices
» sur la question de la toxicomanie rapporte qu'ils «
interpellent les pouvoirs publics, les professionnels de la toxicomanie,
le toxico lui même ».
Suit la séance de débriefing de fin de soirée
où « Jean Luc se fait tancer » par François
« tu es trop fasciné par les tox, nous ne sommes
pas là pour copiner avec eux. Nous devons leur poser des
exigences même minimes ». Daniel dira «
ce qui me passionne c'est que nous inventons notre démarche
jour après jour ». Observant qu'à part
Daniel, aucun d'entre eux n'a jamais milité nulle part,
le journal évoque les motivations qui ont poussé
Francois Nicolas « leader implicite » à agir.
Selon lui elles sont très « petites-bourgeoises
» : un immeuble où il devait passer son temps «
à virer les toxicos » car « les mémés
terrorisées (l') appelaient sans cesse » et l'agression
de sa femme au cutter pour un billet de 100 francs . Aujourd'hui
dit-il « on a inversé le rapport de force . ce
sont les bandes qui sont sur la défensive. Pourtant tout
n'est pas réglé ».
Le magazine relève que « du côté des
autorités, ces pères atypiques suscitent un mélange
de sympathie et d'agacement ». Ainsi Roger Madec, maire
PS du 19è qui reconnaît « ils m'ont aidé
l'an dernier à avoir des renforts policiers»
ajoute « je suis étonné qu'ils refassent
surface en pleine campagne électorale ». Le commissaire
Maucourant pour sa part trouve que « ce collectif c'est
très bien et Anne Coppel directrice d'un centre de
méthadone qui qualifie ces pères de « néophytes
sur les questions de toxicomanie» estime cependant «
qu'ils mettent le doigt sur des vrais problèmes »
car dit elle « il n'y a pas assez de lieux d'accueil,
pas assez de places dans les post cures, pas assez de concertation
avec les habitants ».
Soulignant qu'avec « leur mot d'ordre basique, les pères
ont peut être réveillé les politiques »
le magazine pointe par ailleurs ce paradoxe, que mobilisés
sur des thèmes sécuritaires, ils en sont aujourd'hui
à « réfléchir sur la toxicomanie »
dans « des réunions enfiévrées »
et à « se battre pour le relogement de familles africaines
».
Dans le Monde de samedi un portrait de François Nicolas qui « continue () à jouer les « Zorro » de Stalingrad » et fait tous les mardis soir sa tournée à pied dans le quartier à la tête d'un « collectif anti crack » mais pas « pour jouer les gros bras , juste pour signifier aux dealers() qu'ils ne sont pas totalement propriétaires des lieux ». Retour sur l'époque où François Nicolas s'est installé dans le quartier avec sa famille , où il constate en accompagnant l'un de ses enfants à la bibliothèque que « le crack s'y deale au nez des enfants » et où sa femme se fait agresser au cutter par « un tox » en bas de l'appartement. De ce fait « « l'intello » descend dans la rue, rassemble des voisins pères de famille et organise les premières tournées de quartier ». Parlant des « fachos » qui dit il « sont tenus à distance » François Nicolas déclare « On aurait pu penser qu'avec un thème pareil, l'insécurité, nous allions tous les rameuter. Mais nous leur avons coupé l'herbe sous le pied ». Evoquant le nouveau mode d'action de F. Nicolas : « meeting sous les fenêtres des immeubles épaves où s'est circonscrit le trafic », le journal rapporte que le père de famille « tient en piètre estime » les élus qui « ont complètement abdiqué sur la drogue au nom de la lutte contre le sida » et qui selon lui jugent son combat « dangereux ». Or ce qu'il veut lui c'est « rouvrir la question du combat contre la drogue en France ».D'après le quotidien il « balaie l'hypothèse » de l'utilisation du vote les 9 et 16 juin car il est « resté fidèle au soixante huitard au marxiste léniniste, à l'éducateur de rue qui allait au devant des blousons noirs de la bastille en 1970 » et « n'a jamais voté de sa vie ». En conclusion le Monde note qu'en attendant « le véritable électrochoc politique « le nouveau mai 68 », Monsieur Nicolas, ne lâche pas les dealers ». Il affirme « Ici au moins je suis dans la France telle qu'elle est c'est un endroit dur mais vrai ».
