RESUME DES DOCUMENTS

 

 N°1  « Les Echos » mardi 2 juillet 2002 « L’ampleur  du Sida a dépassé les pires scénarios » : référencé dans le rapport d’orientation : exemple de propagande standard installée dans l’évidence de l’axiome des deux mondes.

 

N°2  Intervention du Professeur Marc Gentilini à l’occasion de la Xè Conférence Internationale sur le Sida et les MST en Afrique Abidjan 10 décembre 1997 : en voici quelques autres phrases que celles que nous avons citées dans notre texte analytique : « J’en ai personnellement assez de ne pouvoir répondre aux lettre reçues d’Afrique, des suppliques légitimes demandant pour un frère, une sœur, une femme, un fils, des médicaments que nous ne pouvons délivrer qu’en trichant…. On ne peut parler de droits de l’homme et d’équité dans ces conditions. Ce langage émis pour se faire plaisir est devenu intolérable. Il n’a aucune chance de survie. Ce qui est mauvais est condamnable et aucun argument, au demeurant fallacieux, ne pourra entraver la marche vers les soins…

A vouloir trop d’éthique affichée, on risque d’en perdre la morale…

A la tribune d’un congrès international je veux dénoncer à l’avance un « crime contre l’humanité » dont je ne veux pas être complice….

Monseigneur Agre, votre présence ici m’évite d’invoquer la Providence… Je vous charge, avec tout le respect et l’affection que je vous porte, de convaincre cet auditoire que l’heure est à l’équité et que Dieu, lui, soutiendra notre défi »

 

N°3 Dr. Bernard Hirschel dans le journal du laboratoire Glaxo Wellcome “prise en charge au long cours de la maladie VIH: difficultés et perspectives”

« Le retentissement(de l’introduction des nouveaux traitements) est spectaculaire puisque l’on observe en Suisse une diminution de 84% de la mortalité entre 1992 et 1998, diminution comparable à celle qui succéda à l’introduction de la pénicilline dans le traitement des infections à pneumocoque…….Bernard Hirschel a terminé son intervention en évoquant le fossé qui ne cesse de s’élargir depuis le début de l’épidémie, mais surtout depuis 1996, entre le Nord et le Sud. Si l’on compare la Suisse et le Zimbabwe par exemple, on s’aperçoit que le traitement par HAART de tous les sujets infectés par le VIH représente 0,06% du PNB helvétique, mais représenterait 300% de celui du Zimbabwe. Une diminution du coût des traitements actuels d’un facteur 1000 à 5000 n’étant pas réaliste, il apparaît que les traitements type HAART ne sont peut-être pas aujourd’hui la solution pour les pays les plus pauvres. La prévention reste dans ces pays l’objectif majeur, et sera d’autant plus efficace qu’elle sera ciblée, sur la transmission mère-enfant notamment, ou sur l’utilisation systématique des préservatifs par les prostituées… »

 

N°4 « Le Monde » du 25 Novembre 1998 « Sida et tuberculose : l’alerte mondiale » et page suivante sous la plume de Jean-Yves Nau : « Sida : la pandémie progresse de manière presque inexorable » : l’éditorial comme l’article ne mentionnent pas une fois l’existence de traitements. Voici la conclusion de Jean-Yves Nau : « Dans un tel contexte, il faut souligner, au-delà des actions préventives qui peuvent être menées, que les rares pays en développement, comme l’Ouganda, où la lutte se révèle efficace sont ceux où les dirigeants politiques ont le courage de parler ouvertement de la maladie en cherchant à la démythifier, permettant de la sorte une discussion ouverte sur la sexualité et la réduction des risques ».

 

N°5 « French-led therapy fund kicks off in Africa », dans le journal « Science » du 14 mai 1999, avec une photo de M. Kouchner : la réalité du Fonds Thérapeutique International lancé par ce dernier : « Because of the limited funds, the pilot project in Cote d’Ivoire will target a small fraction of the at least 700.000 people estimated to be HIV positive in that country. It will subsidize “bitherapy”… for just 500 patients, choses among infected AIDS prevention activists and patients who have already participated in clinical trials for antiviral agents”.

