Séminaire Musique & musicologie

 

(dir. G. Dulong, Ens – L. Feneyrou, Cnrs – F. Nicolas, Ens – G. Vinay, Paris VIII)

 

Un lundi par mois, de 20h à 22h

École normale supérieure

(45, rue d’Ulm – Paris V°)

 (salle S. Weil)

 

 

2005-2006 : État de recherches

 

Comment peuvent s’articuler en matière de musique les pensées spéculatives et les savoirs érudits ? Comment faire dialoguer les intellectualités musicales et les recherches musicologiques, les préoccupations des musiciens pensifs et les soucis des musicologues opérant au bord d’un vide ?

D’où une série de rencontres autour d’une brèche ouverte par tel ou tel.

 

Prochaine séance : lundi 9 janvier 2006

 

État des recherches de Gilles Dulong (Ens)

 

Présentation

Ce séminaire expose (une première heure) et discute (une seconde) les orientations de recherche des différents intervenants.

Chacun d'eux à la fois détaille un sujet de recherche qui lui est propre et explicite à cette occasion sa manière particulière de "verbaliser" la musique et ses enjeux.

Après "l'intellectualité musicale" (F. Nicolas, 10 octobre), "l'imaginalité musicale" (G. Vinay, 14 novembre), "le commentaire anthropologique" (L. Feneyrou, 12 décembre), Gilles Dulong nous parlera ce lundi 9 janvier de sa propre vision de ce qu'est (ou n'est pas) la musicologie à propos de ses recherches sur la notion de style musical : un "style musicologique"?

 

Calendrier :

1.     10 octobre 2005 - État des recherches de François Nicolas (Ens) : Du différend entre intellectualité musicale et musicologie

 

Résumé

 

Mes recherches se déploient sous le signe de ce que j’appelle intellectualité musicale soit ce discours du musicien réfléchissant dans sa langue la pensée musicale à l’œuvre.

Elles portent sur le nouage du triplet {œuvres musicales, monde de la musique et musiciens}.

 

À ce titre elles examinent :

    Comment réfléchir, dans la langue du musicien ce que pensent musicalement les œuvres ? Comment à ce titre expliciter l’écoute immanente à l’œuvre, les dialogues généalogiques entre œuvres (le concert), etc.

    Comment penser en musicien ce que les œuvres ne sauraient identifier : ce monde de la musique dont elles constituent l’acteur en pensée ? Comment exhausser l’archéologie des œuvres dans ce monde de la musique ? Comment théoriser sa cohésion propre ?…

    Comment finalement caractériser musicalement le musicien lui-même, ce dividu partagé entre différents mondes et le chaosmos ? Comment est-il véhicule d’historicité ?…

 

Pour ce faire, l’intellectualité musicale se déploie en raisonance avec d’autres modes de pensée :

    avec la mathématique et les sciences pour sa dimension proprement théorique (qui s’intéresse prioritairement au monde de la musique),

    avec la poésie et les autres arts pour sa dimension critique (qui s’attache aux œuvres),

    avec la pensée politique et la philosophie pour sa dimension esthétique (qui prend plus particulièrement en charge le musicien).

 

En chacune de ces déterminations, la démarche de l’intellectualité musicale se distingue de celle de la musicologie.

Si musicologie et intellectualité musicale ne peuvent demeurer longtemps indifférentes l’une à l’autre, il s’agira, lors de cette première séance du séminaire Musique & musicologie, de thématiser les principales arêtes de leur différend.

 

Ceci passera par une pluralisation des musicologies, selon qu’elles s’autorisent - au choix - d’un positivisme des savoirs, d’un historicisme globalisant, d’un « tournant langagier » voulant exhausser le paradigme de la linguistique et de la sémiologie, ou, plus modestement, de ce que Michel Foucault appelait « la voie tranquille et de tout repos de l’érudition ».

 

On clarifiera alors, cas par cas, ce qu’il en est des différends entre musicologies et intellectualités musicales.

 

2.     14 novembre 2005 - État des recherches de Gianfranco Vinay (Paris VIII) : Métamorphoses de l’image musicale et musicologie au ciseau

 

Résumé

 

Interprétation musicale et analyse, dramaturgie musicale du ballet, étude de l’œuvre et de la poétique de Salvatore Sciarrino.

Les trois principaux chantiers de recherche ouverts depuis quelques années sont différentes déclinaisons d’un même sujet que j’ai commencé à thématiser et à traiter de manière spécifique :

·       l’image musicale comme focalisation de trois formes de représentations musicale,

·       la représentation « intérieure » (mnémonique, mentale),

·       la représentation sonore (expression-interprétation) et la représentation visuelle (notation-écriture musicale-partition).

Une synthèse de cette problématique sera présentée comme manifestation récente d’une attitude musicologique qu’à l’occasion d’un regard rétrospectif sur ma recherche j’ai appelée « musicologie au ciseau » : comme solution alternative au silence (Wovon man nicht sprechen kann, Darüber muss man schweigen“) et à une herméneutique fondée sur le présupposé d’une parole qui se surajoute à l’œuvre, nous proposons une musicologie à voix basse et « en creux » : une musicologie « au ciseau ».

 

3.     12 décembre 2005 - État des recherches de Laurent Feneyrou (Cnrs) : Essai d’anthropologie musicale(autour du Requiem pour un jeune poète de Bernd-Aloïs Zimmermann)

4.     9 janvier 2006 : État des recherches de Gilles Dulong

5.     20 février 2006 : État des recherches de Fabien Lévy

6.     13 mars 2006 : État des recherches de Jean-Paul Olive

7.     24 avril 2006 : État des recherches d’Hugues Dufourt

8.     15 mai 2006 : État des recherches d’Antoine Bonnet

 


Pour tout contact :

Gisèle Vivance : 01 44 32 20 92

François Nicolas : 45, rue d’Ulm – 75005 (Paris)

fnicolas [at] ens.fr