MAMUPHI
mathématiques - musique philosophie
Chaîne Youtube
(org. M. Gonzlez, G. Laplante-Anfossi, F. Nicolas, G. Panosyan)
Le séminaire se tient à L’IRCAM (1 Place Igor Stravinsky, 75004 Paris).
Entrée libre dans la mesure des places disponibles.
Une diffusion simultanée est assurée sous Zoom.
Pour tout contact :
Martin Gonzlez : martin.gonzalez [at] irt-systemx.fr
Guillaume Laplante-Anfossi : glaplanteanfossi [at] gmail.com
François Nicolas : fnicolas [at] ircam.fr
Grégory Panosian : gregorypanosyan [at] yahoo.fr
[ SAISON 2025-2026 : SEMINAIRE & ÉCOLE ]
SEMINAIRE 2025-2026
(10h-13h / 14h30-17h30 - en salle Shannon sauf indication contraire)
Matin
(10h 13h)
Après-midi
(14h30 17h30)
11 octobre 2025
[ salle Stravinsky ]
François Jullien
Patrice Maniglier
15 novembre 2025
Édouard Thomas
Jean-Jacques Szczeciniarz
13 décembre 2025
Jacobo Baboni Schilingi
Frédéric Patras
10 janvier 2026
Peinture et arts plastiques : Éric Brunier / Michel Tombroff et Céline Mathieu
14 février 2026
Violaine Anger
David Rabouin
14 mars 2026
Alain Franco
Yves André
11 avril 2026
[ salle Stravinsky ]
Topos d’Alain Badiou
A. Badiou & C. Alunni, M. Gonzalez, R. Guitart, G. Laplante-Anfossi, F. Nicolas, F. Zalemea
9 mai 2026
Gregory Panosyan
[ BILAN GENERAL ]
Obstructions contemporaines ?
Séminaire mamuphi 2025-2026
Le thème « obstructions contemporaines ? » proposé pour la prochaine saison de notre séminaire repose sur une
hypothèse proprement « mamuphique » : Et si les obstructions des modernités contemporaines (en musiques et en arts,
en philosophies et en intellectualités, en politiques et en amours) pouvaient mieux se comprendre et se surmonter à la
lumière des mathématiques modernes et contemporaines surmontant leurs propres obstructions ?
[ Voir la suite de l’argumentaire en note ]
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Samedi 11 octobre 2025
(salle Stravinsky)
Lien Zoom : https://us06web.zoom.us/j/88367779677?pwd=q2Hfd22rdEPdwbOBlve0xwMaE6XDsT.1
ID de réunion : 883 6777 9677
Code secret : 244510
10h Présentation de la saison mamuphi : séminaire (Obstructions contemporaines ?) et école (atelier &
leçons)
10h20-13h - François Jullien : De l’obstruction
J’en viendrai à l’« obstruction » par deux biais.
Le premier, plus ancien dans mon travail, est celui de la langue-pensée chinoise.
Dans la pensée lettrée, plus elle se réfléchit au cours de son histoire, plus l’« obstruction » la « non-
communication » paraît le « mal ». Et même la seule forme de mal qui puisse exister, sans donc que s’y
rajoute aucun plan moral ou métaphysique.
Puisque tout dans le monde est en corrélation et par suite en interaction, qu’il y a pensée, non de l’Être,
mais des processus, la non mise en rapport et la non-circulation sont le seul obstacle. Cela commence avec
la respiration et s’étend au rapport du prince et du peuple.
L'autre biais, plus récent dans mon chantier, est lié au concept de -coïncidence.
Quand les choses « coïncident », au sens premier, géométrique, du terme, qu’elles sont en parfaite
adéquation entre elles, et jà entre la « chose » et l’« esprit » (la définition traditionnelle de la vérité), cela
bien sûr est satisfaisant.
