L'AFP, le Figaro et le Parisien (Journal de Paris) font état
d'un rassemblement contre le trafic de crack dans le Xème
arrondissement de Paris.
D'après l'AFP et le Figaro, qui reprend la dépêche
d'agence , environ 70 personnes se sont rassemblées hier
après midi devant la station de métro Stalingrad
pour « protester contre la recrudescence de trafic de crack
dans leur quartier ». Précisant que sur les banderoles
on pouvait lire « Non aux dealers », « Non aux
cutters », l'agence rapporte les propos de l'organisateur
de la manifestation qui déclare « c'est devenu insupportable,
il faut que la police fasse un travail simple, qu'elle patrouille
dans les rues jour et nuit ». Une psychanalyste affirme
« on retrouve régulièrement le matin dans
les cages d'escalier des personnes droguées au crack, qu'il
faut enjamber. Ce sont par ailleurs, des personnes qui peuvent
être violentes, comme en témoignent plusieurs agressions
récentes au cutter ». L'agence signale que l'organisateur
du rassemblement a invité les habitants à revenir
manifester le 25 septembre et qu'il a appelé les associations
des arrondissements limitrophes du 18ème et 19ème
« à coordonner des initiatives » contre le
trafic de crack.
Pour le Parisien, ce sont 200 habitants qui ont manifesté
hier soir . Le journal qui fait état des plaintes de plusieurs
riverains concernant la présence des toxicomanes et les
interventions trop tardives de la police , souligne que «
pour crier leur colère contre les trafiquants de drogue,
les manifestants se sont postés face à la rue d'Aubervilliers,
lieu de résidence de nombreux « crackers »
». Précisant que les dealers se sont alors éloignés
« peu curieux de voir leurs opposants », le journal
laisse la parole à un usager de crack qui assure «
Je comprends que les habitants râlent . mais ils ont du
boulot en perspective s'ils veulent faire partir les dealers ».
Conclusion sur l'appel à la manifestation de mardi prochain.
Libération et le Parisien évoquent la mobilisation
des habitants du Xème et du XIXème, toute communautés
réunies, contre le crack.
« Black, blancs, beurs contre le crack » écrit
Libération qui indique que « . pour le 3éme
mardi consécutif plusieurs centaines d'habitants et de
commerçants du XIXème() sont descendus dans la rue
pour crier leur ras le bol ». Notant que le recteur de la
mosquée de la rue de Tanger s'est adressé à
la foule pour la première fois, affirmant « Nous
disons non à la drogue et invitons tous les habitants à
réfléchir sur les causes réelles qui poussent
à la consommation », le journal souligne que «
pour bien faire comprendre leur engagement aux côtés
des autres associations() les responsables de la mosquée
ont fait traduire en arabe l'appel à la manifestation ».
François Nicolas instigateur des manifestations se félicite
que le mouvement se diversifie de plus en plus et observe «
C'est peut être parce qu'on a décidé de rentrer
dans les rues qui jusqu'à présent appartenaient
aux dealers ». A la tête de la délégation
chinoise Paul Tiang affirme « La sécurité
appartient à tout le monde. Dans ce combat il n'y a pas
de guerre entre les communautés ». Le journal qui
rapporte que se sont les dealers chassés de Château
Rouge à la veille des municipales qui sont de retour à
Stalingrad estime qu'après l'agression d'une puéricultrice
en juillet « la situation s'est nettement améliorée
» car « le dispositif policier a été
en effet renforcé ». Une habitante reconnaît
« les policiers font leur boulot() ils n'hésitent
plus à entrer dans les cages d'escaliers (.. .) mais il
est temps de penser réhabilitation et prise en charge des
toxicos ». Le personnel de la bibliothèque «
point de rencontre des dealers » note « une petite
amélioration » assurant toutefois que « les
dealers ne sont jamais loin. Eux aussi parlent de la nécessité
de « mesures sociales avec une réhabilitation du
quartier. Et vite ». Conclusion sur le rendez vous donné
mardi prochain aux manifestants « pour bien marteler la
nécessité de faire vite ».
Le Parisien qui note que « selon les organisateurs le mouvement
commence à prendre de l'ampleur », ajoute que «
la préfecture de police de son côté commence
à se mobiliser » et « qu'à demi satisfaits
les manifestants qui se réuniront à nouveau() mardi
prochain () reconnaissent tout de même qu'il y une baisse
sensible du trafic de drogue dans le quartier de Stalingrad depuis
le début de leur action ».