Dans la Vie un article sur les pères de famille
du quartier Stalingrad qui « se mobilisent pacifiquement
» contre la drogue.
Rencontre avec eux au Rallye, un bar de la place de
Stalingrad, où « ils s'interpellent joyeusement autour
de la table » eux qui « ne se connaissaient pas il
y a six mois ».
Indiquant qu'ils ont pris l'habitude de « descendre dans
la rue » et de s'y « promener paisiblement »
entre 20h30 et 22h30 « à l'heure où les habitants
ont pris l'habitude de se claquemurer derrière leurs digicodes
et où les dealers ont le champ libre » le journal
se propose de suivre leur tournée.
Le magazine qui souligne qu'ici une « beurette » les
félicite, mais que là une conversation avec un toxicomane
, « tourne court », rapporte les propos de François
Nicolas « nous ne sommes pas contre eux, mais nous ne
pouvons pas non plus fraterniser avec eux ». Il assure
« préfèrer aujourd'hui les orienter vers
les Narcotiques anonymes ». Portrait de F. Nicolas 54
ans qui a eu « l'idée des tournées »
: ce compositeur de musique contemporaine, polytechnicien et ancien
militant des jeunesses catholiques passé au maoïsme,
avant « de se ranger en père de famille - très
nombreuse- » affirme « Nous avons voulu en citoyens,
réinvestir l'espace public et inciter chacun à faire
correctement son travail. Nous ne voulons remplacer ni la police,
ni les travailleurs sociaux, ni la mairie. Nous ne sommes pas
une milice, ni des thérapeutes pour drogués
» .Selon l'hebdo c'est « contre les sourires narquois
» et des articles « pas toujours tendres » dans
la presse qu'a eu lieu « la première bataille ».
En effet s'insurge F Nicolas « sous prétexte que
nous n'étions pas des professionnels nous aurions dû
ne pas bouger ».
Arrivée du groupe devant un squat de la rue Bellot. Vladimir,
13 ans, qui vit ici avec ses parents et deux autres familles d'origine
africaine signale « ce matin les tox' sont venus à
cinq ». « Que font les autorités »
s'écrie son père « la préfecture
a déclaré le site insalubre en 1999() pourquoi ne
nous reloge t-on pas » ?.
D'après le magazine, la mobilisation de la population «
commence à porter ses fruits » car le collectif a
obtenu du maire l'assurance que le 13 rue Bellot « serait
fermé et les familles relogées « avant
l'automne »». Pourtant Jean Luc Saget, autre membre
du collectif, assure que « chasser le trafic ne fait
que déplacer le problème ». Quant à
F. Nicolas il considère que « c'est la politique
même de l'Etat qui est à revoir ». Evoquant
le « slogan de la MILDT » : « savoir plus
pour risquer moins » il dénonce « comme
si les jeunes qui vont vers la drogue ignoraient qu'elle est dangereuse
».
En bas de page, et « pour en savoir plus », le site
du collectif www. entretemps.asso.fr/Stalingrad .
Le Figaro signale que « la guerre est déclarée entre Act Up et le Collectif anticrack », deux associations qui luttent contre « le ravage de la drogue ». Le quotidien précise que des affiches placardées la semaine dernière par Act Up, laquelle préconise la dépénalisation et la légalisation des produits, ont mis le feu aux poudres. Sur cette affiche, poursuit le journal, on pouvait lire « Non à la traque des usagers de droguesNous n'acceptons pas qu'une sorte de police privée remette au goût du jour des pratiques qui rappellent Vichy ». Ce texte a bien entendu fait réagir le porte parole du Collectif anticrack, François Nicolas, pour qui « Act Up s'en prend à nous avec une rare brutalité et mauvaise foi et qui refuse les amalgames « contre la drogue = fachos » ou « contre la drogue = contre les drogués ». D'après François Nicolas, l'objectif du Collectif est de « convaincre les toxicomanes de respecter les règles de vie commune et de sortir du piège dans lequel ils se sont enfermés ». En outre il accuse Act Up « de souhaiter la bienvenue aux usagers de drogue du quartier et de promouvoir un véritable lobby du crack ». Le quotidien explique qu'il existe une profonde divergence entre les deux associations quant aux moyens à utiliser afin de lutter contre les ravages de la drogue. Ainsi, selon Act Up, « pour qu'il n'y ait plus d'usagers ni dans les rues ni dans les cages d'escaliers, il faut ouvrir d'autres lieux : des lieux officiels et protégés où les usagers de drogue pourraient trouver les informations, l'aide sociale, le soutien médical et pourquoi pas les produits dont ils besoin, s'ils le souhaitent ». Au contraire, le Collectif consacre ses forces à « obtenir la fermeture des repaires du crack et le relogement des familles qui y vivent ».
Le Figaro s'intéresse au collectif anticrack
du quartier de Stalingrad qui « fera ce soir dans le
18ème le bilan d'un an d'action », proposera «
la création d'un samu toxicomanie » et « marquera
surtout son soutien aux familles logées dans un "repaire
du crack" au 13 rue d'Aubervilliers ».
Suit un article sur la vie au 13 rue d'Aubervilliers, un «
immeuble insalubre et infect » où la « coexistence
avec les « âmes absentes » est une souffrance
quotidienne ». Témoignages des familles africaines
qui y vivent et qui « n'avouent jamais au () pays ou au
travail » vivre « dans un lieu aussi sordide ».
A noter en dernière page du journal un portrait de François Nicolas « père du collectif anti crack » et « croisé de Stalingrad » qui « arpente chaque semaine son quartier à la rencontre des toxicomanes » et « à l'occasion fustige la démission des pouvoirs publics ». Considérant que cet ancien militant maoïste maîtrise bien l'art de « l'agit prop » à destination des médias, le journal revient sur les raisons et les moments d'un combat qui « s'arrêtera probablement dans les jours qui viennent , la plupart des abcès de fixation du crack dans le quartier ayant été nettoyés ».
L'AFP et la Croix annoncent en titre que le collectif anti- crack de Stalingrad propose la création d'un samu toxicomanie.
Informant que le collectif « dit des pères de Stalingrad () organisait hier soir sa dernière tournée » avant les vacances, après une réunion à la mosquée de la rue de Tanger, l'AFP souligne que lors de cette réunion F. Nicolas s'est réjoui que « la police poursuive son travail contre le trafic et les dealers », et a demandé à ce que les familles africaines vivant dans les immeubles « repaires de crack » et « premières victimes du trafic soient relogées et traitées correctement lors de l'évacuation de ces immeubles », tout en précisant que « trois abcès de fixation du trafic de drogue subsistent» dans des « immeubles taudis ». Signalant que le collectif a souhaité la création d'un samu toxicomanie afin de « remplacer la politique dite de réduction des risques par une politique de soins », l'agence précise que François Nicolas a donné rendez vous le 3 septembre « pour faire le point ». « Si les repaires sont fermés le collectif se dissoudra mais si la situation se dégrade à nouveau, il faudra envisager autre chose » a t il dit.
La Croix qui mentionne la demande de création d'un Samu toxicomanie, indique que selon le collectif il « serait la déclinaison appropriée à la population toxicomane du Samu social adapté aux SDF » pour « aller à la rencontre des toxicomanes » pour « des raisons sanitaires soins élémentaires- ou sociales- proposer des séjours() le temps de reprendre pied ».
L'AFP, Libération et le Parisien s'intéressent au « collectif anti-crack » du quartier de Stalingrad.
En introduction de la dépêche de l'AFP
le regard porté sur le collectif par le Dr Francis Curtet.
