François NICOLAS

Dans la distance (1994)

 

 

 

I

 

 

 

 

 

 

II

 

 

 

 

 

 

III

 

 

 

 

 

 

IV

 

 

 

 

 

 

V

L'OMBRE OU S'Y CLAIRE (Alain Badiou)

 

Ong de k'a candélabre milot mille

Ong de mie néons swoup au feu (cil de ta mé-

Duse) tang trop tang l'aboire à six soif récifolle

Ong de rue poissa tank si d'aleur restrikts

Ong qu'a pu la balmon t'aigü s'aux caves

D'user sa rape à rats swiffant ki ô suif sous.

 

Qu'elle pure, estoc l'avillé pureau shoot !

K'aile porée la ville n'y joint ni ssamoto.

T'as qu'à, tas : Prit d'sel vient à solo vanouissé.

Surplis d'estamin'ô si bleu qu'estoile or je plie

Sûr pli de moi sans jeu d'équivotion. Labille !

T'à qu'à t'emplié sous colonne pourrir, l'aune peu.

 

Vil calicot gagnement sans scie naquit bancaire,

Ville qu'est l'ombre ambrée d'amboisier, si, s'affeuille

Tronc où nu l'impérial revendic impartag'inno-

Cence plastron quand poisse immatériel dur d'amidon du

Sens qu'achève la ville cercle à ses feux sous plas-

Tron d'amidon dure la ville six sens aux fées café la scie.

 

A je fission du temps qu'accourci son calcul d'

Âge, fis du temps qu'accourt mort la mort sous le

Prix. Saoûle épris du je fis kac, courlis l'amor.

Je vanne au blé du moi si le peu d'éclair chiffre, si.

J'Eva nue de si près que dépli de l'amor

Pris sous l'épi je vanne au blé du moi si c'est.

 

Comme au bref d'un soi le signé du bancaire,

Comme absout d'or si soir le compense au

Rébus. Comme comme tong de k'a si fut l'enfui

D'réel par le trou trop la ville y poussin cuit.

D'raie elle part par trop le trou la ville chauve. Oiseau ra-

Re et bus vert tout tangue à rien qu'j'a moi sous nom pistil.

LE CIMETIERE MARIN (Paul Valéry)

 

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,

Entre les pins palpite, entre les tombes ;

Midi le juste y compose de feux

La mer, la mer, toujours recommencée !

Ô récompense après une pensée

Qu'un long regard sur le calme des dieux !

 

Quel pur travail de fins éclairs consume

Maint diamant d'imperceptible écume,

Et quelle paix semble se concevoir!

Quand sur l'abîme un soleil se repose,

Ouvrages purs d'une éternelle cause,

Le Temps scintille et le Songe est savoir.

 

Stable trésor, temple simple à Minerve,

Masse de calme, et visible réserve,

Eau sourcilleuse, Oeil qui gardes en toi

Tant de sommeil sous un voile de flamme,

Ô mon silence !... Edifice dans l'âme,

Mais comble d'or aux mille tuiles, Toit !

 

Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,

A ce point pur je monte et m'accoutume,

Tout entouré de mon regard marin ;

Et comme aux dieux mon offrande suprême,

La scintillation sereine sème

Sur l'altitude un dédain souverain.

 

Comme le fruit se fond en jouissance,

Comme en délice il change son absence

Dans une bouche où sa forme se meurt,

Je hume ici ma future fumée,

Et le ciel chante à l'âme consumée

Le changement des rives en rumeur.

 

VI

 

 

 

 

 

 

VII

 

 

 

 

 

 

VIII

 

 

 

 

 

 

IX

 

 

 

 

 

 

X

 

 

 

 

 

 

Société têtée, march'et j'entête au feu d'épicées

Sauces. Y était fin l'Histoire êtetée d'elle me couche.

L'Histoire encouvre sa monnaie trébucher me couche menue.

J'abandonne qu'éclipsée tong de k'a milet néon. S'argent dé-

Jà bandelette excellence du je sa signalée momie.

Liste, oie, rang : pesée d'équivaloir j'entêtée me couche.

 

J'exposais bleu d'alombre au parvis du mois

Jextrogyre. Quand l'ablue ? Quand l'émoi ?

Eva nue s'apparée, ruelle tong ô des villes. Sui-

Vait l'approfondi ruminant si bancaire, sui-

Vaient emmoustachis les syndics palsemblés.

Et va la nue vannant d'éclipse au moi, au blé.

 

Ô je quand j'épure entrelacs l'infleurissoir des s-

Auges odorantes mais non. Quand je pur lasse des

Eclipses de soi entre lacets sous figuraux, par

Qui s'égoïstait, suprême entrelacée, le calcul si glaciaire.

Qui sait ce qu'y facondent, abstraitement du tout, c-

Es clivés psys, femmome poubliprives de l'indissol'Un ?

 

Entour le pré reclus, gravier d'

Ans, tourne pour l'eau scellée.

Statuaire roseau l'insu de Diane !