Le Figaro titre sur « la révolte de Stalingrad contre la drogue » Affirmant que le crack est « revenu à Stalingrad avec les premiers beaux jours », alors que ce quartier avait été « entièrement nettoyé » à la veille des élections municipales de 1995, et précisant qu'en quelques mois revendeurs et clients « ont repris possession des rues », le journal souligne qu'hier soir « comme chaque mardi depuis un mois l'association (Entretemps) appelait à manifester pour hurler : halte au trafic ». Le journal explique comment le trafic s'est réinstallé autour des rues de Tanger, du Département et d'Aubervilliers avec des transactions en plein jour, les moindres espaces squattés pour consommer, « les portes des immeubles défoncées » et les « paliers colonisés ». Le quotidien qui rappelle que le « ras le bol » est apparu après l'agression au cutter d'une puéricultrice devant la crèche Gaston Rebuffat indique que dès fin août les marches de protestation ont débuté et que « la mobilisation dans le quartier s'est vite étendue, l'association allant même jusqu'à faire traduire ce tract en arabe- « pour les fidèles de la mosquée de la rue de Tanger » et en chinois ». Si pour les policiers le contrôle de ce quartier à cheval sur trois arrondissements est « toujours difficile», le journal estime pour sa part que l'augmentation des effectifs, des patrouilles, le passage plus régulier de la BAC (brigade anticriminalité) associés à un « important travail d'enquête portent leurs fruits ». Le président de l'association reconnaît que « la situation s'est améliorée » mais il veut « des solutions d'avenir et non des décisions à court terme ». Le Figaro souligne qu'hier pour la première fois les défilés partaient à la fois de Stalingrad et de la porte de la Chapelle « autre endroit chaud du trafic » où Serge Lebigot président de l'association entraide 18 assure « la situation devient périlleuse. Des habitants menacent de tirer sur les dealers. De son côté Annick Lepetit, maire du 18éme, affirme comprendre l'impatience mais elle dit aussi « régler ces situations demande du temps ». Pourtant Serge Lebigot ne veut plus « entendre des mots » et si « rien ne change » il « envisage de porter plainte devant la Cour européenne de justice ».
l'AFP et la plupart des journaux font état des chiffres de la délinquance à Paris au cours des neuf premiers mois de l'année (+5,7%). L'agence de presse rapporte qu'à l'occasion de cette annonce le préfet de police a indiqué que le quartier Stalingrad à cheval sur les 19ème et 18ème arrondissements devait être « nettoyé » de la drogue qui entraîne de nombreuses manifestations de riverains. Il a précisé que des « moyens importants » sont mis en place pour lutter contre les trafiquants du nord est parisien.
« Les habitants de Château Rouge dénoncent
les trafics en tout genre » titre le Parisien de lundi qui
fait état de la manifestation, samedi, des habitants de
ce quartier du 18éme à l'appel de l'association
Droit au calme. Selon le journal 150 personnes se sont retrouvées
rue des Poissonniers pour « appeler la population à
lutter contre « l'anarchie qui envahit le quartier ».
Outre l'existence d'un marché de gros non réglementé
les habitants se plaignent du « trafic de crack et de la
violence qui en résulte » et le quotidien de commenter
« sur le parcours de la manifestation il suffit de se pencher
pour constater l'étendue des dégâts : seringues
et boites de médicaments de substitution jetés dans
les recoins ». Précisant que la manifestation a fait
une pause devant le domicile de Daniel vaillant pour entonner
sur l'air de « Meunier tu dors », « Vaillant
tu dors les trafics, les trafics, vont trop vite » , le
journal souligne que Droit au calme a invité à un
prochain regroupement le 10 novembre.
Dans le Parisien de samedi une interview de Roger Madec maire
¨PS du 19ème arrondissement dont les habitants manifestent
là aussi contre les revendeurs de crack. Le maire du 19éme
dit comprendre « le mal vivre exprimé par les riverains
» tout en regrettant que « leur mécontentement
soit exploité() pour des raisons politiciennes ».
Pour résoudre le problème il faut selon lui «
d'abord sévir » mais aussi « réhabiliter
les immeubles insalubres » et enfin « accueillir et
prendre en charge les toxicomanes en amont et en aval ».
R. Madec confirme, qu'il « faut installer des dispositifs
comme « coordination toxicomanies 18ème »dans
chaque arrondissement» mais que « cela prend du temps
». Il explique le mauvais accueil fait par les riverains
au centre de Beaurepaire par une ouverture « à la
sauvette » et se dit « tout prêt à ouvrir
un « centre Toxicomanie 19ème, coordonné par
les spécialistes » en dialoguant avec les habitants.
Le maire du 19ème assure en conclusion « oui il faut
avoir le courage d'envisager la dépénalisation du
cannabis. Et peut être même d'en organiser la vente
».
Dans la rubrique Rebonds de Libération un article d'Anne
Coppel de l'Association Française de Réduction des
Risques, intitulé « Toxicomanie et bouts de ficelle
». Evoquant les « bouts de réponses »
apportés aux problèmes de toxicomanie dans les quartiers
de Paris, Anne Coppel estime que si « timides qu'elles soient
» ces réponses ont « contribué à
calmer le jeu . Un temps » car ensuite « sans relais
institutionnels (), suspectés d'alimenter les problèmes
au lieu de les résoudre, les professionnels ont été
découragés ». Selon elle « le message
a été reçu : ces acteurs sociaux sont en
trop, ils ne servent à rien ». Pourtant affirme t-elle
« cet immobilisme politique est d'autant plus insupportable
que nous savons comment faire. Il faut déjà accepter
de s'en occuper ». Elle indique que la plupart des pays
européens ont « choisi d'allier action policière
et action sanitaire » choix qu'elle juge « pas moins
efficace, à condition de prendre au sérieux et l'une
et l'autre de ces actions ». Sur le plan sanitaire Anne
Coppel propose un dispositif en trois étapes - des équipes
de rue allant à la rencontre des usagers qui ne vont pas
dans les lieux de soins, travail, selon elle, en « déshérence
à Paris » où en outre aucune équipe
n'intervient après 18 heures créer un système
d'accueil de jour et de nuit pour les usagers les plus fragilisés
développer les réponses de soins et d'insertion
tout en veillant à ce que les usagers y aient accès.
