Hermann Danuser : Musique et Weltanschauung. Idéaux artistiques des Modernes

 

 

On compte depuis Beethoven jusqu'à Stockhausen une série d’œuvres musicales dans lesquelles se sont cristallisées des conceptions spécifiques du monde, à travers textes, programmes ou idées scéniques. Le fait que le terme de Weltanschauung (conception du monde) — apparu d'abord dans la Critique de la faculté de juger de Kant — soit utilisé par la philosophie actuelle dans son acception étroite — comme chez Adorno, Orth, Marquard ou Schnaedelbach — n'implique pas pour autant que cette catégorie — qui a souffert de son utilisation par le national socialisme — ne soit pas pertinente pour l'histoire et l'esthétique musicale. Bien au contraire ! On n'en retient que la revendication à l'autonomie esthétique, selon laquelle chaque œuvre exprimerait un monde en soi, en réplique à ce qui se rapporte aux idées philosophiques ou plutôt aux conceptions du monde dans l’œuvre musicale. En réalité, musique et conception du monde — du moins dans les œuvres marquantes — s'enrichissent mutuellement, dans la perspective d'idées esthétiques comme "communauté", "culture", "religion de l'art", "héros", "amour" et "cosmos". Il y a donc pour une telle musique une antinomie entre les principes d'autonomie et ceux d'hétéronomie de l'art, qui met en jeu une tension artistique très enrichissante. On discutera dans ce séminaire les idées esthétiques sous l'angle de la théorie musicale et de l'histoire culturelle et on les analysera en s'appuyant sur quelques œuvres musicales des 19e et 20e siècles, en mettant toujours en valeur les œuvres elles-mêmes et leur caractère artistique.

 

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Introduction : la Weltanschauungsmusik

 (2 mars 2004, Ens)

 

(transcription par F. Nicolas [a])

 

Comment la catégorie de Weltanschauung (“conception du monde”) permet de dépasser le dilemme de la “musique à programme” et de la “musique pure”, le clivage de l’hétéronomie et de l’autonomie musicales ?

Comment le musicologue peut-il faire usage de cette catégorie par delà son destin proprement philosophique — Kant introduisit ce terme au détour de sa troisième Critique ; ce concept joua ensuite un rôle majeur dans la philosophie allemande pour décliner, dans l’après-guerre, sous les critiques d’une bonne partie des philosophes — ?

De quelle manière peut-on / doit-on analyser un vaste corpus d’œuvres musicales des 19° et 20° siècles sous l’hypothèse qu’elles configurent de semblables Weltanschauung ? Dans quelle mesure comprendre l’histoire de leur réception implique de prendre en compte la double dimension de ces œuvres de la Weltanschauungsmusik : leur autonomie (c’est-à-dire du discours musical immanent) et leur sphère hétéronome (c’est-à-dire connectée au monde extérieur) ?

 


Pourquoi parler de Weltanschauung (intuition — ou vision-conception du monde) plutôt que de philosophie ?

Certes ce concept de Weltanschauung ne joue actuellement aucun rôle dans la philosophie. Il y a eu depuis la seconde guerre mondiale une critique philosophique de ce concept qui a alors plongé dans l’oubli. Mais la musicologie ne doit pas pour autant écarter ce concept si nous voulons comprendre l’histoire : Weltanschauung a été pour la culture musicale allemande un concept central pendant un siècle et demi : en gros de 1800 à 1950.

Ce terme a été utilisé pour la première fois par Kant dans sa Critique du jugement.

Note du transcripteur

Voici le texte de Kant :

« Que l’on puisse seulement penser l’infini, comme un tout, c’est là ce qui indique une faculté de l’esprit, qui dépasse toute mesure des sens. Il faudrait à cet effet exiger une compréhension, qui livrerait une mesure en tant qu’unité possédant un rapport déterminé à l’infini, susceptible d’être exprimé en nombres ; et cela est impossible. Toutefois pouvoir, sans contradictions, même seulement penser l’infini donné, ceci suppose en l’esprit humain une faculté, qui elle-même est supra-sensible. En effet c’est seulement par cette faculté et son Idée d’un noumène, qui lui-même n’autorise aucune intuition, mais qui est toutefois en tant que substrat mis au fondement de l’intuition du monde < Weltanschauung > comme simple phénomène, que l’infini du monde sensible est entièrement compris sous un concept dans l’évaluation intellectuelle pure de la grandeur, bien qu’il ne puisse jamais être entièrement pensé par des concepts numériques dans l’évaluation mathématique. »

