Témoignage d'un habitant (septembre 2001)

J'habite dans le quartier avec ma femme et ma petite fille de 3 mois.
Non seulement, je croise quotidiennement des dealers en train de marchander
sous le porche de notre parking souterrain commun, mais mon
amie s'est fait agresser il y a un mois de cela par un junkie qui voulait
lui faire peur, chose aisée lorsque celui-ci tient le landau du bébé de deux
mois en la menaçant. A 12h00 un vendredi, et malgré ses appels envers les
commerçants et les passants, personne n'a levé le petit doigt...
Depuis nous avons dû nous munir de bombes lacrymogènes pour circuler dans
notre quartier et pour aller acheter une baguette de pain.

Nous sommes décidés de manifester
avec vous car je crois que ce problème est l'affaire de tous les habitants,
mais aussi de tous les parisiens qui ne se contentent pas de rester chez eux
à flipper et râler sans rien faire et sans réagir lorsqu'ils rencontrent le
problème sous leurs yeux.
Nous avons également été témoins, il y a deux semaines, d'une bagarre de
dealers entre le quai et la sortie du métro Stalingrad où nous aurions pu
être blessés, y compris notre petite fille. Nous avons aussitôt alerté le car
de CRS se trouvant à 5 mètres de cette sortie qui a dû faire le nécessaire,
bien que nous n'ayons pu le constater pour les raisons que vous comprendrez.
Les dealers n'ont donc pas peur des CRS, surtout s'ils se contentent de
faire le poireau dans leur fourgon!
Je suis d'ailleurs très étonné de n'apercevoir aucune force de police ou
autre supplémentaire dans notre quartier à l'occasion de la remise en place
du plan Vigipirate renforcé. Alors je pose une question: faut-il habiter dans le
16éme ou être pété de tunes pour avoir la chance de vivre sans se faire
agressé?
Nous sommes une famille respectable et nous payons nos impôts locaux et
autres comme il se doit, pourquoi ? Pour vivre dans un quartier aux mains
des dealers et oû les ordures jonchent le sol de partout et en permanence.
Nous ne sommes pas d'accord sur cet état de fait et ne comptons pas quitter
ce quartier qui nous plaisait pour laisser le champs à ces individus. Nous
vous soutenons donc et serons avec vous pour chaque manifestation tant que
le besoin s'en ressentira.
Merci pour vos initiatives
et vive le 18!