Estimant que « la politique de la drogue est une politique
de la ville », elle considère qu'il appartient à
la ville « d'intégrer la réponse socio sanitaire
en direction des usagers de drogue dans une politique globale
dont le principe doit être la solidarité »,
autrement, conclut-elle comment « demander aux habitants
de ces quartiers une solidarité dont ils ne bénéficient
pas eux même ? ».
Deux pages du Nouvel Observateur sur « la bataille de
Stalingrad » autour du crack L'hebdomadaire rapporte que
dans ce quartier de Paris les habitants « excédés
par le trafic de drogue » manifestent, mais que «
peine perdue(). à la moindre alerte, les dealers changent
de rue » et « le trafic ne diminue pas ». Quant
aux toxicomanes, ils « continuent de traîner leur
souffrance ».Papier d'ambiance sur dealers et crackers à
la recherche du « caillou » mais aussi sur les manifestations
qui tous les mardis depuis le 18 septembre « réunissent
300 personnes au cur des rues gangrenées par le trafic
». Une « mobilisation forte » avec jeunes, arabes,
blancs, chômeurs Rmistes et bobos et une « revendication
claire » : « nettoyez nos rues ». « Tout
le reste » : réflexion sur les cause et remèdes
à apporter étant renvoyé aux politiques.
L'hebdo observe que « l'union s'est vite faite avec les
associations des arrondissements voisins » car affirme t-il
« la vie ici dans ce triangle maudit (18ème, 19ème
, 10ème ) est devenue insupportable » avec les dealers
qui « dès que la nuit tombe et même parfois
le jour, sont là » et le « plus mal vécu
() l'irruption des usagers dans les immeubles où certains
abandonnent leur matériel ». Un point sur les nuisances
vécues par les habitants et les « gestes réflexes
» acquis par certains comme , « repousser du pied
les seringues » ou « attendre la pluie parce que ce
jour là les dealers ne sortent pas » Et de toute
façon dira une habitante « après 21h30 on
ne redescend plus ». D'après le journal « tout
le quartier subit une petite délinquance obsédante
» et rue Myrha « c'est une une armée de zombies
qui tournent en quête de leur dose. Certains sont hagards,
paniqués, tordus par la souffrance ». Le Directeur
d'Ego (centre d'accueil pour toxicomanes) constate « on
gère les choses en faisant circuler les usagers d'un quartier
à l'autre sans solution pour eux mêmes ». Rapportant
les propos du directeur de coordination 18ème « le
crack est une drogue de pauvres. Il fleurit plus spécialement
chez les pauvres » le magazine constate que « le décor
de ces quartiers est à l'image de ces vies cassées
par la drogue » immeubles insalubres, populations clandestines.
En effet selon les mots de Pierre Leyrit (coordination 18ème)
« le crack sanctionne la non intégration ».
Les usagers souhaiteraient eux « des endroits où
se shooter comme en Suède ou en Suisse » et Pierre
Leyrit accuse « 80% des moyens sont utilisés pour
la répression et on n'a jamais permis aux habitants d'envisager
autre chose que l'éradication des toxicomanes ».
« Bilan positif après les manifs anticrack »
titre le Parisien qui note qu'après les manifestations
qui se déroulées chaque semaine les habitants des
10ème et 19ème arrondissements font le bilan de
leur action. Rapportant que les membres du collectif ont rencontré
les maires respectifs des 10ème et 19ème ainsi que
d'autres associations et les commissaires de police du secteur,
le journal, indique que selon François Nicolas membre du
collectif « le bilan est franchement positif ». Il
affirme « aujourd'hui les dealers ne s'enracinent plus.
Ils ne sont plus en terrain conquis. Ils sont sur la défensive
et nous n'avons plus à subir l'arrogance de certains ».
Pour sa part Tony Dreyfus maire du 10ème a annoncé
un renforcement de la présence policière autour
de Stalingrad, et Rémy Féraud son premier adjoint
déclare « Nous avons montré aux habitants
que nous n'étions pas indifférents à leur
problème() Notre politique est également tournée
vers la prévention et les centres d'accueil pour resocialiser
les toxicomanes comme cela est fait rue Beaurepaire. Nous avons
également engagé un programme d'aménagement
urbain. » Le quotidien qui développe l'ensemble des
aménagements urbains annoncés par la mairie du 10ème,
ajoute que le 19ème « plus touché par le trafic()
a obtenu qu'un car de CRS patrouille dans les « rues difficiles
» Le maire de l'arrondissement Roger Madec qui estime «
nous ne résoudrons pas tout avec la police » affirme
aussi « nous travaillons avec B. Delanoë sur une politique
plus globale de lutte contre la drogue ». Le journal informe
en conclusion que « plusieurs membres du collectif ont décidé
de créer un « groupe de vigilance » chargé
de repérer les lieux publics où se fixe le trafic
et d'en informer les pouvoirs publics. »
A noter dans un encart l'annonce de la nomination par Bertrand
Delanoë dans les prochaines semaines d'un « Monsieur
ou d'une Madame Anti drogue chargé de coordonner les actions
municipales sur le sujet » . Une annonce, qui selon le journal,
pourrait avoir lieu avant le 8 décembre, date de la journée
de rencontres autour des problèmes de drogue, qui se tiendra
au siège de la coordination toxicomanie du 18ème.
