REVUE DE PRESSE DE LA MILDT SUR NOTRE MOBILISATION

 

19 septembre

L'AFP, le Figaro et le Parisien (Journal de Paris) font état d'un rassemblement contre le trafic de crack dans le Xème arrondissement de Paris.
D'après l'AFP et le Figaro, qui reprend la dépêche d'agence , environ 70 personnes se sont rassemblées hier après midi devant la station de métro Stalingrad pour « protester contre la recrudescence de trafic de crack dans leur quartier ». Précisant que sur les banderoles on pouvait lire « Non aux dealers », « Non aux cutters », l'agence rapporte les propos de l'organisateur de la manifestation qui déclare « c'est devenu insupportable, il faut que la police fasse un travail simple, qu'elle patrouille dans les rues jour et nuit ». Une psychanalyste affirme « on retrouve régulièrement le matin dans les cages d'escalier des personnes droguées au crack, qu'il faut enjamber. Ce sont par ailleurs, des personnes qui peuvent être violentes, comme en témoignent plusieurs agressions récentes au cutter ». L'agence signale que l'organisateur du rassemblement a invité les habitants à revenir manifester le 25 septembre et qu'il a appelé les associations des arrondissements limitrophes du 18ème et 19ème « à coordonner des initiatives » contre le trafic de crack.
Pour le Parisien, ce sont 200 habitants qui ont manifesté hier soir . Le journal qui fait état des plaintes de plusieurs riverains concernant la présence des toxicomanes et les interventions trop tardives de la police , souligne que « pour crier leur colère contre les trafiquants de drogue, les manifestants se sont postés face à la rue d'Aubervilliers, lieu de résidence de nombreux « crackers » ». Précisant que les dealers se sont alors éloignés « peu curieux de voir leurs opposants », le journal laisse la parole à un usager de crack qui assure « Je comprends que les habitants râlent . mais ils ont du boulot en perspective s'ils veulent faire partir les dealers ». Conclusion sur l'appel à la manifestation de mardi prochain.

 

3 octobre

Libération et le Parisien évoquent la mobilisation des habitants du Xème et du XIXème, toute communautés réunies, contre le crack.
« Black, blancs, beurs contre le crack » écrit Libération qui indique que « . pour le 3éme mardi consécutif plusieurs centaines d'habitants et de commerçants du XIXème() sont descendus dans la rue pour crier leur ras le bol ». Notant que le recteur de la mosquée de la rue de Tanger s'est adressé à la foule pour la première fois, affirmant « Nous disons non à la drogue et invitons tous les habitants à réfléchir sur les causes réelles qui poussent à la consommation », le journal souligne que « pour bien faire comprendre leur engagement aux côtés des autres associations() les responsables de la mosquée ont fait traduire en arabe l'appel à la manifestation ». François Nicolas instigateur des manifestations se félicite que le mouvement se diversifie de plus en plus et observe « C'est peut être parce qu'on a décidé de rentrer dans les rues qui jusqu'à présent appartenaient aux dealers ». A la tête de la délégation chinoise Paul Tiang affirme « La sécurité appartient à tout le monde. Dans ce combat il n'y a pas de guerre entre les communautés ». Le journal qui rapporte que se sont les dealers chassés de Château Rouge à la veille des municipales qui sont de retour à Stalingrad estime qu'après l'agression d'une puéricultrice en juillet « la situation s'est nettement améliorée » car « le dispositif policier a été en effet renforcé ». Une habitante reconnaît « les policiers font leur boulot() ils n'hésitent plus à entrer dans les cages d'escaliers (.. .) mais il est temps de penser réhabilitation et prise en charge des toxicos ». Le personnel de la bibliothèque « point de rencontre des dealers » note « une petite amélioration » assurant toutefois que « les dealers ne sont jamais loin. Eux aussi parlent de la nécessité de « mesures sociales avec une réhabilitation du quartier. Et vite ». Conclusion sur le rendez vous donné mardi prochain aux manifestants « pour bien marteler la nécessité de faire vite ».
Le Parisien qui note que « selon les organisateurs le mouvement commence à prendre de l'ampleur », ajoute que « la préfecture de police de son côté commence à se mobiliser » et « qu'à demi satisfaits les manifestants qui se réuniront à nouveau() mardi prochain () reconnaissent tout de même qu'il y une baisse sensible du trafic de drogue dans le quartier de Stalingrad depuis le début de leur action ».

 