Large songe, seuil en sursis d'écart,

L'art, son sidéral sourd seul. Car

Statue l'abri sur lieu si d'elle nue rêviez.

 

D'autrefois m'enlume la trompe d'or et la foi

D'hôtes, foison d'amicalies que l'entour garde en sa saison.

Figurées de la mer en son désert en son éther

Les provinces m'assont, vieillissantes subtiles, secret sage

L'éprouve (anse brusqu'au tard sang souterrain d'Hi-

Fi gourrée) ornemental un lent désir d'Idée.

 

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !

Après tant d'orgueil, après tant d'étrange

Oisiveté, mais pleine de pouvoir,

Je m'abandonne à ce brillant espace,

Sur les maisons des morts mon ombre passe

Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.

 

L'âme exposée aux torches du solstice,

Je te soutiens, admirable justice

De la lumière aux armes sans pitié !

Je te rends pure à ta place première :

Regarde-toi !... Mais rendre à la lumière

Suppose d'ombre une morne moitié.

 

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,

Auprès d'un coeur, aux sources du poème,

Entre le vide et l'événement pur,

J'attends l'écho de ma grandeur interne,

Amère, sombre et sonore citerne,

Sonnant dans l'âme un creux toujours futur !

 

Sais-tu, fausse captive des feuillages,

Golfe majeur de ces maigres grillages,

Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,

Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,

Quel front l'attire à cette terre osseuse ?

Une étincelle y pense à mes absents.

 

Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière,

Fragment terrestre offert à la lumière,

Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,

Composé d'or, de pierre et d'arbres sombres,

Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres ;

La mer fidèle y dort sur mes tombeaux !

XI

 

 

 

 

 

 

XII

 

 

 

 

 

 

XIII

 

 

 

 

 

 

XIV

 

 

 

 

 

 

XV

Paysans à grand nombre où l'Etat mit la faux,

Pays sans hauteur que tribunicien des collines,

J'ai rêve du retour. Golfe ombré du lisible, comme

Chatelain des pensées, la terre en cet alors

Va de l'un vers soi cordiale et forestière, et

J'ai grève en mer d'une arcad'or feu que brique plus.

 

Inconsistoire oubli d'Histoire affrosant sanglis,

Un consiste en parlerie comme fête le lieu.

J'ai site au moindre calme engorgeoisé.

Remugle du vieux soc, sarcloir sec de l'enclos ! Je

Remue glu d'enfance éloquée d'Eva lors jamais nue que

J'hésite à mourre le temps le temps s'éparpillé quand bien m'aime.

 

Les a-morts fortifiaient l'oubli

De l'un peu par Commune établi.

Fusil bleu mal bouché du désordre,

Barricadée la rue mentale.

Stup'd'heure si souvent syndical

Dont nul excepte de se tordre.

 

Lui seul d'élus fit fausse flamme.

Au faux des guerres adjoint du blâme

Qu'à s'y filial venu Parti,

Qu'à l'impensée de grève exquise,

Quand le barbare tient la banquise

Trente fit maigreur six en mal-dit.

 

Hasardeux d'aura clandestine,

Frêle errant rare en ravine,

Gaulle si chef. Impartageuse

Alliance sans plus soif,

Résistance sinon que coiffe

D'élus classe nommée mal ombrageuse.

Chienne splendide, écarte l'idolâtre !

Quand solitaire au sourire de pâtre,

Je pais longtemps, moutons mystérieux,

Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,

Eloignes-en les prudentes colombes,

Les songes vains, les anges curieux !

 

Ici venu, l'avenir est paresse.

L'insecte net gratte la sécheresse ;

Tout est brûlé, défait, reçu dans l'air

A je ne sais quelle sévère essence...

La vie est vaste, étant ivre d'absence,

Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.

 

Les morts cachés sont bien dans cette terre

Qui les réchauffe et sèche leur mystère.

Midi là-haut, Midi sans mouvement

En soi se pense et convient à soi-même...

Tête complète et parfait diadème,

Je suis en toi le secret changement.

 

Tu n'as que moi pour contenir tes craintes !

Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes

Sont le défaut de ton grand diamant...

Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,

Un peuple vague aux racines des arbres

A pris déjà ton parti lentement.

 

Ils ont fondu dans une absence épaisse,

L'argile rouge a bu la blanche espèce,

Le don de vivre a passé dans les fleurs !

Où sont des morts les phrases familières,

L'art personnel, les âmes singulières ?

La larve file où se formaient des pleurs.

XVI

 

 

 

 

 

 

XVII

 

 

 

 

 

 

XVIII

 

 

 

 

 

 

XIX

 

 

 

 

 

 

XX

Entaillée terril la terre la brique,

Ils plient sous cris mineurs. La trique

D'Etat refait scinde un concept.

Résiliée fantôme une indépendance

Vaine. Vannée aux vues d'évidence,

Quarante au chiffre nul classe si sept.

 

Et vous, pierreux soirs au jet flammé court

D'un Mai âcre timbale à tout discours !

Si n'est usine, enjeu de chasse à courre

Sonnant le cor d'éclat, peuple d'amour,

Etabli traversé en demi jour

Par qui de soi si seul scie sa bravoure.