Alors que le Parisien, France Soir et le Figaro font état
du rassemblement des membres de l'association Entraide 18 devant
les locaux de la MILDT où ils ont déversé
des seringues pour protester contre les problèmes de toxicomanie
dans leur quartier, à la Chapelle, Libération a
fait « le tour du quartier avec la seule équipe au
contact des toxicomanes ».
« Lorsque le nombre fait défaut on se console avec
le symbole » écrit le Figaro qui évoque «
la petite dizaine de personnes venue exprimer son ras le bol devant
la MILDT » en exposant un « fatras de seringues, pipes
à crack et autres flacons de méthadone ramassé
dans le quartier de la Chapelle (18ème) » offrant
ainsi « un spectacle choc aux rares passants ». Le
journal indique que ces habitants du 18ème étaient
venus protester contre « la gêne occasionnée
par la concentration de nombreux toxicomanes » dans ce secteur
, le président de l'association, Serge Lebigot, expliquant
au journal que « la seule politique en vigueur consiste
à déplacer par des actions répressives ponctuelles,
les foyers de consommation entre Stalingrad (19ème) et
le 18ème ». Soulignant que « reçus par
la présidente de la MILDT , les manifestants ont vilipendés
« l'inefficacité » de certaines associations
d'aide aux usagers financées par l'Etat », le quotidien
note que les pouvoirs publics ont « en substance »
répondu que « le programme de réduction des
risques pour les toxicomanes les plus marginalisés(avait)
largement fait ses preuves ».
« Des habitants en colère déversent des seringues
» titre le Parisien qui évoque le rassemblement de
l'association devant les locaux de la MILDT ainsi que le déversement
de « l'équivalent de trois heures de ramassage dans
le quartier de la Chapelle ». La parole à Serge Lebigot
qui s'indigne « la MILDT donne beaucoup d'argent à
des associations inefficaces. Coordination toxicomanie a touché
3 millions de francs de subventions . C'est scandaleux ».
Tout particulièrement en vedette dans les colonnes du journal
, la petite Mélody, élève de 6ème
dans le 18ème qui affirme avoir « vu des gens en
train de se piquer » et aller «voir un docteur pour
(se) sentir mieux ». Le quotidien qui note que les manifestants
ont été reçus par Nicole Maestracci présidente
de la MILDT rapporte les propos de Serge Lebigot à la suite
de l'entrevue : « Nous avons droit à un discours
d'entretien, mais ils vont devoir trouver un autre système.
Il faut soigner les gens et arrêter d 'implanter des centres
dans un même secteur car ça ne fonctionne pas ».
Et d'ajouter « la MILDT reste le service après vente
des dealers ». D'après le quotidien Nicole Maestracci
« se veut plus nuancée », elle dit «
le climat s'est amélioré dans le 18ème et
le dialogue s'est instauré entre les habitants, la police
et les services publics. Nous avons travaillé dans l'urgence.
Ce n'était pas l'idéal. Mais il fallait agir je
ne le regrette pas. ». Conclusion sur la table ronde concernant
la lutte contre la drogue qui aura lieu le 8 décembre dans
le 18ème en présence de la MILDT et à laquelle
Entraide 18ème « a décidé de ne pas
participer ».
A la Une de France Soir Paris (supplément Paris du journal
), ce titre « le SAV des dealers » et cette légende
sous la photo de la manifestation « Mélody rêve
d'un quartier paisible. Sans drogués et sans dealers. Mais
à la Chapelle les seringues se ramassent à la pelle
. Mélody le dit. Ses parents et leurs voisins le crient
». En page intérieure le journal assure en titre
que « les riverains de la Chapelle ont pris à partie
Nicole Maestracci ». Là aussi, projecteurs sur Mélody
la « jolie petite fille de 11 ans ». Introduction
de l'article sur son « rêve encore inaccessible »
: « jouer un jour sans avoir peur de trouver des seringues
sous les feuilles» alors que pour sa part Serge Lebigot
estime que « la politique de prévention a tué
le secteur» et que « Nicole Maestracci participe ()à
la destruction de l'arrondissement avec les élus de gauche
comme de droite ». Le quotidien qui fait état de
la colère des riverains et des interrogations de l'un d'entre
eux sur la subvention de 3 millions de francs « allouée
à des associations telles que Toxicomanie 18 » mentionne
la réponse de la présidente de la MILDT qui indique
que « la politique de réduction des risques a porté
ses fruits » mais qu' « il faut apporter une diversité
de réponses parmi lesquelles figurent les sleepings et
les structures d'accueil ». Et elle ajoute « cette
première démarche de soins peut conduire ensuite
à une possible prise en charge sanitaire et sociale des
toxicomanes ». Considérant que « l'insécurité
continue malgré tout de régner dans les quartiers
», Céline du Martenay choisit de conclure sur le
mal être de Mélody qui « espère toujours
».