10 octobre

Le Figaro titre sur « la révolte de Stalingrad contre la drogue » Affirmant que le crack est « revenu à Stalingrad avec les premiers beaux jours », alors que ce quartier avait été « entièrement nettoyé » à la veille des élections municipales de 1995, et précisant qu'en quelques mois revendeurs et clients « ont repris possession des rues », le journal souligne qu'hier soir « comme chaque mardi depuis un mois l'association (Entretemps) appelait à manifester pour hurler : halte au trafic ». Le journal explique comment le trafic s'est réinstallé autour des rues de Tanger, du Département et d'Aubervilliers avec des transactions en plein jour, les moindres espaces squattés pour consommer, « les portes des immeubles défoncées » et les « paliers colonisés ». Le quotidien qui rappelle que le « ras le bol » est apparu après l'agression au cutter d'une puéricultrice devant la crèche Gaston Rebuffat indique que dès fin août les marches de protestation ont débuté et que « la mobilisation dans le quartier s'est vite étendue, l'association allant même jusqu'à faire traduire ce tract en arabe- « pour les fidèles de la mosquée de la rue de Tanger » et en chinois ». Si pour les policiers le contrôle de ce quartier à cheval sur trois arrondissements est « toujours difficile», le journal estime pour sa part que l'augmentation des effectifs, des patrouilles, le passage plus régulier de la BAC (brigade anticriminalité) associés à un « important travail d'enquête portent leurs fruits ». Le président de l'association reconnaît que « la situation s'est améliorée » mais il veut « des solutions d'avenir et non des décisions à court terme ». Le Figaro souligne qu'hier pour la première fois les défilés partaient à la fois de Stalingrad et de la porte de la Chapelle « autre endroit chaud du trafic » où Serge Lebigot président de l'association entraide 18 assure « la situation devient périlleuse. Des habitants menacent de tirer sur les dealers. De son côté Annick Lepetit, maire du 18éme, affirme comprendre l'impatience mais elle dit aussi « régler ces situations demande du temps ». Pourtant Serge Lebigot ne veut plus « entendre des mots » et si « rien ne change » il « envisage de porter plainte devant la Cour européenne de justice ».

 

17 octobre

l'AFP et la plupart des journaux font état des chiffres de la délinquance à Paris au cours des neuf premiers mois de l'année (+5,7%). L'agence de presse rapporte qu'à l'occasion de cette annonce le préfet de police a indiqué que le quartier Stalingrad à cheval sur les 19ème et 18ème arrondissements devait être « nettoyé » de la drogue qui entraîne de nombreuses manifestations de riverains. Il a précisé que des « moyens importants » sont mis en place pour lutter contre les trafiquants du nord est parisien.

 

22 octobre


« Les habitants de Château Rouge dénoncent les trafics en tout genre » titre le Parisien de lundi qui fait état de la manifestation, samedi, des habitants de ce quartier du 18éme à l'appel de l'association Droit au calme. Selon le journal 150 personnes se sont retrouvées rue des Poissonniers pour « appeler la population à lutter contre « l'anarchie qui envahit le quartier ». Outre l'existence d'un marché de gros non réglementé les habitants se plaignent du « trafic de crack et de la violence qui en résulte » et le quotidien de commenter « sur le parcours de la manifestation il suffit de se pencher pour constater l'étendue des dégâts : seringues et boites de médicaments de substitution jetés dans les recoins ». Précisant que la manifestation a fait une pause devant le domicile de Daniel vaillant pour entonner sur l'air de « Meunier tu dors », « Vaillant tu dors les trafics, les trafics, vont trop vite » , le journal souligne que Droit au calme a invité à un prochain regroupement le 10 novembre.

Dans le Parisien de samedi une interview de Roger Madec maire ¨PS du 19ème arrondissement dont les habitants manifestent là aussi contre les revendeurs de crack. Le maire du 19éme dit comprendre « le mal vivre exprimé par les riverains » tout en regrettant que « leur mécontentement soit exploité() pour des raisons politiciennes ». Pour résoudre le problème il faut selon lui « d'abord sévir » mais aussi « réhabiliter les immeubles insalubres » et enfin « accueillir et prendre en charge les toxicomanes en amont et en aval ». R. Madec confirme, qu'il « faut installer des dispositifs comme « coordination toxicomanies 18ème »dans chaque arrondissement» mais que « cela prend du temps ». Il explique le mauvais accueil fait par les riverains au centre de Beaurepaire par une ouverture « à la sauvette » et se dit « tout prêt à ouvrir un « centre Toxicomanie 19ème, coordonné par les spécialistes » en dialoguant avec les habitants. Le maire du 19ème assure en conclusion « oui il faut avoir le courage d'envisager la dépénalisation du cannabis. Et peut être même d'en organiser la vente ».

Dans la rubrique Rebonds de Libération un article d'Anne Coppel de l'Association Française de Réduction des Risques, intitulé « Toxicomanie et bouts de ficelle ». Evoquant les « bouts de réponses » apportés aux problèmes de toxicomanie dans les quartiers de Paris, Anne Coppel estime que si « timides qu'elles soient » ces réponses ont « contribué à calmer le jeu . Un temps » car ensuite « sans relais institutionnels (), suspectés d'alimenter les problèmes au lieu de les résoudre, les professionnels ont été découragés ». Selon elle « le message a été reçu : ces acteurs sociaux sont en trop, ils ne servent à rien ». Pourtant affirme t-elle « cet immobilisme politique est d'autant plus insupportable que nous savons comment faire. Il faut déjà accepter de s'en occuper ». Elle indique que la plupart des pays européens ont « choisi d'allier action policière et action sanitaire » choix qu'elle juge « pas moins efficace, à condition de prendre au sérieux et l'une et l'autre de ces actions ». Sur le plan sanitaire Anne Coppel propose un dispositif en trois étapes - des équipes de rue allant à la rencontre des usagers qui ne vont pas dans les lieux de soins, travail, selon elle, en « déshérence à Paris » où en outre aucune équipe n'intervient après 18 heures ­ créer un système d'accueil de jour et de nuit pour les usagers les plus fragilisés ­ développer les réponses de soins et d'insertion tout en veillant à ce que les usagers y aient accès. Estimant que « la politique de la drogue est une politique de la ville », elle considère qu'il appartient à la ville « d'intégrer la réponse socio sanitaire en direction des usagers de drogue dans une politique globale dont le principe doit être la solidarité », autrement, conclut-elle comment « demander aux habitants de ces quartiers une solidarité dont ils ne bénéficient pas eux même ? ».

