Dans la distance (1994)
I
II
III
IV
V
L'OMBRE OU S'Y CLAIRE (Alain Badiou)
Ong de k'a candélabre milot mille
Ong de mie néons swoup au feu (cil de ta mé-
Duse) tang trop tang l'aboire à six soif récifolle
Ong de rue poissa tank si d'aleur restrikts
Ong qu'a pu la balmon t'aigü s'aux caves
D'user sa rape à rats swiffant ki ô suif sous.
Qu'elle pure, estoc l'avillé pureau shoot !
K'aile porée la ville n'y joint ni ssamoto.
T'as qu'à, tas : Prit d'sel vient à solo vanouissé.
Surplis d'estamin'ô si bleu qu'estoile or je plie
Sûr pli de moi sans jeu d'équivotion. Labille !
T'à qu'à t'emplié sous colonne pourrir, l'aune peu.
Vil calicot gagnement sans scie naquit bancaire,
Ville qu'est l'ombre ambrée d'amboisier, si, s'affeuille
Tronc où nu l'impérial revendic impartag'inno-
Cence plastron quand poisse immatériel dur d'amidon du
Sens qu'achève la ville cercle à ses feux sous plas-
Tron d'amidon dure la ville six sens aux fées café la scie.
A je fission du temps qu'accourci son calcul d'
Âge, fis du temps qu'accourt mort la mort sous le
Prix. Saoûle épris du je fis kac, courlis l'amor.
Je vanne au blé du moi si le peu d'éclair chiffre, si.
J'Eva nue de si près que dépli de l'amor
Pris sous l'épi je vanne au blé du moi si c'est.
Comme au bref d'un soi le signé du bancaire,
Comme absout d'or si soir le compense au
Rébus. Comme comme tong de k'a si fut l'enfui
D'réel par le trou trop la ville y poussin cuit.
D'raie elle part par trop le trou la ville chauve. Oiseau ra-
Re et bus vert tout tangue à rien qu'j'a moi sous nom pistil.
LE CIMETIERE MARIN (Paul Valéry)
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.
Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Oeil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
Ô mon silence !... Edifice dans l'âme,
Mais comble d'or aux mille tuiles, Toit !
Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,
A ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un dédain souverain.
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme consumée
Le changement des rives en rumeur.
VI
VII
VIII
IX
X
Société têtée, march'et j'entête au feu d'épicées
Sauces. Y était fin l'Histoire êtetée d'elle me couche.
L'Histoire encouvre sa monnaie trébucher me couche menue.
J'abandonne qu'éclipsée tong de k'a milet néon. S'argent dé-
Jà bandelette excellence du je sa signalée momie.
Liste, oie, rang : pesée d'équivaloir j'entêtée me couche.
J'exposais bleu d'alombre au parvis du mois
Jextrogyre. Quand l'ablue ? Quand l'émoi ?
Eva nue s'apparée, ruelle tong ô des villes. Sui-
Vait l'approfondi ruminant si bancaire, sui-
Vaient emmoustachis les syndics palsemblés.
Et va la nue vannant d'éclipse au moi, au blé.
Ô je quand j'épure entrelacs l'infleurissoir des s-
Auges odorantes mais non. Quand je pur lasse des
Eclipses de soi entre lacets sous figuraux, par
Qui s'égoïstait, suprême entrelacée, le calcul si glaciaire.
Qui sait ce qu'y facondent, abstraitement du tout, c-
Es clivés psys, femmome poubliprives de l'indissol'Un ?
Entour le pré reclus, gravier d'
Ans, tourne pour l'eau scellée.
Statuaire roseau l'insu de Diane !
Large songe, seuil en sursis d'écart,
L'art, son sidéral sourd seul. Car
Statue l'abri sur lieu si d'elle nue rêviez.
D'autrefois m'enlume la trompe d'or et la foi
D'hôtes, foison d'amicalies que l'entour garde en sa saison.
Figurées de la mer en son désert en son éther
Les provinces m'assont, vieillissantes subtiles, secret sage
L'éprouve (anse brusqu'au tard sang souterrain d'Hi-
Fi gourrée) ornemental un lent désir d'Idée.
Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !
Après tant d'orgueil, après tant d'étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m'abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.
L'âme exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié !
Je te rends pure à ta place première :
Regarde-toi !... Mais rendre à la lumière
Suppose d'ombre une morne moitié.
Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d'un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l'événement pur,
J'attends l'écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre et sonore citerne,
Sonnant dans l'âme un creux toujours futur !
Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe majeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l'attire à cette terre osseuse ?
Une étincelle y pense à mes absents.
Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierre et d'arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres ;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux !
XI
XII
XIII
XIV
XV
Paysans à grand nombre où l'Etat mit la faux,
Pays sans hauteur que tribunicien des collines,
J'ai rêve du retour. Golfe ombré du lisible, comme
Chatelain des pensées, la terre en cet alors
Va de l'un vers soi cordiale et forestière, et
J'ai grève en mer d'une arcad'or feu que brique plus.
Inconsistoire oubli d'Histoire affrosant sanglis,
Un consiste en parlerie comme fête le lieu.
J'ai site au moindre calme engorgeoisé.