 

N°6 “Libération” 8 décembre 1997 “Devant l’échec de la prévention, Sida : l’Afrique en quête de soins » : « Sur tout le continent, l’épidémie se révèle beaucoup plus dramatique que prévu…Jacques Chirac, venu à Abidjan pour l’ouverture, a déclaré : « Nous ne pouvons accepter qu’il y ait désormais deux façons de lutter contre le Sida…En outre, les nouveaux médicaments coûtent si cher que leur généralisation serait financièrement hors de portée… A Abidjan, devant vous, je veux prendre solennellement l’engagement d’y contribuer de tout le poids de mon pays » L’éditorial, signé de Laurent Joffrin, sous le titre « Inégaux devant la mort », se termine par ces mots : « Rarement on a mis autant d’argent pur tenter de juguler une épidémie. Rarement on a mobilisé aussi vite la communauté médicale. Mais, ce que la science permet, l’argent l’interdit.. Bernard Kouchner a raison de proposer –solidarité exigeante- que pour chaque malade soigné dans les pays riches, un autre le soit dans les pays pauvres. Mais pour arriver à cette parité minimale (il faudrait bien plus : il y a beaucoup plus de malades au sud) on a besoin de crédit autrement importants. A tout le moins, on avance dans cette direction. Timidement ». Même document : « Les médicaments changeraient tout » : « Des antiprotéases pour des malades africains ? En d’autres termes, le nec plus ultra de la pharmacopée occidentale pour des patients incapables de participer à des traitements qui coûtent au bas mot 4000F par mois … et enfin sous le titre « L’Union Européenne cible la prévention : interview du Dr. Fransen qui gère la lutte antisida à l’UE » : « Est-ce que vous estimez aujourd’hui qu’il faut mettre la priorité sur l’accès aux médicaments et non plus seulement sur la prévention ? Réponse : « Ce serait une erreur. La prévention est de la responsabilité des politiques, beaucoup plus que l’accès aux médicaments. Quand on sait qu’en 1997 la moitié des pays du tiers monde a des taux de développement de l’épidémie très élevés, cela veut dire aussi que la moitié des autres pays (sic) a des taux faibles. C’est sur eux qu’il faut mettre la priorité.. Or, si on se lance dans un accès plus facile aux médicaments et en particulier aux antirétroviraux, cela diminuera d’autant les autres budgets publics. Alors qu’ils ont d’abord besoin de médicaments de base : antobiotiques, etc.. »

 

N°7 « Le Monde » 18 septembre 1999 : « La liste des 286 médicaments inutiles », c’est le gros titre de première page : « L’Agence de Sécurité sanitaire a mesure l’efficacité de 1176 médicaments. « Le Monde » publie la liste intégrale des produits qui selon elle ne rendent aucun service médical.. »,même page plus bas « Sida : désespoir en Afrique » et « La conférence sur le sida en Afrique s’achève dans la déception et l’amertume » : « C’est donc sous le signe de la régression que s’est achevée cette conférence. Il y a deux ans, à Abidjan, l’heure était aux débats, aux promesses. Jacques Chirac annonçait le lancement d’un fonds de solidarité thérapeutique international.. Les laboratoires pharmaceutiques étaient accusés, du fait des prix pratiqués, de laisser mourir le continent .Désespoir ? Lassitude ? Frustration ?.. Ces polémiques n’ont pas franchi la porte du centre des expositions… Au lieu de cela, des menaces de l’Afrique du Sud de ne pas respecter les brevets des industriels pharmaceutiques afin de fournir un traitement à ses 3 millions de séropositifs.. » . Même numéro, interview de Peter Piot, dirigeant de l’ONUSIDA : « -Quelle part de responsabilité incombe aux pays riches et aux pays pauvres ? – Nous avons établi le montant des dépenses en matière de prévention du Sida en Afrique. En 1997, le montant de l’aide extérieure était d’environ 150 millions de dollars, quand les gouvernements africains y consacraient 15 millions de dollars. Dans un cas comme dans l’autre, c’est un scandale : 150 millions de dollars, c’est le budget annuel d’un petit hôpital en France.. », même numéro éditorial page 18 sous le titre « Sida, hécatombe africaine » : »On ne peut qu’être saisi de stupeur –et d’effroi- devant la totale indifférence avec laquelle l’Occident observe cette hécatombe actuellement en marche sur le sol africain… Mais il faut dire aussi quelques vérités à l’intention des Africains. Il y a une part de naïveté à laisser croire qu’on pourra efficacement lutter contre cette maladie en organisant la distribution à moindre coût de préservatifs masculins ou de cocktails antirétroviraux dans des pays où les systèmes  qu’elles modifient, à cause du sida, els règles en vigueur concernant les brevets ou les lois du marché mondial du médicament : elles ne le feront pas. De cette situation, les responsables africains, politiques et religieux n’ont pas tiré la conclusion qui s’impose : il leur revient à eux d’abord de tout faire pour changer les comportements sexuels de leurs concitoyens ».