 

31 octobre


Deux pages du Nouvel Observateur sur « la bataille de Stalingrad » autour du crack L'hebdomadaire rapporte que dans ce quartier de Paris les habitants « excédés par le trafic de drogue » manifestent, mais que « peine perdue(). à la moindre alerte, les dealers changent de rue » et « le trafic ne diminue pas ». Quant aux toxicomanes, ils « continuent de traîner leur souffrance ».Papier d'ambiance sur dealers et crackers à la recherche du « caillou » mais aussi sur les manifestations qui tous les mardis depuis le 18 septembre « réunissent 300 personnes au cur des rues gangrenées par le trafic ». Une « mobilisation forte » avec jeunes, arabes, blancs, chômeurs Rmistes et bobos et une « revendication claire » : « nettoyez nos rues ». « Tout le reste » : réflexion sur les cause et remèdes à apporter étant renvoyé aux politiques. L'hebdo observe que « l'union s'est vite faite avec les associations des arrondissements voisins » car affirme t-il « la vie ici dans ce triangle maudit (18ème, 19ème , 10ème ) est devenue insupportable » avec les dealers qui « dès que la nuit tombe et même parfois le jour, sont là » et le « plus mal vécu () l'irruption des usagers dans les immeubles où certains abandonnent leur matériel ». Un point sur les nuisances vécues par les habitants et les « gestes réflexes » acquis par certains comme , « repousser du pied les seringues » ou « attendre la pluie parce que ce jour là les dealers ne sortent pas » Et de toute façon dira une habitante « après 21h30 on ne redescend plus ». D'après le journal « tout le quartier subit une petite délinquance obsédante » et rue Myrha « c'est une une armée de zombies qui tournent en quête de leur dose. Certains sont hagards, paniqués, tordus par la souffrance ». Le Directeur d'Ego (centre d'accueil pour toxicomanes) constate « on gère les choses en faisant circuler les usagers d'un quartier à l'autre sans solution pour eux mêmes ». Rapportant les propos du directeur de coordination 18ème « le crack est une drogue de pauvres. Il fleurit plus spécialement chez les pauvres » le magazine constate que « le décor de ces quartiers est à l'image de ces vies cassées par la drogue » immeubles insalubres, populations clandestines. En effet selon les mots de Pierre Leyrit (coordination 18ème) « le crack sanctionne la non intégration ». Les usagers souhaiteraient eux « des endroits où se shooter comme en Suède ou en Suisse » et Pierre Leyrit accuse « 80% des moyens sont utilisés pour la répression et on n'a jamais permis aux habitants d'envisager autre chose que l'éradication des toxicomanes ».

 

9 novembre


« Bilan positif après les manifs anticrack » titre le Parisien qui note qu'après les manifestations qui se déroulées chaque semaine les habitants des 10ème et 19ème arrondissements font le bilan de leur action. Rapportant que les membres du collectif ont rencontré les maires respectifs des 10ème et 19ème ainsi que d'autres associations et les commissaires de police du secteur, le journal, indique que selon François Nicolas membre du collectif « le bilan est franchement positif ». Il affirme « aujourd'hui les dealers ne s'enracinent plus. Ils ne sont plus en terrain conquis. Ils sont sur la défensive et nous n'avons plus à subir l'arrogance de certains ». Pour sa part Tony Dreyfus maire du 10ème a annoncé un renforcement de la présence policière autour de Stalingrad, et Rémy Féraud son premier adjoint déclare « Nous avons montré aux habitants que nous n'étions pas indifférents à leur problème() Notre politique est également tournée vers la prévention et les centres d'accueil pour resocialiser les toxicomanes comme cela est fait rue Beaurepaire. Nous avons également engagé un programme d'aménagement urbain. » Le quotidien qui développe l'ensemble des aménagements urbains annoncés par la mairie du 10ème, ajoute que le 19ème « plus touché par le trafic() a obtenu qu'un car de CRS patrouille dans les « rues difficiles » Le maire de l'arrondissement Roger Madec qui estime « nous ne résoudrons pas tout avec la police » affirme aussi « nous travaillons avec B. Delanoë sur une politique plus globale de lutte contre la drogue ». Le journal informe en conclusion que « plusieurs membres du collectif ont décidé de créer un « groupe de vigilance » chargé de repérer les lieux publics où se fixe le trafic et d'en informer les pouvoirs publics. »
A noter dans un encart l'annonce de la nomination par Bertrand Delanoë dans les prochaines semaines d'un « Monsieur ou d'une Madame Anti drogue chargé de coordonner les actions municipales sur le sujet » . Une annonce, qui selon le journal, pourrait avoir lieu avant le 8 décembre, date de la journée de rencontres autour des problèmes de drogue, qui se tiendra au siège de la coordination toxicomanie du 18ème.