Pour lui François Nicolas, « pourrait être
le José Bové de la toxicomanie ».
L'agence qui dresse ensuite un bilan de l'action des « pères
de Stalingrad » affirme qu'ils ont « fait reculer
le trafic ouvert en pleine rue » et que « leurs intérêts
ont rejoint ceux des squatters quand ils ont réalisé
que ce trafic se déroulait également dans certains
immeubles. Elle souligne par ailleurs qu'ils se « sont heurtés
aux militants d'Act Up » qui les ont comparé à
une « milice privée ».. Notant que tout
comme le collectif le Dr Curtet « met en cause la politique
de réduction des risques » et voudrait convaincre
François Nicolas « de prendre la tête d'une
association nationale de « lutte contre la banalisation
de la drogue », l'agence précise que «
pour l'heure » le collectif revendique la création
d'un « Samu toxicomanie ».
D'après Libération, ce collectif qui bat « le pavé de l'anti crack » « envisage de se dissoudre à la rentrée » et entend « passer le relais aux Narcotiques anonymes ». Suit un point sur le bilan présenté par le collectif lors d'une réunion publique. Considérant que les « rondes ont fini par payer » car « le trafic est beaucoup moins intense qu'à l'automne », le journal observe que dans le quartier « tout le monde a entendu parler du collectif ». Jean Luc Saget, membre du collectif, parle d'« une sorte de psychothérapie pour tout le monde» . Le quotidien qui évoque l'action menée 13 rue d'Aubervilliers où « plusieurs familles africaines côtoient dealers et toxicomanes » souligne que "la mairie devrait faire évacuer l'immeuble() et s'est engagée à reloger toute les familles" . Estimant donc que « l'action des pères a payé », Marie Anne Sorba observe pourtant que François Nicolas « ne se contente pas de ce succès » et « poursuit un autre objectif beaucoup plus idéologique » en combattant « avec acharnement la politique de réduction des risques () pratiquée par la MILDT » car il juge qu' « efficace contre le sida cette politique() a eu des effets désastreux dans la lutte contre la toxicomanie ». Retour sur « la polémique avec Act Up » qui est « la plus vive », l'association ayant accusé le collectif de remettre « au goût du jour des pratiques qui rappellent Vichy ». Un argument , selon la journaliste « anticipé par F. Nicolas » qui avait publié le 25 avril un tract « le collectif anti crack contre Le Pen et le Lepénisme ». Conclusion sur le rendez vous fixé le 3 septembre par le collectif qui se dissoudra si les « repaires du cracks » sont alors fermés.
Le Parisien qui affirme en titre que « les Parisiens veulent un Samu anti drogue » indique que selon F. Nicolas ce Samu « pourrait offrir des soins ordinaires aux toxicomanes (et) () permettrait également de proposer un éloignement du lieu de deal » car dit- il « la police doit traiter la question des dealers mais n'est pas adaptée à celle des consommateurs ». Notant que les membres collectif demandent également l'accroissement du nombre de places de post cure , le journal relève qu'ils ne souhaitent pas « poursuivre éternellement leurs interventions » et cesseront leurs activités si à la rentrée les « repaires de crack » sont fermés et les familles relogées..
L'AFP et le Parisien signalent que 17 familles avec enfants ont été évacuées d'un immeuble classé en péril au 13 rue d'Aubervilliers.
l 'AFP indique que l'évacuation par la police de cet immeuble occupé par des familles africaines sans logis mais aussi lieu de refuge des vendeurs et consommateurs de crack s'est déroulée « sans incidents » hier matin. L'agence rappelle que mardi le collectif anti crack avait organisé une manifestation devant l'immeuble pour réclamer sa fermeture et le relogement des habitants. Elle précise par ailleurs que d'après le DAL un arrêté de péril avait été pris il y a six mois sur cet immeuble à la suite d'un incendie et de cas de saturnisme chez des enfants. Toujours selon le DAL 14 familles qui avaient fait une demande de HLM sont désormais hébergées en résidence sociale jusqu'à leur relogement et 3 autres familles sans papier seront hébergées à l'hôtel.