 

N°8 « Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) » dans « Action » lettre mensuelle d’Act Up n°61 juin 1999 : « …L’OMS doit pouvoir jouer son rôle de garant des intérêts des malades des pays en développement… Pourtant, le jeu de l’OMS s’avère plus que douteux lorsqu’elle invite les ministres de la santé autour d’une table ronde intitulée : »VIH/SIDA : stratégies propices à une réaction adéquate et durable face à l’épidémie » à se poser la question suivante : »Comment les gouvernements peuvent-ils maîtriser les dépenses liées aux soins palliatifs et aux soins en phase terminale et freiner la demande croissante en thérapeutiques antirétrovirales, » (ordre du jour de l’AMS, 19 mai 1999) »

 

N°9 « S’appuyer sur la collectivité pour traiter l’infection VIH : Suivi quotidien des traitements antiviraux en régions pauvres », par Paul Farmer, Fernet Léandre,..   Jim Yong Kim (article publié dans « Le Lancet 2001 358 404-409, traduction en français disponible sur le site http://www.entretemps.asso.fr/Sida): « Nous avons fait la démonstration qu’il est possible de mettre en œuvre un programme de traitement de l’infection VIH chez les paysans pauvres, et ceci en Haïti, le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental de la planète… Les critères d’inclusion et le suivi clinique ne s’appuyaient que sur des examens de laboratoire de base, disponibles dans la plupart des cliniques rurales… Nous discutons ci-après les objections qui sont faites à l’usage des antiviraux à grande échelle, nous leur opposons l’expérience acquise dans la lutte contre la tuberculose qui a montré que, avec la mise en place d’un suivi continu, le traitement des maladies infectieuses chroniques nécessitant des multithérapies complexes peut être tout à fait efficace dans des contextes d’extrême misère pour autant, et aussi longtemps, que l’engagement à fournir aux patients des soins continus et gratuits est maintenu. Notre conclusion est la suivante : le traitement antiviral suivi quotidiennement est praticable à bien plus grande échelle si, face à l’aggravation de la pandémie, le traitement du SIDA en vient à être considéré comme bien public »

 

N°10 « Déclaration de Cange (Haïti ) »  disponible sur le même site : « Nous, les patients de Cange, avons une déclaration dont nous voudrions faire part à vous tous… Oui, chaque être humain compte…Nous faisons le serment de demeurer résolus et de ne jamais nous fatiguer dans la lutte pour obtenir, pour tous, les médicaments nécessaires et les soins adéquats… Nous avons un message.. pour ceux qui sont capables d’entendre notre plaidoyer :nous recherchons votre solidarité. La lutte dans laquelle nous sommes engagés pour obtenir les soins adéquats… est la même que celle qui a été menée par les peuples depuis longtemps afin de permettre à toute personne de vivre comme un être humain…Notre ardent vœu est que ce message ne soit pas pris comme un simple bout de papier. Comme la sagesse populaire haïtienne l’affirme, tant que la tête n’est pas coupée, l’espoir de porter un chapeau subsiste ».

 

N°11 « Access to HAART in MSF programmes » (Résultat des programmes de traitement de Médecins Sans Frontières, distribué au Congrès de Barcelone en juillet 2002, disponible à : epimail@epicentre.msf.org  résultats obtenus dans le traitement de 743 patients (correspondant à 8 programmes de Médecins Sans Frontières, en ville au Cameroun, Guatemala, Cambodge Thaïlande et Afrique du Sud, à la campagne au Kenya et Malawi). Les résultats sont excellents : alors que les gens ont commencé leur traitement à un stade très avancé de leur maladie, 94% survivent après 6 mois, 94% continuent à prendre parfaitement leur traitement.

 

N°12 « La reine du générique thaïlandais », interview du Dr. Kirsana Krasaintu dans la revue « Transversal » avril-mai 2002 : « La Thaïlande a été le premier pays a fabriqué des génériques. Mais, entre temps, le renforcement des brevets de l’industrie pharmaceutique m’a obligé à contourner les lois…. Enfin, on a essayé à plusieurs reprises de m’intimider…Dès 2002, le gouvernement va intégrer, dans sa politique sociale de couverture des soins, le remboursement du traitement pour le VIH…En avril 2001, nous avons décidé de nous unir avec des pays africains. Je connaissais suffisamment l’Afrique pour savoir que dans beaucoup de pays, il y a une capacité de production. Il suffit maintenant de planifier la stratégie de chaque pays…Ma première mission, en juillet 2001, au Zimbabwe, a été d’étudier la situation des brevets… En janvier 2002, seulement 8 mois après le début du projet, ce dernier fonctionnait au Zimbabwe. Traiter de gouvernement à gouvernement a permis et facilité beaucoup de choses ».