 

15 novembre


Alors que le Parisien, France Soir et le Figaro font état du rassemblement des membres de l'association Entraide 18 devant les locaux de la MILDT où ils ont déversé des seringues pour protester contre les problèmes de toxicomanie dans leur quartier, à la Chapelle, Libération a fait « le tour du quartier avec la seule équipe au contact des toxicomanes ».
« Lorsque le nombre fait défaut on se console avec le symbole » écrit le Figaro qui évoque « la petite dizaine de personnes venue exprimer son ras le bol devant la MILDT » en exposant un « fatras de seringues, pipes à crack et autres flacons de méthadone ramassé dans le quartier de la Chapelle (18ème) » offrant ainsi « un spectacle choc aux rares passants ». Le journal indique que ces habitants du 18ème étaient venus protester contre « la gêne occasionnée par la concentration de nombreux toxicomanes » dans ce secteur , le président de l'association, Serge Lebigot, expliquant au journal que « la seule politique en vigueur consiste à déplacer par des actions répressives ponctuelles, les foyers de consommation entre Stalingrad (19ème) et le 18ème ». Soulignant que « reçus par la présidente de la MILDT , les manifestants ont vilipendés « l'inefficacité » de certaines associations d'aide aux usagers financées par l'Etat », le quotidien note que les pouvoirs publics ont « en substance » répondu que « le programme de réduction des risques pour les toxicomanes les plus marginalisés(avait) largement fait ses preuves ».
« Des habitants en colère déversent des seringues » titre le Parisien qui évoque le rassemblement de l'association devant les locaux de la MILDT ainsi que le déversement de « l'équivalent de trois heures de ramassage dans le quartier de la Chapelle ». La parole à Serge Lebigot qui s'indigne « la MILDT donne beaucoup d'argent à des associations inefficaces. Coordination toxicomanie a touché 3 millions de francs de subventions . C'est scandaleux ». Tout particulièrement en vedette dans les colonnes du journal , la petite Mélody, élève de 6ème dans le 18ème qui affirme avoir « vu des gens en train de se piquer » et aller «voir un docteur pour (se) sentir mieux ». Le quotidien qui note que les manifestants ont été reçus par Nicole Maestracci présidente de la MILDT rapporte les propos de Serge Lebigot à la suite de l'entrevue : « Nous avons droit à un discours d'entretien, mais ils vont devoir trouver un autre système. Il faut soigner les gens et arrêter d 'implanter des centres dans un même secteur car ça ne fonctionne pas ». Et d'ajouter « la MILDT reste le service après vente des dealers ». D'après le quotidien Nicole Maestracci « se veut plus nuancée », elle dit « le climat s'est amélioré dans le 18ème et le dialogue s'est instauré entre les habitants, la police et les services publics. Nous avons travaillé dans l'urgence. Ce n'était pas l'idéal. Mais il fallait agir je ne le regrette pas. ». Conclusion sur la table ronde concernant la lutte contre la drogue qui aura lieu le 8 décembre dans le 18ème en présence de la MILDT et à laquelle Entraide 18ème « a décidé de ne pas participer ».
A la Une de France Soir Paris (supplément Paris du journal ), ce titre « le SAV des dealers » et cette légende sous la photo de la manifestation « Mélody rêve d'un quartier paisible. Sans drogués et sans dealers. Mais à la Chapelle les seringues se ramassent à la pelle . Mélody le dit. Ses parents et leurs voisins le crient ». En page intérieure le journal assure en titre que « les riverains de la Chapelle ont pris à partie Nicole Maestracci ». Là aussi, projecteurs sur Mélody la « jolie petite fille de 11 ans ». Introduction de l'article sur son « rêve encore inaccessible » : « jouer un jour sans avoir peur de trouver des seringues sous les feuilles» alors que pour sa part Serge Lebigot estime que « la politique de prévention a tué le secteur» et que « Nicole Maestracci participe ()à la destruction de l'arrondissement avec les élus de gauche comme de droite ». Le quotidien qui fait état de la colère des riverains et des interrogations de l'un d'entre eux sur la subvention de 3 millions de francs « allouée à des associations telles que Toxicomanie 18 » mentionne la réponse de la présidente de la MILDT qui indique que « la politique de réduction des risques a porté ses fruits » mais qu' « il faut apporter une diversité de réponses parmi lesquelles figurent les sleepings et les structures d'accueil ». Et elle ajoute « cette première démarche de soins peut conduire ensuite à une possible prise en charge sanitaire et sociale des toxicomanes ». Considérant que « l'insécurité continue malgré tout de régner dans les quartiers », Céline du Martenay choisit de conclure sur le mal être de Mélody qui « espère toujours ».
Un reportage de Libération intitulé « Rue du crack, Paris la Chapelle ». D'après Matthieu Ecoiffier « Avec la Guyane, Fort de France et un îlot de Marseille, le secteur de la Chapelle () est l'une des scènes ouvertes de cette drogue ». « Ici » dit-il « le crack on le fume dans la rue ». Zoom sur Clémence et Sully les deux médiateurs de coordination toxicomanie 18ème « seule équipe de rue au contact des crackers ». A Bobo qui vient d'être relâché par la police ils proposeront d'aller dormir au foyer de la rue Pajol où, précise journaliste, « le problème est qu'il y a rarement de la place ». Suit une visite en leur compagnie de « l'immeuble d'en face » avec « cour intérieure jonchée d'immondices », « gros rat (qui) détale » et « forte odeur d'urine », dix appartements sont encore occupés. Rencontre d'Ahmed qui habite là depuis 20 ans. « Ouvrier du bâtiment en invalidité » il voit souvent sa porte forcée. On vient de lui annoncer que l'immeuble sera vidé le 20 novembre. Retour dans « la rue froide » où les crackers viennent d'apprendre que les « modous » (dealers en sénégalais) sont devant la caisse d'assurance maladie rue de Flandres. Conversation avec Lucie 34 ans qui a reçu un avis d'expulsion, doit faire 18 mois de TIG et dont la mère garde les quatre enfants. Les médiateurs la conseillent mais « sa dépendance au crack n'est pas abordée de front ». Tous deux, assure le journaliste « appliquent le « code de la rue » : pas de questions juste de l'attention ». Soudain contrôle de police « les éducateurs passent souvent pour des dealers » affirme Matthieu Ecoiffier qui rapporte les propos de Sully « Ils ne connaissent que la répression. Souvent on fait tampon. Avec les policiers mais aussi avec les dealers ». D'après le journaliste ce qui « intéresse les « civils » (les policiers) ce sont les dealers pas les usagers». Suite du parcours dans la nuit où « entre deux « kifs » les crackers marchent et marchent encore ». Sully remarque « la nuit c'est pour eux . Avec nous le contact est plus difficile » et Clémence regrette « Ce qui est dur dans ce boulot c'est que tu ne vois pas d'évolution globale positive du côté des pouvoirs publics ». Les crackers quant à eux « peuvent tenir cinq jours et cinq nuits avant de s'écrouler pour dormir les pieds en sang. C'est le produit qui les fait marcher » concluera l'un des médiateurs.
A noter dans le même journal un encart sur « l'exaspération (qui) monte chez les habitants confrontés à la toxicomanie de rue ». Le quotidien évoque un trafic qui « faute d'une politique globale » « ne recule pas mais se déplace » et considère qu'alors que « les professionnels des soins sonnent l'alarme, le maire de Paris tarde à nommer un « monsieur drogue » qui coordonnerait les actions à l'échelle de la capitale ».

 

3 décembre


« Paris craque t-il ? »
interroge le Journal du Dimanche.
Rue de la Chapelle, le journal a rencontré Jacqueline pour qui il « n'est plus question de sortir, ni d'inviter des amis », et qui « le soir se terre dans son appartement ». Estimant que « le crack sévit aussi dans le 19ème », l'hebdomadaire indique qu'à la suite du collectif anti crack mis en place par les habitants « le trafic a reculé » mais que pour autant « le crack n'a pas disparu ». En effet « le trafic se déplace entre les 18ème, 19ème et 10ème arrondissements au gré des opérations policières » précise le JDD qui assure qu'à « chaque fois c'est le même décor dégradé » et que « 40% des gens interpellés pour usage de crack sont des SDF ». Selon les termes d'un commissaire il s'agit d' une « population fragile qui vit dans les squats ou les immeubles insalubres » alors que sur les trottoirs « les dealers souvent originaires d'Afrique attendent leurs clients ».
Rapportant que pourtant « sur l'ampleur du phénomène les avis varient ». le journal indique que si pour Mohamed Toussirt sociologue à l'Irep « les crackers se comptent par milliers », en revanche à la brigade des stups « on nuance » : « le crack représente à peine 1% de la consommation nationale de stupéfiants, mais cette drogue est celle qui nuit le plus à l'ordre public ».Pierre Leyrit de coordination 18ème explique « le crack est un stimulant très puissant qui peut provoquer des comportements violents et une amnésie potentielle ».
D'après Marie Quenet, la journaliste, « les habitants n'en peuvent plus » et de raconter que l'un « prend des calmants « pour ne pas descendre les tabasser » » que l'autre dans son pressing « garde une matraque à portée de main » et que le troisième « ne voit qu'une solution « ficher le camp » ». Bref estime t-elle « il y a un sentiment d'abandon » et Serge Lebigot d'Entraide 18 dénonce « on a rien de touristique alors tout le monde s'en fout ». Pour le commissaire Maucourant « la lutte contre les désordres liés à la consommation de crack est une priorité » et à son avis les nuisances sont . « moins fortes () qu'il y a quelques années ». Il fait état de 101 dealers arrêtés en octobre sur les 3 arrondissements contre 70 par mois l'an dernier mais il ajoute « On ne va pas faire des rafles de toxicomanes pour les envoyer au trou. Au regard de la loi de 70 le consommateur est un malade c'est un problème sanitaire ».
La journaliste fait état des actions engagées par les maires avec construction de logements sociaux dans le 10ème, transformation de rues dans le 19ème avec halte garderie, petit jardin, école et logements ainsi que dans le 18ème où le maire a proposé un « plan d'action » pour Château Rouge. Estimant par ailleurs que « la prise en charge progresse » M. Quenet mentionne les alternatives aux poursuites développées par le parquet tout en soulignant qu'à la préfecture le chef de projet toxicomanie « s'intéresse à la prévention » et qu' « un plan départemental sera bientôt rendu public ». Quant au maire de Paris « il devrait annoncer des mesures à la table ronde du 8 décembre » avec « peut être » renforcement des équipes de rue, ouverture d'une structure d'accueil au centre de Paris et extension des dispositifs de médiation . Un façon pour la journaliste, de « prévenir les jugements sans appel » comme celui de cette riveraine « les toxicomanes, il n'y a qu'à les abattre ».