Critique de la faculté de juger, § 26 (trad. A. Philonenko ; Vrin)

Le concept de Weltanschauung est donc inscrit par Kant dans l’horizon d’une pensée de l’infini actuel (donné) comme ensemble (tout) intuitionnable. Cette pensée, pour Kant, suppose l’existence d’une faculté a priori, ni sensible (supra-sensible), ni produite par la pensée mathématique, faculté qui va fonder l’« intuition du monde ». Sur la base de cette faculté transcendantale, le sujet kantien intuitionne le monde dans lequel il se situe comme monde, non comme chaos.

Noter que pour Kant monde ici suppose a minima un infini actuel, et qu’il y a pour lui « le » monde puisqu’il y a « l’ » infini donné : pas de pluralités ici des infinis ni donc des mondes. Pas non plus à proprement parler de pensée mathématique de l’infini actuel et donc de ce qu’est un monde…

Pour Kant du moins, la Weltanschauung semble ici moins une « conception du monde » (au sens d’une vision de ce que serait le monde dans lequel vit le sujet) qu’une intuition de ce que monde veut dire ; ou encore : moins une conception personnelle du monde dont il s’agit pour le sujet kantien qu’une intuition d’un monde…

Déjà chez Kant les concepts de Welt et de Anschauung sont centraux :

— La notion de Monde se trouve au cœur de la dissertation latine de 1770 (Mundus).

Note du transcripteur

Voir De mundi sensibilis atque intelligibilis forma et principiis : « La forme et les principes du monde sensible et du monde intelligible »

— Celle de Anschauung est centrale dans la première Critique, lorsqu’il est question des formes a priori (l’espace et le temps, la table des catégories, etc.).

Ces deux concepts ont séparément une longue histoire philosophique et terminologique.

Celui de Weltanschauung va avoir, à partir de Kant, une grande carrière philosophique, et celle-ci va s’initier moins de dix ans après son apparition dans la troisième Critique. Il sera repris d’abord par Schelling, puis par Hegel (qui va exclure explicitement ce terme de son système philosophique mais le mentionnera et le discutera à plusieurs reprises dans son Esthétique, en particulier à propos de l’Art grec pris comme miroir de la Weltanschauung grecque…).

 

Une Weltanschauung n’est pas une philosophie.

Une philosophie a l’intention d’expliquer le monde de manière systématique et objective. Weltanschauung, lui, est un concept qui fonctionne toujours au pluriel : il y a des Weltanschauungs et non pas une. De plus c’est un concept subjectif : on parlera de « votre » Weltanschauung ou de « la mienne »… Et ces deux caractéristiques (pluralité et subjectivité) vont être bien sûr un avantage dans le monde artistique.

Remarques

• Adorno critique l’aspect subjectif de la catégorie de Weltanschauung dans sa Terminologie philosophique (publiée de manière posthume en 1973) [1]. Il fixe même comme but à la philosophie la « liquidation » du concept de Weltanschauung. Il thématise la question en relevant le moment où les philosophes ont commencé de parler de la philosophie en terme de « ma » philosophie : Kant, lui, ne parle jamais de « ma » philosophie, mais Fichte commence à le faire, puis Schopenhauer jusqu’à Nietzsche pour qui l’expression « ma philosophie » deviendra centrale.

• Voir aussi d’autres critiques philosophiques de la catégorie de Weltanschauung : Hans Blumenberg en parle comme d’un « concept paradoxal » [2] et E. W. Orth l’accuse d’être un « concept pathologique » [3]. D’autres philosophes indiquent que ce concept vise tout simplement à « fracasser la philosophie » et qu’il s’avère donc « à éviter »…

 

L’intérêt de cette notion en musicologie se situe face au dilemme de la musique à programme et de la musique dite autonome, ou pure, ou abstraite, ou absolue. Adorno par exemple n’était satisfait ni par l’une, ni par l’autre.