Un reportage de Libération intitulé « Rue
du crack, Paris la Chapelle ». D'après Matthieu Ecoiffier
« Avec la Guyane, Fort de France et un îlot de Marseille,
le secteur de la Chapelle () est l'une des scènes ouvertes
de cette drogue ». « Ici » dit-il « le
crack on le fume dans la rue ». Zoom sur Clémence
et Sully les deux médiateurs de coordination toxicomanie
18ème « seule équipe de rue au contact des
crackers ». A Bobo qui vient d'être relâché
par la police ils proposeront d'aller dormir au foyer de la rue
Pajol où, précise journaliste, « le problème
est qu'il y a rarement de la place ». Suit une visite en
leur compagnie de « l'immeuble d'en face » avec «
cour intérieure jonchée d'immondices », «
gros rat (qui) détale » et « forte odeur d'urine
», dix appartements sont encore occupés. Rencontre
d'Ahmed qui habite là depuis 20 ans. « Ouvrier du
bâtiment en invalidité » il voit souvent sa
porte forcée. On vient de lui annoncer que l'immeuble sera
vidé le 20 novembre. Retour dans « la rue froide
» où les crackers viennent d'apprendre que les «
modous » (dealers en sénégalais) sont devant
la caisse d'assurance maladie rue de Flandres. Conversation avec
Lucie 34 ans qui a reçu un avis d'expulsion, doit faire
18 mois de TIG et dont la mère garde les quatre enfants.
Les médiateurs la conseillent mais « sa dépendance
au crack n'est pas abordée de front ». Tous deux,
assure le journaliste « appliquent le « code de la
rue » : pas de questions juste de l'attention ». Soudain
contrôle de police « les éducateurs passent
souvent pour des dealers » affirme Matthieu Ecoiffier qui
rapporte les propos de Sully « Ils ne connaissent que la
répression. Souvent on fait tampon. Avec les policiers
mais aussi avec les dealers ». D'après le journaliste
ce qui « intéresse les « civils » (les
policiers) ce sont les dealers pas les usagers». Suite du
parcours dans la nuit où « entre deux « kifs
» les crackers marchent et marchent encore ». Sully
remarque « la nuit c'est pour eux . Avec nous le contact
est plus difficile » et Clémence regrette «
Ce qui est dur dans ce boulot c'est que tu ne vois pas d'évolution
globale positive du côté des pouvoirs publics ».
Les crackers quant à eux « peuvent tenir cinq jours
et cinq nuits avant de s'écrouler pour dormir les pieds
en sang. C'est le produit qui les fait marcher » concluera
l'un des médiateurs.
A noter dans le même journal un encart sur « l'exaspération
(qui) monte chez les habitants confrontés à la toxicomanie
de rue ». Le quotidien évoque un trafic qui «
faute d'une politique globale » « ne recule pas mais
se déplace » et considère qu'alors que «
les professionnels des soins sonnent l'alarme, le maire de Paris
tarde à nommer un « monsieur drogue » qui coordonnerait
les actions à l'échelle de la capitale ».
« Paris craque t-il ? » interroge le Journal
du Dimanche.
Rue de la Chapelle, le journal a rencontré Jacqueline pour
qui il « n'est plus question de sortir, ni d'inviter des
amis », et qui « le soir se terre dans son appartement
». Estimant que « le crack sévit aussi dans
le 19ème », l'hebdomadaire indique qu'à la
suite du collectif anti crack mis en place par les habitants «
le trafic a reculé » mais que pour autant «
le crack n'a pas disparu ». En effet « le trafic se
déplace entre les 18ème, 19ème et 10ème
arrondissements au gré des opérations policières
» précise le JDD qui assure qu'à « chaque
fois c'est le même décor dégradé »
et que « 40% des gens interpellés pour usage de crack
sont des SDF ». Selon les termes d'un commissaire il s'agit
d' une « population fragile qui vit dans les squats ou les
immeubles insalubres » alors que sur les trottoirs «
les dealers souvent originaires d'Afrique attendent leurs clients
».
Rapportant que pourtant « sur l'ampleur du phénomène
les avis varient ». le journal indique que si pour Mohamed
Toussirt sociologue à l'Irep « les crackers se comptent
par milliers », en revanche à la brigade des stups
« on nuance » : « le crack représente
à peine 1% de la consommation nationale de stupéfiants,
mais cette drogue est celle qui nuit le plus à l'ordre
public ».Pierre Leyrit de coordination 18ème
explique « le crack est un stimulant très puissant
qui peut provoquer des comportements violents et une amnésie
potentielle ».
D'après Marie Quenet, la journaliste, « les habitants
n'en peuvent plus » et de raconter que l'un « prend
des calmants « pour ne pas descendre les tabasser
» » que l'autre dans son pressing « garde une
matraque à portée de main » et que le troisième
« ne voit qu'une solution « ficher le camp
» ». Bref estime t-elle « il y a un sentiment
d'abandon » et Serge Lebigot d'Entraide 18 dénonce
« on a rien de touristique alors tout le monde s'en fout
». Pour le commissaire Maucourant « la lutte contre
les désordres liés à la consommation de crack
est une priorité » et à son avis les nuisances
sont . « moins fortes () qu'il y a quelques années
». Il fait état de 101 dealers arrêtés
en octobre sur les 3 arrondissements contre 70 par mois l'an dernier
mais il ajoute « On ne va pas faire des rafles de toxicomanes
pour les envoyer au trou. Au regard de la loi de 70 le consommateur
est un malade c'est un problème sanitaire ».