« Un repaire du trafic de crack évacué » titre le Parisien qui attribue le bénéfice de cette évacuation au collectif anti crack « parvenu à faire évacuer l'un des immeubles les plus misérables de la rue d'Aubervilliers » qui « était devenu depuis plusieurs années un des repaires du trafic de crack ». Relevant que le collectif « a décidé le mois dernier d'aider les familles « prises au piège » en organisant quatre rassemblements devant la « crack house », le journal observe que lors de l'évacuation par la police « dealers et consommateurs s'étaient déjà volatilisés » . Le journal qui voit dans ce déménagement « une victoire pour ces pères de famille souvent décriés et récemment critiqués par Act Up » met néanmoins ce bémol « chacun sait dans le quartier de Stalingrad que les dealers trouvent rapidement de nouvelles caches ». Conclusion sur l'espoir du collectif que l' opération se répète dans deux autres repaires.
Une page de l'Humanité de samedi intitulée « la rue contre la drogue ». Le journal qui évoque l'activité du « collectif des pères de Stalingrad » estime que les « armes de ces militants d'un nouveau genre sont les mots ». Evoquant les « bagages de ces rédempteurs autodéclarés » que sont mégaphones, « banderoles mal calligraphiées » et ballons avec « non aux dealers », le quotidien communiste observe qu'au fil des mardis « s'est construite une cohabitation inattendue » faite quelquefois de « face à face un peu tendus » mais qui souvent « renoue des dialogues impossibles ». Ainsi Djabri « de loin (..) justifie ces actions » et « moins placide » Dafia Safatou dit «quand tu appelles la police personne ne vient et la mairie ne nous reçoit jamais () ce que font ces gens c'est bien : ils réagissent et n'hésitent pas à donner leur coordonnées ». Koura affirme « aujourd'hui même j'ai appris que mon dossier a été transféré à la préfecture. Je suis sûre que c'est parce que le collectif existe ». Point de vue du journal « Femmes toutes de véhémence d'un côté, et pères tout en arguments de l'autre : les mardis soir dans la rue d'Aubervilliers ont eu une année de mixité contrastée et tonique ».
A noter un encadré sur les « neufs protagonistes » qui ne « pensaient pas tenir si longtemps, ni avancer si loin ». Daniel, ancien député PCF, confesse « d'une certaine manière on fait de la politique. Mais ce qui est important c'est qu'on s'est posé une question simple : qu'est ce qu'on peut faire devant une situation de non droit que les autorités ont laissé se pérenniser ? ». Quant à François, le porte parole, il « ne se veut pas théoricien. Sa seule concession à la politique » c'est, selon le journal, « dire que leur activisme a créé une situation « pré politique». Il précise « nous avons atteint nos objectifs. Maintenant il faut que les politiques prennent le relais ». Conclusion sur le « leg » des pères de Stalingrad qui consiste en « l'idée d'un Samu toxicomanie »mais aussi dans cette « brèche ouverte dans le « le consensus coupable de la nation : la politique de réduction des risques ».