 

Mouvement, mince histoire ! S'enverve épique

Ouvrier moins qu'aux marches olympiques...

Fastes du rouge, en rangs rois du syndic

Pâle ! Votre perennité laïque

Inexcédant les pompes archaïques

Fait fumer l'impérial alambic.

 

Alors ? Si plat l'échiné d'où tenir Vass-

Al l'or des pensées soustraites ? Marx vivace

Exhumé ? En terre Histoire ? Si la notion

Exulte, si pure qu'à ce prix sybillin

D'oubli d'une victoire innommant son déclin

Doubler légal son lieu lie la profanation.

 

Pensée tracée si sable ? Indivis son échec.

Pan se traque en alcool siècle abreuvé si sec

Qu'aux glorieuses insurgés de son ouvroir, avec

Coglogareux l'Etat poudroiement d'un Kopeck,

Il s'éteint, mort le Tout, maître mer sans varech :

Il sait finir l'aubier polissoir d'un vieux teck.

Les cris aigus des filles chatouillées,

Les yeux, les dents, les paupières mouillées,

Le sein charmant qui joue avec le feu,

Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,

Les derniers dons, les doigts qui les défendent,

Tout va sous terre et rentre dans le jeu !

 

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe

Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge

Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici ?

Chanterez-vous quand serez vaporeuse ?

Allez ! Tout fuit ! Ma présence est poreuse,

La sainte impatience meurt aussi !

 

Maigre immortalité noire et dorée,

Consolatrice affreusement laurée,

Qui de la mort fais un sein maternel,

Le beau mensonge et la pieuse ruse !

Qui ne connaît, et qui ne les refuse,

Ce crâne vide et ce rire éternel !

 

Pères profonds, têtes inhabitées,

Qui sous le poids de tant de pelletées,

Etes la terre et confondez nos pas,

Le vrai rongeur, le ver irréfutable

N'est point pour vous qui dormez sous la table,

Il vit de vie, il ne me quitte pas !

 

Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?

Sa dent secrète est de moi si prochaine

Que tous les noms lui peuvent convenir !

Qu'importe ! Il voit, il veut, il songe, il touche !

Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,

A ce vivant je vis d'appartenir !

XXI

 

 

 

 

 

 

XXII

 

 

 

 

 

 

XXIII

 

 

 

 

 

 

XXIV

Marxisme ! inhabitant s'en fin mort lieu,

Martyrisé si ma soif d'oublieux

Que l'amer et l'insue joie pour l'ar-

C ? La mère, dont s'in-dit ma chimère,

Ablution silenciée dont éphémère

Absoud épiphanique un dieu lare.

 

Non, non ! Qu'est là berbère au bris d'port'éclair d'eau,

Imaginusination tang de vie s'accordée mentale !

S'except'excès banlieue non ruelle si pâle au soufre

Qu'Eva nuant rouge arcoduse quand vient quand vient

L'été. Croule à six fruits d'invendus l'Autre la bouche lèvr'or styl !

Qu'est là, s'incollective au dressoir du matin, foule à ciel seul, celui !

 

Oui ! Eclair d'amphore d'huile jaune à soleil court, tel

Impensa par un par aune étoff'il de ses manues improspères !

Enmarx'éla celle qui hèle et la banlieue barquante halèe à trompes d'eau.

S'est rêve révolu la culturélution au delà ! au delà de s'accroire

Estival si tang de vi' éla violent le vil Etat.

Sus, jets d'force ! Sues consciences parti-sudées d'Etat dissoud, si !

 

Post'à pensée ! Pose l'imposition qu'indogme à plat l'énine et l'énigme !

C'est là l'inoir mao s'alue à lui l'enmoustach'équerre de craie là.

Quand fiance élia lieu l'en-point du sens crie

Confiance ! Comme un isthme de terre, à terre évasirée silence !

Si marqu'aux transes, si va qu'en pense, si commune, isthme dense,

T'ordalie l'été, de k'aile orée, évasive la ville s'entracorde liée !

Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d'Elée !

M'as-tu percé de cette flèche ailée

Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !

Le son m'enfante et la flèche me tue !

Ah ! le soleil... Quelle ombre de tortue

Pour l'âme, Achille immobile à grands pas !

 

Non, non !... Debout ! Dans l'ère successive !

Brisez, mon corps, cette forme pensive !

Buvez, mon sein, la naissance du vent !

Une fraîcheur, de la mer exhalée,

Me rend mon âme... O puissance salée !

Courons à l'onde en rejaillir vivant !

 

Oui ! Grande mer de délires douée,

Peau de panthère et chlamyde trouée

De mille et mille idoles du soleil,

Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,

Qui te remords l'étincelante queue

Dans un tumulte au silence pareil,

 

Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !

L'air immense ouvre et referme mon livre,

La vague en poudre ose jaillir des rocs !

Envolez-vous, pages tout éblouies !

Rompez, vagues ! Rompez d'eaux réjouies

Ce toit tranquille où picoraient des focs !