La raison principale d’utiliser en musicologie ce terme de Weltanschauung va être d’unir ces deux approches et de traiter ainsi l’ambivalence constitutive entre autonomie et hétéronomie esthétiques.

En effet, dans la notion de musique absolue, de musique sans liaison donc avec des concepts philosophiques ou poétiques, la partie hétéronome de la musique est manquante ; et dans celle de musique à programme, manquent les critères musicaux qui sont concrètement à la base de la Weltanschauungsmusik.

 

La question des genres musicaux est au cœur de cette notion. Cependant aucun genre de musique n’est isolément la Weltanschauungsmusik : la Weltanschauungsmusik transcende les barrières génériques de la musique du 19° siècle (voir sur cette musique les travaux de Carl Dahlhaus).

Remarque : je suis pour ma part convaincu que la notion de genre continue de jouer un rôle dans la musique moderne : il est en effet selon moi impossible de parler de musique sans un concept de genre. En ce sens je suis d’accord avec Boulez quand il écrit qu’un compositeur doit créer ses propres genres, ses propres normes s’il veut que sa musique soit écoutable par d’autres.

Ma thèse centrale est qu’il y a une ambiguïté constitutive entre aspects autonomes et aspects hétéronomes. La Weltanschauungsmusik désigne en effet ces musiques qui ont à la fois une dimension de musique à programme et une dimension de musique pure. En ce sens, cette notion manque jusqu’à présent à la musicologie.

Remarque : Le terme de Weltanschauung n’entre dans la langue anglaise qu’en 1868 [4].

 

Quelles sont les ambivalences du concept de Weltanschauung ?

• Il y a d’abord une contradiction entre la Weltanschauung comme système ou intuition systématique et la Weltanschauung comme vision quotidienne (voir les critiques de G. C. Lichtenberg).

• Il y a aussi l’ambivalence de la relation entretenue par la religion chrétienne à ce concept : ainsi l’église catholique a fait usage de ce terme quand les églises protestantes l’ont plutôt refusé en posant que « notre foi n’est pas une Weltanschauung ». Ce point a une conséquence musicologique : que faire de la musique paraliturgique, celle dont le texte n’est plus délivré par une tradition mais procède d’une composition singulière ? Brahms, par exemple, a lui-même rassemblé les textes de son Requiem allemand et ainsi constitué son propre monde…

• Il y a également une dichotomie de ce concept entre discursivité et non-discursivité ce qui touche au rapport entre Weltanschauung et langue : il y a une tradition (partant de Herder pour aller jusqu’à Wittgenstein en passant par Fritz Mauthner [5]) qui pose qu’il n’est pas possible d’avoir des idées du monde hors du langage. À l’inverse, toute une tradition non linguistique, intuitive, soutient que la musique se tient hors du concept de Weltanschauung en opérant sur de pures structures sonores. Ce débat est corrélé au destin philosophique de l’herméneutique : en Allemagne, elle est tombée en défaveur à partir de 1950 pour réapparaître avec Gadamer (à partir de Vérité et méthode, 1960).

• En musicologie, ceci touche à la question de savoir s’il faut ou non reconstruire la connexion entre l’œuvre et la vie de son créateur. On sait que le 19° siècle a beaucoup insisté sur la nécessité de rétablir cette connexion (voir W. Dilthey [6]).

On débat par exemple, dans le premier quatuor de Smetana (Aus meinem Leben), d’un mi sur-aigu (mi4) à la fin de l’œuvre : qu’en faire ? Pourquoi ici ce mi ? L’explication structurelle est certes toujours possible mais l’explication programmatique est plus précise : on sait par les lettres de Smetana que celui-ci faisait ici référence à sa surdité tardive — « la tragédie de ma vie » — en exhaussant une note qu’il ne pouvait plus entendre qu’en audition intérieure. Bref, que fait-on de ce phénomène ? Le 19° siècle a voulu rétablir les connexions et écrire des biographies « cohérentes » c’est-à-dire restituant une vie sous la forme d’une évolution, d’un arc — voir ici le modèle du roman du 19° —. Soit l’œuvre comme miroir de la pensée du compositeur (voir bien sûr Berlioz, Berg,…).