Dans le cadre de sa série d'articles « Ils font bouger les choses », le Parisien Dimanche présente François Nicolas « père de famille (qui) a fait peur aux trafiquants de drogue », et « marqué le quartier de Stalingrad par sa détermination à lutter contre le trafic de crack ». D'après le journal, qui développe le parcours de François Nicolas, musicien et polytechnicien, « cet intellectuel s'est plongé dans la lutte antidrogue comme on déchiffre une partition en aveugle » avec une « idée simple » « manifester chaque semaine sur les lieux mêmes du trafic pour appeler à plus de présence policière ». Expliquant que ses premiers tracts au « phrasé paniquant » lui vaudront « l'inimitié de plusieurs associations d'aide aux toxicomanes », le journal précise que F. Nicolas commencera ensuite à s'intéresser « aux questions de fond » pour « critiquer la politique gouvernementale » et prôner « la méthode dure, l'abstinence en post cure contre la substitution ». Quand « les professionnels du secteur lui reprochent sa méconnaissance sur les questions de toxicomanie » il dit vouloir travailler « à un niveau local uniquement » . Si, d'après le journal, il demande « souvent aux toxicomanes ce qu'il peut faire pour les aider » « lui qui n 'a jamais touché à la drogue ne comprend pas » et il dit « les drogués disent qu'ils tentent d'intensifier leur existence avec la drogue. Moi je le fais avec la musique, avec l'amour ». Soulignant que ce père de famille nie toute visée électoraliste, le quotidien assure qu'aujourd'hui il estime « avoir gagné son combat » car « le quartier est rassuré » et qu' « autre croisade » il « s'intéresse à la question du sida en Afrique »
Dans la Croix du 12 une Libre opinion de François Nicolas (collectif anticrack du quartier de Stalingrad) qui fait un point sur l'action que son groupe a menée dans le quartier depuis un an, demande au gouvernement de « relancer le combat contre la drogue, massivement abandonné, au nom d'une politique de réduction des risques » puis de compléter le dispositif par la création d'un Samu toxicomanie qui « déclinerait en faveur des toxicomanes, les propositions d'un samu social approprié à une population de SDF ».
L'AFP, France Soir et le Parisien de samedi annoncent
la dissolution du collectif anticrack mis en place il y a un
an dans les arrondissements nord de Paris pour protester contre
le trafic de crack. D'après un communiqué du Collectif,
le quartier de Stalingrad « est désormais nettement
assaini du trafic de crack qui pourrissait sa vie l'année
dernière ». Toutefois ce trafic « n'a
pas entièrement disparu du quartier » avertit
le collectif qui réclame au gouvernement « une
véritable politique de soins à la place de la politique
de réduction des risques actuelle qui sous couvert de combattre
le sida, démissionne du combat contre la drogue ».
Commentaire du Parisien « terminées donc les
manifestations de riverains et les tournées de rue des
pères de famille du quartier. Le collectif estime avoir
rempli sa mission en interpellant pendant un an police et élus
».
Dans le journal gratuit Métro de lundi une interview de Christophe Caresche adjoint au maire de Paris chargé de la sécurité. Il évoque notamment les moyens mis en oeuvre par la ville en matière de toxicomanie et dit « Je suis personnellement en désaccord avec le collectif anticrack de Stalingrad qui récuse la politique de réduction des risques, c'est à dire l'accompagnement des toxicomanes par des méthodes de substitution ». Il annonce également que « le Conseil de Paris doit se prononcer cette semaine sur une subvention en faveur de plusieurs associations qui écoutent et viennent en aide aux toxicomanes et à leurs familles ».
Sous le titre « la prévention en danger »
Politis consacre un article à l'association EGO
qui dans le quartier de la Goutte d'or s'occupe des toxicomanes
et dont « la baisse des subventions mettrait en péril
une paix fragile ». Le journal qui évoque la consommation
de crack entre les métros Barbès - Rochechouart,
Max Dormoy, la Chapelle et Marcadet Poissonière, une zone
que Lia Cavalcanti secrétaire générale d'EGO
appelle « le triangle des Bermudes » souligne
que « les membres d'EGO refusent de considérer les
usagers de drogue comme des délinquants à exclure
à la manière d'un François Nicolas(...) qui
stigmatisa cette population avec son collectif anti crack à
grands renfort de caméras ». L'hebdo qui développe
l'activité de cette structure « à bas seuil
» ce qui signifie qu' « en clair les usagers peuvent
y venir sans faire la démarche de sevrage » a assisté
à la « grande réunion hebdomadaire du mercredi
à 18h30 » où des « gens pour le moins
différents se rencontrent et posent les problèmes
sans haine ni angélisme » qu'ils soient usagers de
drogue, bénévoles, habitants du quartiers, travailleurs
sociaux, pharmacien ou commissaire de police.