La journaliste fait état des actions engagées par
les maires avec construction de logements sociaux dans le 10ème,
transformation de rues dans le 19ème avec halte garderie,
petit jardin, école et logements ainsi que dans le 18ème
où le maire a proposé un « plan d'action »
pour Château Rouge. Estimant par ailleurs que « la
prise en charge progresse » M. Quenet mentionne les alternatives
aux poursuites développées par le parquet tout en
soulignant qu'à la préfecture le chef de projet
toxicomanie « s'intéresse à la prévention
» et qu' « un plan départemental sera bientôt
rendu public ». Quant au maire de Paris « il devrait
annoncer des mesures à la table ronde du 8 décembre
» avec « peut être » renforcement des
équipes de rue, ouverture d'une structure d'accueil au
centre de Paris et extension des dispositifs de médiation
. Un façon pour la journaliste, de « prévenir
les jugements sans appel » comme celui de cette riveraine
« les toxicomanes, il n'y a qu'à les abattre ».
Un encadré sur la table ronde qui se réunira le 8 décembre autour de coordination toxicomanie 18, à la mairie du 18ème, avec des associations de riverains, des structures d'accueil et la MILDT pour « plancher » sur « l'aspiration à la tranquillité publique, la prévention, l'accès aux soins, le soutien social et la réduction des risques ».
Le Figaro se penche sur le démantèlement «
d'une filière internationale de crack » qui alimentait
le nord est parisien
Introduction de l'article sur le crack « puissant dérivé
de la cocaïne qui empoisonne lentement mais sûrement
les quartiers nord de la capitale » où des «
cohortes de toxicomanes cherchent un « flash » en
tirant sur des pipes de fortune confectionnées dans des
canettes ou avec des doseurs de pastis ». Affirmant qu'
« au vu et au sus de tout le monde, ces zombies paranoïaques
et ultraviolents colonisent les portes cochères, jusqu'aux
abords des crèches » le journal estime que «
sous la pression d'une dizaine d'associations () et d'élus
de tous bords () les forces de l'ordre n'ont jamais relâché
leur traque ».
Christophe Cornevin qui fait état de l'interpellation en
huit mois de « 300 petits trafiquants et 207 usagers revendeurs
», de « 85 opérations coup de poing »,
« occasion de contrôler 2705 personnes dont 44 ont
été appréhendées » indique que
le travail mené sur « le milieu des dealers de
trottoirs » vient de « porter ses fruits »
avec le démantèlement « d'une filière
internationale de cocaïne entre le Venezuela et la France
via la Martinique »dont la marchandise « était
spécialement destinée aux « drogués
de Stalingrad, de Château Rouge et de la Porte de Saint
Ouen », lesquels , commente le journaliste, « risquent
fort de se trouver en sevrage forcé ». Le journal
qui développe les différentes étapes de l'enquête,
fait état des déclarations du commissaire qui estime
que le crack « drogue d'origine essentiellement ethnique
est surtout consommé aux Antilles » qu'il ne
représente en France que « 1% de la consommation
globale de stupéfiants et ne touche qu'un secteur très
ciblé de Paris, celui investi dans les années 80
par la population « rastafari ». Le commissaire
ajoute que « depuis il est devenu le produit de prédilection
des immigrés d'Afrique noire et des anciens héroïnomanes
revenus de tout ». Qualifiant ces toxicomanes de «
jusqu'auboutistes de la came qui pourrissent la vie de la population
» il estime que « contre ces marginaux il est
très difficile de lutter ».
A noter une interview de François Nicolas «
porte parole d'une association de riverains du XIXème »
qui indique qu'il manifestera samedi 8 décembre devant
la mairie du 18ème car « le fléau touche aujourd'hui
plus cet arrondissement que le sien ».
Selon lui, à Stalingrad il n'y a plus de « scène
ouverte » réunissant dealers et consommateurs
et le marche du deal «s'est déplacé derrière
des murs ou des palissades, sur des terrains vagues privés
ou dans des squats ». Il affirme que les « scènes
ouvertes » de deal se trouvent désormais dans
le 18ème., porte de la Chapelle et rue Myrha.
Il estime aussi que les manifestations de riverains ont porté
leurs fruits car « les pouvoirs publics ont été
sensibilisés suffisamment tôt » et que
« la police a fait son travail ». Il indique
qu'après l'arrêt des manifestations « une
dizaine de personnes restent vigilantes » qui sont non
« pas une milice »mais « un relais
à l'écoute des habitants et des commerçants.
Interrogé sur le déplacement du trafic, il précise
que d'autres associations sont nées dans le nord est de
Paris avec lesquelles des actions et une réflexion sont
menées. Selon lui « le principal objectif doit rester
celui d'aider le toxicomane à sortir de la drogue et non
celui qui s'accommode du problème en ouvrant des usines
à shoot ou des maisons closes du crack ».
Le Parisien dans ses éditions de samedi et de dimanche
ainsi que le Figaro et Libération de lundi rendent compte
de la table ronde qui a eu lieu samedi à la mairie du 18ème
avec le maire de Paris, la MILDT et les associations, sur le thème
« toxicomanie et vie de quartier ».
Samedi, le Parisien qui s'interroge « comment
éradiquer la drogue d'une ville comme Paris et plus particulièrement
du 18ème arrondissement () » ? apporte cette
réponse « aujourd'hui () personne n'est en mesure
de répondre à cette question ».
Expliquant que toutefois pour « dresser un état des
lieux() pour confronter les idées() mettre en relation
les différentes parties () » une table ronde doit
se dérouler à la mairie du 18ème, le journal
précise que c'est à l'initiative de l'association
coordination 18 que se tiendra cette réunion. Son président,
Pierre Leyrit, affirme mener « une action de santé
publique , de prévention et un travail sur l'histoire individuelle
de chacun » et indique que sept médiateurs vont
« au devant des usagers de drogue et des habitants »
dans trois quartiers du 18ème . Evoquant le travail de
relais entre les associations et les pouvoirs publics et d'interface
entre les toxicomanes et les structures de soins réalisé
par CT 18, le quotidien souligne que la subvention de 3 millions
de francs reçue cette année par l'association «
a provoqué la colère d'associations de riverains
très critiques à l'encontre du travail de CT 18
» à laquelle « ils reprochent son manque de
résultat et d'efficacité ».
Le journal explique dans un encadré que cette table ronde « ne recueille pas l'adhésion de tous », et notamment pas de l'association entraide 18 qui « critique depuis plusieurs années la politique de prévention des risques de la MILDT » et doit manifester avec d'autres associations contre la tenue de la réunion. Le président de l'association , Serge Lebigot , déclare que cette table ronde constitue « un gaspillage de l'argent public » et il assure que la présidente de la MILDT annoncera « la création de structures d'accueil des toxicomanes ». Information que le quotidien reprend à son compte dans un second encadré.
« Mobilisation contre la drogue » titre le Parisien de dimanche qui introduit son article sur la manifestation qui s'est déroulée samedi devant la mairie du 18ème avec une « convergence » des élus et des habitants « sur l'essentiel » : « il faut lutter contre les revendeurs de drogue qui perturbent la vie de nombreux quartiers ». Le quotidien qui indique que « refusant de participer aux débats » les habitants de la Chapelle et de la porte d'Aubervilliers « étaient venus manifester leur ras le bol de la drogue , rapporte d'une part cette précision apportée par Nicole Maestracci, présidente de la MILDT, qui a souligné ne pas être venue « pour annoncer la création de nouvelles structures d'accueil des toxicomanes dans Paris mais plutôt pour écouter » et d'autre part les propos « d'une grande pugnacité » de Bertrand Delanoë qui ne sont « pas passés inaperçus » : « Comme pour la propreté je suis insatisfait du travail effectué sur la drogue. Dans les semaines à venir, des décisions énergiques seront prises sur la toxicomanie. On ne s'en sortira que si on occupe le terrain ». Propos qui selon le journal rejoignaient « les préoccupations des manifestants ».
Le Figaro qui évoque pour sa part « un plan antidrogue en préparation » souligne que lors de cette table ronde , Daniel Vaillant « a brillé par son absence » mais qu'en revanche « l'arrivée de B. Delanoë a créé la surprise ». Indiquant qu' « en préambule » le maire de Paris a « déclaré crûment » : « la drogue c'est de la merde », le journal précise qu'il a ensuite annoncé qu'il « travaillait à la mise en place d'un plan de lutte étendu à l'ensemble de la capitale » dont les propositions attendues pour la mi janvier ont déjà été « esquissées ». Ainsi, affirme le journal , plus une seule structure d'accueil pour toxicomane ne devrait voir le jour dans le nord est de Paris. Mesure, selon la journaliste Corinne Caillaud « bien accueillie, par certaines associations » dont Entraide 18 et « sifflée par d'autres qui croient à l'utilité de ces centres ».
Libération parle de « dialogue et déballage
à la mairie du 18ème ». Le journal qui
a compté « 400 personnes pour une table ronde »
assure « pas d'annonces, pas de solutions mais des paroles
en pagaille » en présence « d'un peu de professionnels,
d'élus et bien peu- d'Etat, et beaucoup d'habitants
et de responsables associatifs ». Et tout ceci avec pour
objectif « affiché », de « bâtir
une politique globale » et « officieux »
de « servir d'exutoire aux lassitudes () et montrer aux
riverains que quelque chose est fait ».
Rappelant que Nicole Maestracci n'était pas venue "«pour
faire des annonces », ni dire comme cela a été
écrit dans la presse « qu'on allait créer
de nouvelles structures»", le journal souligne
qu'elle " était simplement là pour «
écouter »" " et que « ce qu'elle
entendit fût édifiant ».
Le journal rapporte les doléances des riverains, synthétisées
par ce propos de Lia Cavalcanti d'Espoir Goutte d'Or « le
quartier n'a jamais été aussi dur qu'aujourd'hui
». Suit un extrait des échanges entre riverains,
psychiatres et « le seul présent ?» toxicomane
; entre ceux qui demandent « « un bilan sérieux
» de ce qui est mis en uvre » et ceux qui «
plaident pour la fermeture des structures d'accueil dans la rue
» et qui « ne sont pas contre les soins aux toxicomanesmais
ailleurs. Dans les hôpitaux ».
Puis zoom sur l'arrivée du maire de Paris « dans
un numéro assez bien rôdé de j'ai-pas-préparé-de-discours-je-vais-vous-dire-ce-que-j'ai-su-le-coeur
». et qui déclare : « Je suis à fond
derrière les politiques de prévention, toutes les
politiques bravo, chapeau, les résultats sont formidables
() ma conviction c'est que le drogue c'est de la merde () s'il
faut des centres j'aimerais bien qu'il y en ait un peu dans le
8ème() que ce pays ose enfin un débat sur la drogue
». Hurlements d'un militant d'Act Up, entendus par Libé
: « Assez de paroles des actes, tu m'énerves,
tu fous rien ! ».
D'après Didier Arnaud « vers 16 heures () au ton
apaisé des débuts succèdent huées
et applaudissements » et dehors « une centaine de
riverains qui boycottaient la table ronde déposent un cercueil
en carton rouge et noir rempli de bouteilles de coca pleines de
seringues ».
A noter dans le Figaro de samedi un papier d'ambiance
sur le crack porte de la Chapelle et plus précisément
sur la « scène ouverte » qui se déroule
entre porte de la Chapelle et boulevard Ney, « no man's
land » qui le soir « change de visage et se peuple
d'une faune inquiétante : silhouettes hagardes de toxicomanes
souvent à la limite de la clochardisation et prostituées
venues d'Afrique et d'Europe de l'Est » qui « croisent
les véhicules arrêtés des revendeurs de drogues
dures »; et ce, « pour le plus grand agacement des
riverains ». D'après le quotidien c'est " le
retour du crack" qui inquiète le plus le pharmacien.
Avec les consommateurs de crack dit il « on se sent
beaucoup moins en sécurité qu'avec les personnes
dépendantes à d'autres substances qui sont parfois
nos clients ». Suit un point sur l'action de Serge Lebigot,
d'Entraide 18 qui souhaite organiser une manifestation, devant
la mairie du 18ème et fustige « les conséquences
de la politique de réduction des risques » ainsi
que sur les plaintes des commerçants du quartier.
Conclusion sur l'action d'Annick Lepetit maire du 18ème
qui entend conduire « une importante réhabilitation
du quartier sur la mandature », projets dont le journal
estime que s'ils « sont susceptibles de rendre son âme
au quartier » ils pourraient aussi « paraître
très insuffisants à des riverains très las
».
François Nicolas du Collectif anticrack, habitants
du quartier de Stalingrad, à Paris publie dans la
Croix du 26 une libre opinion intitulée «
se mobiliser contre la drogue »
Affirmant qu'à Stalingrad « la population s'est réapproprié
l'espace public que les dealers s'étaient accaparé
» ce responsable d'association estime qu'il n'est pas sur,
que dure « l'effort » fait par la police, en raison
de la « démobilisation des pouvoirs publics »
et du « discours qui ronge les consciences » appelant
« à un pragmatisme du « faire avec »
la drogue » puis passant allègrement au pur et simple
« laisser faire » celui de « la politique de
réduction des risques » paradigme en matière
de toxicomanie depuis 1995 ».
Estimant que « ce consensus » qui « se flatte
de « désidéologiser » les discours «
sans a priori dogmatique et moral », « corrompt »
en fait « le langage par une réthorique jouant sur
les mots » ainsi « usager de drogue » pour «
drogué », l'auteur assène « mais de
la drogue on n'use pas c'est elle qui vous use » pour assurer
que « tout le vocabulaire se trouve ainsi perverti ».
F. Nicolas estime que cette « « politique de réduction
des risques » n'est cohérente qu'à double
conditions d'abord l'organisation de centres officiels où
consommer du crack » qui « s'accompagnerait d'une
patente citoyenne accordée aux dealers alimentant le centre
de crack » et que « second volet », «
pour faire adopter de telles mesures, ce discours mise sur un
lobbying d'habitants excédés par le trafic ».
D'où cette indignation « miser sur leur lâcheté
en leur conseillant de tout apprécier à hauteur
de leur paillasson abaisse ceux qui le proposent plutôt
que ceux à qui ils s'adressent ». Et de conclure
« Nous ne saurions accepter que notre mobilisation puisse
aujourd'hui servir à une telle politique() la fin ne justifie
pas les moyens ! la protection par une hygiène des seringues
ne doit pas enfermer les toxicomanes dans le nihilisme de la drogue
».
« Les habitants adressent leur voeux aux toxicomanes
». C'est une information du Figaro qui signale
que l'association Entretemps qui a manifesté à
plusieurs reprises contre les dealers et le trafic de crack dans
l'est parisien, s'apprête à diffuser une déclaration
aux toxicomanes du quartier de la place de Stalingrad. Suivent
des extraits du texte :
« A toi Pierre, Ahmed, ou Mamadou dont nous savons que
tu es aussi toxicomane()nous déclarons ceci : nous ne sommes
pas contre toi, nous somme contre le trafic de drogues et contre
les dealers. Nous ne cherchons pas à ce que tu sois enfermé
dans une prison ou un asile. Nous te demandons simplement de ne
pas empoisonner la vie des gens du quartier sous prétexte
de déjà t'empoisonner () Nous estimons que comme
tout autre tu as le droit d'être soigné() d'être
socialement aidé()et financièrement soutenu() Ce
qui nous scandalise ce n'est pas que tu refuses « boulot,
métro, dodo »() c'est que ta toxicomanie tend à
te faire abdiquer ta liberté. Nous ne discutons pas avec
les dealers car nous ne le faisons pas avec ceux qui enchaînent
d'autres hommes et leur vendent une servitude ».
En conclusion, à l'occasion de cette nouvelle année
2002, l'association qui propose aux toxicomanes de les entendre
et de les lire à son tour leur communique à cet
effet ses coordonnées (stalingrad@noos.fr)