 

La catégorie de Weltanschauungsmusik répond à des problèmes d’ordre historiographique : il s’agit de traiter d’un ensemble d’œuvres du XIX° et XX° siècles. Je suis musicologue, historien de la musique. Je me sens donc libre par rapport à la philosophie, et mon but est d’écrire l’histoire de la musique.

Comment écrire alors l’histoire de la Weltanschauungsmusik ?

— D’abord la Weltanschauungsmusik n’existe pas avant le 19° car le concept même de Weltanschauung n’existait alors pas et surtout l’idée même d’un art individuel n’existait pas.

— Pour traiter de l’histoire de la Weltanschauungsmusik, il faut des périodes de temps assez vastes : le quart de siècle est ici trop étroit.

En gros on peut distinguer trois périodes :

·          1800-1870

·          1870-1930 (centre de la Weltanschauungsmusik, ou période culminante)

·          1930-2000

Il faut donc tenir qu’on est aujourd’hui devant une histoire close.

— On ne peut faire une histoire de la Weltanschauungsmusik par genres : il y existe des mélanges de genres et la distinction des genres ne joue pas ici une rôle important.

— Faut-il regrouper ici des compositeurs ? Non : à procéder ainsi, on ne pourrait entendre la dimension culturelle des phénomènes.

— Faut-il alors partir des conceptions philosophiques des compositeurs ? Non : il s’agit ici de se focaliser sur les œuvres. Le danger de ce projet serait précisément de se concentrer sur ce qu’ont écrit les compositeurs.

— Faut-il faire un choix d’œuvres exemplaires ? Ce serait possible mais la catégorie de Weltanschauungsmusik est si générale qu’elle conjoint toujours plusieurs œuvres.

 

La solution retenue sera de distinguer sept idées esthétiques centrales, sept Inbild, idées communes à plusieurs œuvres.

Remarque : On trouve ces sept idées dans l’ode An die Freude (Ode à la joie) de Schiller utilisée par Beethoven pour sa IX° symphonie.

Voici ces sept Inbild :

1.        Gemeinschaft (Communauté)

2.        Bildung (Formation-érudition), idée qui, en Allemagne, a été au fondement d’une Kulturreligion (religion de la culture)

3.        Kunstreligion (Religion de l’art)

4.        Held (Héros)

5.        Liebe (Amour-Éros)

6.        Natur (Nature)

7.        All (Tout-Cosmos)

 

Cette liste est-elle complète ?

Cette liste est empirique et non pas systématique. Elle n’est pas a priori close même si elle se présente comme quasi-complète. Celle liste est d’ailleurs sans hiérarchie.

 

Les œuvres individuelles peuvent bien sûr croiser plusieurs Inbild : voir par exemple pour Paul Bekker la symphonie beethovénienne comme « Gemeinschaftsbildung » (formation d’une communauté)…

 

Chaque idée indexe la volonté de configurer une œuvre qui ait un impact, une conséquence pour la société, une volonté sociale donc. Ceci s’inscrit dans le processus général de sécularisation : l’œuvre suggère qu’elle puisse organiser la société. Il y a une sorte d’absorption des idées philosophiques en sorte de créer des mondes philosophico-artistiques susceptibles de configurer sa réception sociale.

On trouve à ce titre une intéressante définition de la Weltanschauung par A. Gethmann-Siefert dans une récente encyclopédie philosophique : Weltanschauung est « une notion pour une compréhension totale (soit pré-scientifique, soit philosophique) du monde et de la position de l’homme dans le monde, compréhension qui ne se réfère pas seulement à une compréhension théorique du monde en général mais offre simultanément une orientation pour l’action et une transposition des idées théoriques à la réalité » [7]. Cette définition fait référence à la relativité de la validité de la Weltanschauung. On voit que le concept de Weltanschauung implique lui-même sa relativité.

Note du transcripteur

Weltanschauung met ainsi l’accent sur le rapport du sujet au monde plutôt que sur le monde comme tel. Ou encore : il s’agit là d’un monde « pour le sujet » (vision du monde) plutôt que d’un monde « en soi ».