Le magazine qui fait état de la collaboration entre l'association
et la police à l'initiative d'un usager de drogue, juge
qu'aujourd'hui « les résultats sont estimables »
avec un usager bénévole qui fait le tour des cages
d'escalier pour ramasser les seringues et « participe de
fait à créer du lien social avec l'aval de la police
» . Evoquant les difficultés financières d'EGO
en raison du « gel républicain » des crédits
d'Etat après l'élection présidentielle puis
des réductions de subvention, le journal s'interroge «
si EGO met la clé sous la porte ou iront les quelques 3000
usagers qui profitent de ses prestations » ? et de répondre
« en prison probablement ». Politis qui estime que
le cas d'EGO « n'est pas un cas isolé » car
de nombreuses associations accueillant des personnes en situation
de précarité « traversent aujourd'hui une
phase très délicate du fait de la réduction
de leurs subventions » juge qu'il y a là «
un choix politique paradoxal, de la part d'un gouvernement qui
prétend tout mettre en uvre pour assurer la sécurité
».
Politis publie la réponse que lui a adressée
le collectif anti crack à la suite de la parution le 3
octobre d'un article intitulé « la prévention
en danger » (voir revue de presse du 4 octobre).
Dans cette réponse, le collectif qui tient notamment à
préciser qu'il « a toujours soigneusement différencié
les dealers des toxicomanes » et qu'« en matière
de crack les dealers sont des criminels quand les toxicomanes
touchent à la délinquance », souligne par
ailleurs qu'il est allé « dialoguer, la nuit avec
les toxicomanes, sillonnant les rues de son quartier et ce, pendant
plusieurs mois ». Il dit également que « ces
rencontres avec les crackés » lui «
ont permis d'élaborer la proposition d'une politique de
soins en faveur des toxicomanes » déclarant qu'il
« ne servait à rien de les emprisonner au seul motif
de leur dépendance, mais qu'il convenait plutôt ()
de les aider à conquérir une abstinence ».
Pour le collectif « l'enjeu désormais est la politique
de réduction des risques » qu'il « a critiquée
comme désastreuse en matière de combat contre la
drogue » car « elle ne fait que déplacer les
problèmes en « substituant » une drogue
à une autre ».
Le Nouvel Observateur- Paris - Ile de France consacre un article à « la bataille de Stalingrad (qui) continue après la dissolution du collectif anti crack. Expliquant que l'autodissolution du collectif « se veut un communiqué de victoire », le magazine laisse la parole à son leader François Nicolas. « Nous arrêtons parce que nous avons atteint le but que nous nous étions fixés » dit il, énumérant « les conquêtes obtenues », fermeture d'une « scène ouverte » et d'immeubles insalubres squattés par des dealers et présence de gardiens devant la crèche. Le journal qui souligne que les habitants des rues concernées reconnaissent l'amélioration, estime toutefois que « ce concert de louanges » s'arrête au delà de ce cercle car le trafic « n'a jamais fait que se déplacer ». Pierre Leyrit de coordination 18ème évoque « un effet mécanique qui repousse les scènes d'un lieu à l'autre et dure depuis des années entre Château Rouge et Stalingrad». l'hebdo qui affirme que F. Nicolas a par ailleurs eu des « prises de position contre la politique de réduction des risques très critiquées », rapporte que selon P Leyrit « il a ravivé dans le milieu associatif les discours les plus durs autour de ces problèmes » alors que pour un proche d'EGO « ce type d'action a pour effet pervers d'opposer les professionnels de la prévention aux habitants ». Conclusion sur l'association Quartier libre qui vient de voir le jour « en réaction à l'action du collectif » et « envisage des actions moins spectaculaires et à plus longue vue ».
Dans ses rétrospectives de l'année 2002,
le Parisien du 27 mentionne « le combat des parents
de Marilou » à l'origine de la loi sur le contrôle
des stupéfiants au volant, et à Paris «
la croisade « anticrack » des habitants de Stalingrad
».