 

N°13 Programme du meeting tenu par Médecins Sans Frontières et Treatment Access Campaign

(TAC Afrique du Sud) pour l’ouverture du Congrès de Durban

 

N°14 Le tambour logo du Congrès de Durban

 

N°15 Un titre de journal pendant le Congrès de Durban : « AIDS will end black majority »

 

N°16 Le journal pendant le Congrès de Durban : images de manifestation

 

N°17 Le journal pendant le Congrès de Durban : le juge Edwin Cameron, « unlikely spokesman for Africa ».

 

N°18 « The Senegalese government’s HAART initiative : a 18-month follow-up study » dans la revue médicale AIDS 2002 16 1363-1370 par Christian Laurent, Ndella Diakhate,… Ibrahim Ndoye, Eric Delaporte : «  Contrary to other recent studies in Africa, viral resistance rarely emerged ».

 

N°19 “WHO and International AIDS Society building: HIV Drug Resistance Surveillance Network” : prospectus diffusé à Barcelone sur le projet d’observatoire de l’émergence des résistances virales mis en place par l’OMS et l’IAS

 

N°20 Notre première lettre à Jacques Chirac : « .. A notre sens une telle déclaration honore mais doit aussi engager notre pays. Que  vaut-elle si elle n’est pas suivie d’effet ou si, cela revient au même, la France se voit ravalée au rang d’une association qui pratique le « lobbying » au niveau international ? Un pays tel que le nôtre est en état de donner l’exemple et de renverser les verdicts de mort à grande échelle s’il fait sienne la notion d’urgence sanitaire mondiale… »

 

N° 21 La réponse de Jacques Chirac : « Vous avez bien voulu attirer mon attention sur la nécessité pour la France de se montrer particulièrement généreuse dans la fourniture de traitements contre le Sida aux pays d’Afrique… Je vous en remercie… Je souhaite vous informer de deux initiatives prises récemment à cette fin. Tout d’abord, la France contribuera pour 150 millions d’euros au nouveau Fonds Mondial… D’autre part, la France a mis au point un programme de coopération hospitalière par lequel des parrainages sont établis entre centres hospitaliers français et centres hospitaliers africains pour mettre gratuitement à la disposition de ces derniers le savoir-faire des nôtre. Naturellement, la France continue à agir au sein de l’OMC afin que soit reconnue, dans les pays pauvres, la situation « d’urgence nationale » grâce à laquelle les règles relatives à la propriété intellectuelle et aux brevets ne s’appliquent plus aux traitements contre le sida… »

 

N°22 Notre deuxième lettre à Jacques Chirac : «… Nul doute, à notre sens, que l’engagement de notre pays aurait des répercussions plus favorables encore [que celui du Brésil et de la Thaïlande].. Bien sûr, cela implique que nous considérions que, au-delà de constituer une situation « d’urgence nationale » pour les pays frappés de plein fouet par l’épidémie, cette épidémie constitue une situation d’urgence mondiale, et donc une urgence pour nous-mêmes… »

(texte complet des trois lettres sur le site http://www.entretemps.asso.fr/Sida)

 

N°23 Réponse du ministre délégué à la coopération et à la francophonie, chargé de répondre à notre deuxième lettre : « Le Président de la République m’a demandé de répondre à votre lettre au sujet de la fourniture de médicaments contre le SIDA aux pays africains. Comme vous le savez, la France s’est engagée dans cette direction depuis plusieurs années, avec notamment l’initiative du président de la République à Abidjan en 1997 dans le cadre du Fonds de solidarité thérapeutique international. Ce sont en moyenne plus de 12 millions d’euros par an qui sont consacrés à ce sujet par la France. Cette action a été poursuivie pour convaincre nos partenaires et nous avons entamé une coopération fructueuse avec l’OMS et l’ONUSIDA, qui a débouché par exemple sur une réunion d’experts à haut niveau en décembre dernier, qui a élaboré une déclaration à ce sujet. La volonté de la France se traduit également par sa contribution de 150 millions d’euros sur trois ans au Fonds Mondial.. [Dans son message adressé à la Conférence de Barcelone] le Président de la République a indiqué qu’il veillerait personnellement à ce que la coopération française consacre plus de moyens à la lutte contre cette maladie. En espérant que ces éléments d’information vous auront convaincue de la priorité accordée par les autorités françaises à l’important sujet que vous évoquez dans votre lettre, je vous prie de croire, Docteur… »