 

La Weltanschauung est-elle une idéologie ?

Non, si l’on entend le terme idéologie en son sens marxiste c’est-à-dire comme désignant une conscience « nécessairement fausse ».

Note du transcripteur

Si idéologie n’est plus pris dans un couplage avec science (voir Althusser…), Weltanschauung pourrait désigner ce qui d’une idéologie n’est pas philosophiquement constitué (plutôt que ce qui n’en est pas « scientifiquement » fondé).

 

Remarque : la notion de Weltanschauung doit être maniée avec précaution car elle a été beaucoup utilisée en Allemagne par les nazis (R. Brinkmann parle à ce propos de « distorded sublime »). En fait plusieurs acceptions de la Weltanschauung se sont successivement effondrées dans l’Allemagne du XX° siècle : après la première guerre mondiale, après la seconde guerre mondiale, après l’effondrement du mur de Berlin.

Note du transcripteur

Ceci suggère donc une discontinuité historique constitutive des différentes Weltanschauung. Non seulement la notion est intrinsèquement plurielle (voir plus haut), mais les particularités qu’elles désignent sont elles-mêmes discrètes et ne disposent nullement des continuités temporelles ou historiques mais plutôt des séquences disjointes.

Pour exemple de la pluralité constitutive de la notion de Weltanschauung, voir Hans Eisler qui a fortement critiqué la notion de Weltanschauung dans les années 20 pour ensuite la restaurer dans les années 30…

 

Pourquoi toutes les œuvres de la Weltanschauungsmusik qui vont être ici traitées comportent-elles une référence à un texte ?

Parce qu’il s’agit de prendre clairement en compte l’hétéronomie dans l’œuvre musicale en sorte que la démonstration devienne incontestable. Il s’agit non seulement de montrer la Weltanschauungsmusik mais également de la démontrer, de la prouver donc.

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[1] Theodor W. Adorno, Philosophische Terminologie. Zur Einleitung, Bd. 1, hrsg. von Rudolf zur Lippe (suhrkamp taschenbuch wissenschaft 23), Frankfurt a. M.: Suhrkamp 1973. Adorno hielt diese Vorlesung an der Universität Frankfurt am 26. Juni 1962.

[2] Ein „pardoxes Gebilde“ : Hans Blumenberg, Lebenszeit und Weltzeit, Frankfurt a. M. 2. Aufl. 1986, S. 9. mit Blick auf Kants Neologismus „Weltanschauung“

[3] Einen „pathologischen Begriff“ : Ernst Wolfgang Orth, „Ideologie und Weltanschauung. Zur Pathologie zweier Begriffe“, in: Aufklärungsperspektiven. Weltanschauungsanalyse und Ideologiekritik, hrsg. von Kurt Salamun, Tübingen 1989, S. 133-148.

[4] “A man’s philosophy is his Weltanschauung — the individual vision, or perspective of reality”. Maud Bodkin, „Archetypal Patterns in Poetry: Psychological Patterns in Imagination“ (1934), 326, zit. OED 2nd ed., vol. 20, 149, s. v. Weltanschauung; zit. nach Hermann Braun, Artikel „Welt“.

[5] Fritz Mauthner, Beiträge zu einer Kritik der Sprache, 1. Band: Zur Sprache und zur Psychologie, dritte, um Zusätze vermehrte Auflage, Leipzig: Felix Meiner 1923.

Fritz Mauthner, Wörterbuch der Philosophie. Neue Beiträge zu einer Kritik der Sprache, 2. Bd., München und Leipzig: Georg Müller 1910.

[6] Wilhelm Dilthey, Weltanschauungslehre. Abhandlungen zur Philosophie der Philosophie (Gesammelte Schriften 8) , hrsg. von B. Groethuysen, Leipzig und Berlin: B. G. Teubner, 1931.

[7] Annemarie Gethmann-Siefert, Art. „Weltanschauung“ in: Enzyklopädie Philosophie und Wissenschaftstheorie, hrsg. von Jürgen Mittelstraß, Mannheim u.a. 1980ff., Bd. 4, 652-653, das Zitat S. 652.



[a] Les notes bibliographiques de bas de page sont d’H. Danuser.