Mais, qu'on en soit légitimement satisfait fait qu’on s’immobilise dans cette coïncidence qui paralyse. Le
positif de l’adéquation verse alors en positivité morte qui bloque et fait obstruction à l’avènement du
nouveau.
D’où l'importance de dé-coïncider pour rouvrir des possibles dans la pensée comme dans la société.
En suivant successivement ces deux chemins, on interrogera le phénomène de l’« obstruction », dans son ampleur,
du physiologique au politique. Et l’on cherchera aussi à en dégager une politique.
14h30-17h30 - Patrice Maniglier : Mythophysique - structure et forçage dans les sciences sauvages
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Thématique 2025-2026 du Séminaire mamuphi
Obstructions contemporaines ?
Le thème « obstructions contemporaines ? » propopour la prochaine saison de notre séminaire repose sur une hypothèse proprement
« mamuphique » :
Et si les obstructions des modernités contemporaines (en musiques et en arts, en philosophies et en intellectualités, en
politiques et en amours) pouvaient mieux se comprendre et se surmonter à la lumière des mathématiques modernes et
contemporaines surmontant leurs propres obstructions ?
1) En première intention et avant approfondissement, appelons obstruction un blocage immanent, que l’on ne saurait réduire à un
simple obstacle externe qu’il suffirait de franchir (par dislocation ou contournement) pour mieux ensuite l’oublier derrière soi.
Une obstruction n’est pas davantage une saturation qui nécessiterait d’abandonner un terrain devenu définitivement stérile pour
se déplacer vers un autre domaine resté fertile.
À la différence de tels obstacles et saturations qui convoquent une suppression, une obstruction convoque non pas une
désobstruction mais la création d’une relève (Aufhebung) du domaine elle s’avère, relève surmontant l’impossible
ponctuellement rencontré en incorporant, dans le domaine en question, ce « réel » comme objet de type nouveau. À ce titre, une
obstruction autorise la relève affirmative d’un travail du négatif puisque l’impuissance sur laquelle la pensée vient irrémédiablement
buter est ici relevée en puissance rédupliquée (d’énonciation et d’énoncé) : celle de penser de manière nouvelle un objet de type
nouveau (songeons bien sûr à la relève freudienne d’un inconscient psychanalytique obstruant la conscience de l’être parlant).
2) Les mathématiques modernes se sont précisément engagées par de telles relèves d’obstructions classiques.
Voir exemplairement Galois qui relance en 1830 l’algèbre classique, obstruée par le théome d’Abel (1824), en surmontant
l’obstruction (l’irrésolubilité) sur laquelle butait l’inconnue classique de l’équation polynomiale : l’inconnue ne sera plus tant
« x » (grandeur individuelle explicitée, s’avérant innommable par les moyens algébriques qui l’ont caractérisée) que « G »
(groupe collectif restant implicite, solidarisant secrètement les racines du polynôme et générant ainsi leur irréductible
« ambiguïté »).
Voir, cette fois dans les mathématiques contemporaines, l’explicite théorie de l’obstruction qui vise à déterminer
topologiquement des invariants cohomologiques.
3) Aujourd’hui, différentes intellectualités contemporaines butent sur de semblables obstructions :
Quelles obstructions dans le solfège, le corps-accord instrumental et le développement discursif entravant la composition
musicale contemporaine ?
Quelles obstructions dans le sujet scindé entravant la pensée philosophique de sujets proprement collectifs ?
Quelles obstructions dans la lutte historique entre classes sociales entravant une émancipation politique de l’Humanité tout
entière ?
Quelles obstructions dans la différence des sexes entravant aujourd’hui l’amour hétérosexuel ?
Il s’agira cette année d’explorer collectivement cette hypothèse, à partir de situations particulières (dans différents arts ou sciences)
comme à partir de problématiques générales (dans différentes philosophies ou intellectualités).
Bien sûr, tout ceci s’engagera très librement en caractérisant rigoureusement la notion d’obstruction (dans son propre réseau de
contraposées) et les possibilités de relève affirmative.
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