 

N°24 Un compte-rendu du Congrès de Barcelone (Dr. Pascal Revault) « Pourtant il paraît évident (un peu tard certes)qu’il faut traiter maintenant et vite… A Barcelone, il reste des soubresauts pour limiter l’engagement

 

N°25 Autre compte-rendu de Barcelone : « Barcelone, un carnet de route » par Isabelle Célerier dans la revue Transcriptase de juillet-août 2002 : « .. Barcelone aura monté que tous s ‘accordent désormais à penser qu’une politique efficace de lutte contre le VIH doit associer prise en charge globale et prévention… « Où sont les 10 milliards ??? »… cette interrogation aura ainsi perduré tout au long de la conférence. Une question à laquelle aucun chef d’Etat n’aura pris le risque de répondre puisque, à l’exception du président portugais, ils étaient aux abonnés absents. Même la venue du très médiatique et populaire Bill Clinton, qui copréside avec Nelson Mandela l’International Aids Trust, n’y aura rien changé. Ce n’est apparemment qu’une fois dégagé de ses mandats qu’on peut, comme il l’a fait, appeler « les pays riches à payer, les  gouvernements à lutter contre la discrimination et la stigmatisation et à tout faire pour renforcer la production et la distribution de médicaments génériques »… »

 

N°26 « Malawi : a suitable case for treatment » « Science » 9 août 2002 “…Dans une interview datant d’octobre 2000, le vice-président du Malawi, Justin Malawezi, a dit  que si son pays ne combat pas le VIH/SIDA de façon plus agressive, il n’y aura plus de Malawi dans le futur…A la mi-septembre  2001, Anne Catherine Conroy, assistante de Malawezi, et d’autres du Malawi ont présenté leur plan aux experts de l’OMS. Ils ont reçu une douche d’eau glacée. L’avis tactique qu’ils nous ont donné était que, après le 11 septembre, le Fonds Global n’allait même pas recevoir 7 billions, rapporte Conroy. Les experts de l’OMS… nous ont conseillé de rabattre notre demande (« that the request be scaled back » )à 500 millions sur 5 ans, ce qui ne permettrait de traiter que 100.000 personnes… A la demande insistante des représentants des donateurs (du Fonds Mondial), le Malawi a rabaissé sa demande à nouveau, à 306 millions : de quoi traiter 40.000 personnes dans les cinq ans. Le Comité Technique Indépendant du Fonds Mondial qui a ensuite revu les demandes a ensuite dit au Malawi d’en rabattre encore (« to scale back further still »). Le plan final, que le Fonds Mondial espère entériner dans les prochaines semaines, prévoit de dépenser 200 millions et de traiter juste 25.000 personnes, soit 3% de la population infectée au Malawi… » (article signé de Jon Cohen, traduction par nos soins).

 

N°27 « Libération » 1er octobre 2002 « Sida : les dons de la France toujours à l’état de promesses. L’Etat s’est engagé à donner 150 millions d’euros à un fonds international… mais rechigne à verser la somme » par Eric Favereau

 

N°28 Lancet »     Par Marseille et col.  Nous avons pris la peine de traduire in extenso cet article, à propos duquel a été relancé ce qui est à notre sens une pseudo controverse sur : prévention ou traitement. L’article de Mrs. Marseille et col. mérite selon nous d’être lu attentivement car il se tient avec clarté et conséquence dans l’axiomatique dominante : étant donné qu’on n’aura pas l’argent nécessaire, axiome n°1, vu qu’on ne le donnera pas, axiome n°2, le calcul prouve qu’il vaut mieux sacrifier les malades actuels – en Afrique bien sûr-(même si c’est triste) afin préserver les vies de malades potentiels ou pas encore nés Il apparaît alors nettement que cette logique est rigoureusement himmlerienne.

Nous traduisons aussi la correspondance à laquelle cet article a donné lieu dans le Lancet :

 

N°29 L’Afrique et nous, entretien avec Joep Lange, président de l’IAS dans le journal associatif EATN : « Je l’ai souvent dit, nous nous battons aux dépens de l’Afrique et de l’Asie pour nos intérêts personnels, politiques ou carriéristes .Nous repassons sur le travail des autres et nous nous mettons des bâtons dans les roues. On ferait mieux de répartir le monde entre ceux qui ont les ressources et donc la responsabilité de traiter. J’ai déjà fait une proposition dans ce sens : le NIH serait  responsable de telle partie du monde, l’ANRS de telle autre, etc… »