Un encadré sur la table ronde qui se réunira le 8 décembre autour de coordination toxicomanie 18, à la mairie du 18ème, avec des associations de riverains, des structures d'accueil et la MILDT pour « plancher » sur « l'aspiration à la tranquillité publique, la prévention, l'accès aux soins, le soutien social et la réduction des risques ».

 

4 décembre


Le Figaro se penche sur le démantèlement « d'une filière internationale de crack » qui alimentait le nord est parisien
Introduction de l'article sur le crack « puissant dérivé de la cocaïne qui empoisonne lentement mais sûrement les quartiers nord de la capitale » où des « cohortes de toxicomanes cherchent un « flash » en tirant sur des pipes de fortune confectionnées dans des canettes ou avec des doseurs de pastis ». Affirmant qu' « au vu et au sus de tout le monde, ces zombies paranoïaques et ultraviolents colonisent les portes cochères, jusqu'aux abords des crèches » le journal estime que « sous la pression d'une dizaine d'associations () et d'élus de tous bords () les forces de l'ordre n'ont jamais relâché leur traque ».
Christophe Cornevin qui fait état de l'interpellation en huit mois de « 300 petits trafiquants et 207 usagers revendeurs », de « 85 opérations coup de poing », « occasion de contrôler 2705 personnes dont 44 ont été appréhendées » indique que le travail mené sur « le milieu des dealers de trottoirs » vient de « porter ses fruits » avec le démantèlement « d'une filière internationale de cocaïne entre le Venezuela et la France via la Martinique »dont la marchandise « était spécialement destinée aux « drogués de Stalingrad, de Château Rouge et de la Porte de Saint Ouen », lesquels , commente le journaliste, « risquent fort de se trouver en sevrage forcé ». Le journal qui développe les différentes étapes de l'enquête, fait état des déclarations du commissaire qui estime que le crack « drogue d'origine essentiellement ethnique est surtout consommé aux Antilles » qu'il ne représente en France que « 1% de la consommation globale de stupéfiants et ne touche qu'un secteur très ciblé de Paris, celui investi dans les années 80 par la population « rastafari ». Le commissaire ajoute que « depuis il est devenu le produit de prédilection des immigrés d'Afrique noire et des anciens héroïnomanes revenus de tout ». Qualifiant ces toxicomanes de « jusqu'auboutistes de la came qui pourrissent la vie de la population » il estime que « contre ces marginaux il est très difficile de lutter ».

A noter une interview de François Nicolas « porte parole d'une association de riverains du XIXème » qui indique qu'il manifestera samedi 8 décembre devant la mairie du 18ème car « le fléau touche aujourd'hui plus cet arrondissement que le sien ».
Selon lui, à Stalingrad il n'y a plus de « scène ouverte » réunissant dealers et consommateurs et le marche du deal «s'est déplacé derrière des murs ou des palissades, sur des terrains vagues privés ou dans des squats ». Il affirme que les « scènes ouvertes » de deal se trouvent désormais dans le 18ème., porte de la Chapelle et rue Myrha.
Il estime aussi que les manifestations de riverains ont porté leurs fruits car « les pouvoirs publics ont été sensibilisés suffisamment tôt » et que « la police a fait son travail ». Il indique qu'après l'arrêt des manifestations « une dizaine de personnes restent vigilantes » qui sont non « pas une milice »mais « un relais à l'écoute des habitants et des commerçants.
Interrogé sur le déplacement du trafic, il précise que d'autres associations sont nées dans le nord est de Paris avec lesquelles des actions et une réflexion sont menées. Selon lui « le principal objectif doit rester celui d'aider le toxicomane à sortir de la drogue et non celui qui s'accommode du problème en ouvrant des usines à shoot ou des maisons closes du crack ».

 

 

10 décembre


Le Parisien dans ses éditions de samedi et de dimanche ainsi que le Figaro et Libération de lundi rendent compte de la table ronde qui a eu lieu samedi à la mairie du 18ème avec le maire de Paris, la MILDT et les associations, sur le thème «
toxicomanie et vie de quartier ».