Remugle du vieux soc, sarcloir sec de l'enclos ! Je
Remue glu d'enfance éloquée d'Eva lors jamais nue que
J'hésite à mourre le temps le temps s'éparpillé quand bien m'aime.
Les a-morts fortifiaient l'oubli
De l'un peu par Commune établi.
Fusil bleu mal bouché du désordre,
Barricadée la rue mentale.
Stup'd'heure si souvent syndical
Dont nul excepte de se tordre.
Lui seul d'élus fit fausse flamme.
Au faux des guerres adjoint du blâme
Qu'à s'y filial venu Parti,
Qu'à l'impensée de grève exquise,
Quand le barbare tient la banquise
Trente fit maigreur six en mal-dit.
Hasardeux d'aura clandestine,
Frêle errant rare en ravine,
Gaulle si chef. Impartageuse
Alliance sans plus soif,
Résistance sinon que coiffe
D'élus classe nommée mal ombrageuse.
Chienne splendide, écarte l'idolâtre !
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Eloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux !
Ici venu, l'avenir est paresse.
L'insecte net gratte la sécheresse ;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l'air
A je ne sais quelle sévère essence...
La vie est vaste, étant ivre d'absence,
Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.
Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même...
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.
Tu n'as que moi pour contenir tes craintes !
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant...
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.
Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L'argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs !
Où sont des morts les phrases familières,
L'art personnel, les âmes singulières ?
La larve file où se formaient des pleurs.
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
Entaillée terril la terre la brique,
Ils plient sous cris mineurs. La trique
D'Etat refait scinde un concept.
Résiliée fantôme une indépendance
Vaine. Vannée aux vues d'évidence,
Quarante au chiffre nul classe si sept.
Et vous, pierreux soirs au jet flammé court
D'un Mai âcre timbale à tout discours !
Si n'est usine, enjeu de chasse à courre
Sonnant le cor d'éclat, peuple d'amour,
Etabli traversé en demi jour
Par qui de soi si seul scie sa bravoure.
Mouvement, mince histoire ! S'enverve épique
Ouvrier moins qu'aux marches olympiques...
Fastes du rouge, en rangs rois du syndic
Pâle ! Votre perennité laïque
Inexcédant les pompes archaïques
Fait fumer l'impérial alambic.
Alors ? Si plat l'échiné d'où tenir Vass-
Al l'or des pensées soustraites ? Marx vivace
Exhumé ? En terre Histoire ? Si la notion
Exulte, si pure qu'à ce prix sybillin
D'oubli d'une victoire innommant son déclin
Doubler légal son lieu lie la profanation.
Pensée tracée si sable ? Indivis son échec.
Pan se traque en alcool siècle abreuvé si sec
Qu'aux glorieuses insurgés de son ouvroir, avec
Coglogareux l'Etat poudroiement d'un Kopeck,
Il s'éteint, mort le Tout, maître mer sans varech :
Il sait finir l'aubier polissoir d'un vieux teck.
Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu !
Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge
Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici ?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse ?
Allez ! Tout fuit ! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi !
Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse !
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel !
Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Etes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N'est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas !
Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir !
Qu'importe ! Il voit, il veut, il songe, il touche !
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
A ce vivant je vis d'appartenir !
XXI
XXII
XXIII
XXIV
Marxisme ! inhabitant s'en fin mort lieu,
Martyrisé si ma soif d'oublieux
Que l'amer et l'insue joie pour l'ar-
C ? La mère, dont s'in-dit ma chimère,
Ablution silenciée dont éphémère
Absoud épiphanique un dieu lare.
Non, non ! Qu'est là berbère au bris d'port'éclair d'eau,
Imaginusination tang de vie s'accordée mentale !
S'except'excès banlieue non ruelle si pâle au soufre
Qu'Eva nuant rouge arcoduse quand vient quand vient
L'été. Croule à six fruits d'invendus l'Autre la bouche lèvr'or styl !
Qu'est là, s'incollective au dressoir du matin, foule à ciel seul, celui !
Oui ! Eclair d'amphore d'huile jaune à soleil court, tel
Impensa par un par aune étoff'il de ses manues improspères !
Enmarx'éla celle qui hèle et la banlieue barquante halèe à trompes d'eau.
S'est rêve révolu la culturélution au delà ! au delà de s'accroire
Estival si tang de vi' éla violent le vil Etat.
Sus, jets d'force ! Sues consciences parti-sudées d'Etat dissoud, si !
Post'à pensée ! Pose l'imposition qu'indogme à plat l'énine et l'énigme !
C'est là l'inoir mao s'alue à lui l'enmoustach'équerre de craie là.
Quand fiance élia lieu l'en-point du sens crie
Confiance ! Comme un isthme de terre, à terre évasirée silence !
Si marqu'aux transes, si va qu'en pense, si commune, isthme dense,
T'ordalie l'été, de k'aile orée, évasive la ville s'entracorde liée !
Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d'Elée !
M'as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !
Le son m'enfante et la flèche me tue !
Ah ! le soleil... Quelle ombre de tortue
Pour l'âme, Achille immobile à grands pas !
Non, non !... Debout ! Dans l'ère successive !
Brisez, mon corps, cette forme pensive !
Buvez, mon sein, la naissance du vent !
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme... O puissance salée !
Courons à l'onde en rejaillir vivant !
Oui ! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l'étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,
Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !