Crackhouse

Terry Williams (1992 – Éd. Dagorno, 1994)

 

L’auteur est professeur d’ethnologie. Il a réalisé une enquête à la fin des années quatre-vingt sur les habitants d’une « maison du crack » à New York.

 

Les occupants de la maison agissent comme s’ils se retrouvaient piégés au fond d’un puits. (12)

C’est dans le courant des années quatre-vingt que l’utilisation du crack a explosé sur la scène new-yorkaise. (21)

Certaines personnes ont rompu avec la crackhouse et le monde qu’elle représente ; dans tous les cas, elles ont pu le faire parce que leurs familles continuaient de leur apporter un soutien affectif ou d’un autre ordre. (25)

Le citoyen ordinaire et le crackhead [le cracker, ou cracké] vivent généralement dans deux mondes séparés, coupés l’un de l’autre. (27)

« Le crack, c’est un truc de cinglé. » Un drogué (30)

Les crackheads inhalent dans un effort constant pour perdre leur identité et parvenir à la fusion avec la cocaïne-crack. (35)

« Après chaque flash, ils disent tous qu’ils vont arrêter. C’est des conneries. » (39)

« Les accros au crack ont perdu le sens de la réalité. Ils sont comme des zombies. Ils sont capables de rester dehors sous des trombes d’eau. Il peut faire froid, il peut neiger, ils restent là à marcher sans but. Ils ne sentent plus rien. Ils sont là, c’est tout. On pourrait passer à côté d’eux et les pousser, ils ne s’en apercevraient même pas. Ils attendent. Jusqu’au jour où ils sont tellement désespérés qu’ils peuvent dépouiller les gens qu’ils connaissent. Ils vont t’arnaquer. Ils en arrivent à  un point où ils arnaquent même leur famille, leurs amis, n’importe qui. À ce stade, ça ne les touche plus. » (40)

« Dès que tu fumes la drogue, ça y est, t’es un drogué. » (40)

« Plus tu fumes, plus tu en veux. » (40)

Ce monde obsessionnel vit selon un rythme cyclique. (60)

La majorité des crackheads vivent la nuit. Les gens qui fument le crack n’aiment pas la journée. (63)

« Tu sais, avec la pipe [de crack], tu mentirais même à ta mère pour obtenir ce que tu veux. » (75)

« Le crack sert uniquement à faire du blé. C’est la drogue des profiteurs, la coke des pauvres, la dope de la communauté. » (97)

Le « ghostbusting » consiste à chercher des particules blanches sur le solo ou n’importe où ailleurs. (103, 186)

« Quand les crackheads disent qu’ils ne sont pas dépendants physiquement comme les accros à l’héro, c’est vraiment des conneries, parce que, cette drogue, t’en as toujours envie. Tu en veux quand tu dors. Tu en rêves. Le nuage, le blizzard, tu l’as dans la tête dès que tu te réveilles le matin. C’est vrai, on n’a pas de convulsions violentes et tout ça, mais, et alors ? pas besoin d’avoir toutes les emmerdes des autres drogues pour être accro. » (104)

Le problème, c’est que tout le monde agit comme si cette drogue était légale. (107)

La police qui a une parfaite connaissance des activités commerciales du quartier n’entreprend d’ordinaire rien, tant que la pression des habitants ne l’y force pas. (109)

La décision de se débarrasser des dealers de rue est venue des résidents des quartiers pauvres eux-mêmes. (115)

Les adolescents des quartiers pauvres savent que, pour gagner énormément d’argent, le commerce de la cocaïne est le moyen le plus facile. (117)

Les gens qui fument se couchent et se lèvent à n’importe quelle heure ; ils ont un rythme complètement différent de ceux qui bossent aux heures de bureau. (122)

Il a commencé à prendre la cocaïne, préférant faire la fête que de se plier à la dure discipline des sports de compétition. (124)

« J’ai entendu des gens qui disaient : “Je tire juste une fois sur ce truc et basta.” À d’autres. Moi, j’en connais un rayon sur cette came. Arrêtez ces conneries. Si tu en prends une fois, tu mets le pied dans l’engrenage. Tu es bon pour perdre ton fric, ta maison et le reste. » (150)

« Pourquoi je fume ? Pourquoi est-ce que je fais ça ? Je ne sais pas. » (178)

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