Samedi, le Parisien qui s'interroge « comment éradiquer la drogue d'une ville comme Paris et plus particulièrement du 18ème arrondissement () » ? apporte cette réponse « aujourd'hui () personne n'est en mesure de répondre à cette question ».
Expliquant que toutefois pour « dresser un état des lieux() pour confronter les idées() mettre en relation les différentes parties () » une table ronde doit se dérouler à la mairie du 18ème, le journal précise que c'est à l'initiative de l'association coordination 18 que se tiendra cette réunion. Son président, Pierre Leyrit, affirme mener « une action de santé publique , de prévention et un travail sur l'histoire individuelle de chacun » et indique que sept médiateurs vont « au devant des usagers de drogue et des habitants » dans trois quartiers du 18ème . Evoquant le travail de relais entre les associations et les pouvoirs publics et d'interface entre les toxicomanes et les structures de soins réalisé par CT 18, le quotidien souligne que la subvention de 3 millions de francs reçue cette année par l'association « a provoqué la colère d'associations de riverains très critiques à l'encontre du travail de CT 18 » à laquelle « ils reprochent son manque de résultat et d'efficacité ».

Le journal explique dans un encadré que cette table ronde « ne recueille pas l'adhésion de tous », et notamment pas de l'association entraide 18 qui « critique depuis plusieurs années la politique de prévention des risques de la MILDT » et doit manifester avec d'autres associations contre la tenue de la réunion. Le président de l'association , Serge Lebigot , déclare que cette table ronde constitue « un gaspillage de l'argent public » et il assure que la présidente de la MILDT annoncera « la création de structures d'accueil des toxicomanes ». Information que le quotidien reprend à son compte dans un second encadré.

« Mobilisation contre la drogue » titre le Parisien de dimanche qui introduit son article sur la manifestation qui s'est déroulée samedi devant la mairie du 18ème avec une « convergence » des élus et des habitants « sur l'essentiel » : « il faut lutter contre les revendeurs de drogue qui perturbent la vie de nombreux quartiers ». Le quotidien qui indique que « refusant de participer aux débats » les habitants de la Chapelle et de la porte d'Aubervilliers « étaient venus manifester leur ras le bol de la drogue , rapporte d'une part cette précision apportée par Nicole Maestracci, présidente de la MILDT, qui a souligné ne pas être venue « pour annoncer la création de nouvelles structures d'accueil des toxicomanes dans Paris mais plutôt pour écouter » et d'autre part les propos « d'une grande pugnacité » de Bertrand Delanoë qui ne sont « pas passés inaperçus » : « Comme pour la propreté je suis insatisfait du travail effectué sur la drogue. Dans les semaines à venir, des décisions énergiques seront prises sur la toxicomanie. On ne s'en sortira que si on occupe le terrain ». Propos qui selon le journal rejoignaient « les préoccupations des manifestants ».

 

Le Figaro qui évoque pour sa part « un plan antidrogue en préparation » souligne que lors de cette table ronde , Daniel Vaillant « a brillé par son absence » mais qu'en revanche « l'arrivée de B. Delanoë a créé la surprise ». Indiquant qu' « en préambule » le maire de Paris a « déclaré crûment » : « la drogue c'est de la merde », le journal précise qu'il a ensuite annoncé qu'il « travaillait à la mise en place d'un plan de lutte étendu à l'ensemble de la capitale » dont les propositions attendues pour la mi janvier ont déjà été « esquissées ». Ainsi, affirme le journal , plus une seule structure d'accueil pour toxicomane ne devrait voir le jour dans le nord est de Paris. Mesure, selon la journaliste Corinne Caillaud « bien accueillie, par certaines associations » dont Entraide 18 et « sifflée par d'autres qui croient à l'utilité de ces centres ».

Libération parle de « dialogue et déballage à la mairie du 18ème ». Le journal qui a compté « 400 personnes pour une table ronde » assure « pas d'annonces, pas de solutions mais des paroles en pagaille » en présence « d'un peu de professionnels, d'élus et ­bien peu- d'Etat, et beaucoup d'habitants et de responsables associatifs ». Et tout ceci avec pour objectif « affiché », de « bâtir une politique globale » et « officieux » de « servir d'exutoire aux lassitudes () et montrer aux riverains que quelque chose est fait ».
Rappelant que Nicole Maestracci n'était pas venue "«pour faire des annonces », ni dire comme cela a été écrit dans la presse « qu'on allait créer de nouvelles structures»", le journal souligne qu'elle " était simplement là pour « écouter »" " et que « ce qu'elle entendit fût édifiant ».
Le journal rapporte les doléances des riverains, synthétisées par ce propos de Lia Cavalcanti d'Espoir Goutte d'Or « le quartier n'a jamais été aussi dur qu'aujourd'hui ». Suit un extrait des échanges entre riverains, psychiatres et « le seul présent ?» toxicomane ; entre ceux qui demandent « « un bilan sérieux » de ce qui est mis en uvre » et ceux qui « plaident pour la fermeture des structures d'accueil dans la rue » et qui « ne sont pas contre les soins aux toxicomanesmais ailleurs. Dans les hôpitaux ».
Puis zoom sur l'arrivée du maire de Paris « dans un numéro assez bien rôdé de j'ai-pas-préparé-de-discours-je-vais-vous-dire-ce-que-j'ai-su-le-coeur ». et qui déclare : « Je suis à fond derrière les politiques de prévention, toutes les politiques bravo, chapeau, les résultats sont formidables () ma conviction c'est que le drogue c'est de la merde () s'il faut des centres j'aimerais bien qu'il y en ait un peu dans le 8ème() que ce pays ose enfin un débat sur la drogue ». Hurlements d'un militant d'Act Up, entendus par Libé : « Assez de paroles des actes, tu m'énerves, tu fous rien ! ».
D'après Didier Arnaud « vers 16 heures () au ton apaisé des débuts succèdent huées et applaudissements » et dehors « une centaine de riverains qui boycottaient la table ronde déposent un cercueil en carton rouge et noir rempli de bouteilles de coca pleines de seringues ».

A noter dans le Figaro de samedi un papier d'ambiance sur le crack porte de la Chapelle et plus précisément sur la « scène ouverte » qui se déroule entre porte de la Chapelle et boulevard Ney, « no man's land » qui le soir « change de visage et se peuple d'une faune inquiétante : silhouettes hagardes de toxicomanes souvent à la limite de la clochardisation et prostituées venues d'Afrique et d'Europe de l'Est » qui « croisent les véhicules arrêtés des revendeurs de drogues dures »; et ce, « pour le plus grand agacement des riverains ». D'après le quotidien c'est " le retour du crack" qui inquiète le plus le pharmacien. Avec les consommateurs de crack dit ­il « on se sent beaucoup moins en sécurité qu'avec les personnes dépendantes à d'autres substances qui sont parfois nos clients ». Suit un point sur l'action de Serge Lebigot, d'Entraide 18 qui souhaite organiser une manifestation, devant la mairie du 18ème et fustige « les conséquences de la politique de réduction des risques » ainsi que sur les plaintes des commerçants du quartier.
Conclusion sur l'action d'Annick Lepetit maire du 18ème qui entend conduire « une importante réhabilitation du quartier sur la mandature », projets dont le journal estime que s'ils « sont susceptibles de rendre son âme au quartier » ils pourraient aussi « paraître très insuffisants à des riverains très las ».

 

26 décembre

François Nicolas du Collectif anticrack, habitants du quartier de Stalingrad, à Paris publie dans la Croix du 26 une libre opinion intitulée « se mobiliser contre la drogue »
Affirmant qu'à Stalingrad « la population s'est réapproprié l'espace public que les dealers s'étaient accaparé » ce responsable d'association estime qu'il n'est pas sur, que dure « l'effort » fait par la police, en raison de la « démobilisation des pouvoirs publics » et du « discours qui ronge les consciences » appelant « à un pragmatisme du « faire avec » la drogue » puis passant allègrement au pur et simple « laisser faire » celui de « la politique de réduction des risques » paradigme en matière de toxicomanie depuis 1995 ».
Estimant que « ce consensus » qui « se flatte de « désidéologiser » les discours « sans a priori dogmatique et moral », « corrompt » en fait « le langage par une réthorique jouant sur les mots » ainsi « usager de drogue » pour « drogué », l'auteur assène « mais de la drogue on n'use pas c'est elle qui vous use » pour assurer que « tout le vocabulaire se trouve ainsi perverti ».
F. Nicolas estime que cette « « politique de réduction des risques » n'est cohérente qu'à double conditions d'abord l'organisation de centres officiels où consommer du crack » qui « s'accompagnerait d'une patente citoyenne accordée aux dealers alimentant le centre de crack » et que « second volet », « pour faire adopter de telles mesures, ce discours mise sur un lobbying d'habitants excédés par le trafic ». D'où cette indignation « miser sur leur lâcheté en leur conseillant de tout apprécier à hauteur de leur paillasson abaisse ceux qui le proposent plutôt que ceux à qui ils s'adressent ». Et de conclure « Nous ne saurions accepter que notre mobilisation puisse aujourd'hui servir à une telle politique() la fin ne justifie pas les moyens ! la protection par une hygiène des seringues ne doit pas enfermer les toxicomanes dans le nihilisme de la drogue ».

 

27 décembre

« Les habitants adressent leur voeux aux toxicomanes ». C'est une information du Figaro qui signale que l'association Entretemps qui a manifesté à plusieurs reprises contre les dealers et le trafic de crack dans l'est parisien, s'apprête à diffuser une déclaration aux toxicomanes du quartier de la place de Stalingrad. Suivent des extraits du texte :
« A toi Pierre, Ahmed, ou Mamadou dont nous savons que tu es aussi toxicomane()nous déclarons ceci : nous ne sommes pas contre toi, nous somme contre le trafic de drogues et contre les dealers. Nous ne cherchons pas à ce que tu sois enfermé dans une prison ou un asile. Nous te demandons simplement de ne pas empoisonner la vie des gens du quartier sous prétexte de déjà t'empoisonner () Nous estimons que comme tout autre tu as le droit d'être soigné() d'être socialement aidé()et financièrement soutenu() Ce qui nous scandalise ce n'est pas que tu refuses « boulot, métro, dodo »() c'est que ta toxicomanie tend à te faire abdiquer ta liberté. Nous ne discutons pas avec les dealers car nous ne le faisons pas avec ceux qui enchaînent d'autres hommes et leur vendent une servitude ».
En conclusion, à l'occasion de cette nouvelle année 2002, l'association qui propose aux toxicomanes de les entendre et de les lire à son tour leur communique à cet effet ses coordonnées (stalingrad@noos.fr)