Sortir de la drogue
La toxicomanie n'est pas un état définitif.
Il y a une sortie possible de la drogue. (I.27)
Abandonner la drogue n'est pas facile car il faut que le drogué
découvre les motivations profondes qui l'ont amené
à être utilisateur et à en découvrir
d'autres pour ne plus l'être. (I.27-28) (I.82)
« C'était mal connaître l'emprise de la
drogue. » (I.150)
Il y a trois phases dans le traitement d'un toxicomane : la désintoxication
(il suffit de huit jours dans un centre hospitalier), la postcure
(très peu médicalisée ; le mieux est l'insertion
dans une famille, à la campagne notamment), puis le problème
de l'emploi. (II. 28-29)
Causes
S'il y a des trafiquants, c'est parce que - en réalité
- ils tirent profit d'une situation qu'ils ne créent pas
forcément. (I.29)
Médicaliser le problème de la sortie ?
[Un drogué :] « Le problème ne relève
pas de la médecine. » (I.136)
La survie du drogué : le nihilisme d'un sens
La toxicomanie est avant tout un déplacement d'angoisse.
(I.30)
« Je ne pensais qu'à cette drogue. »
(I.35)
« On se drogue non pas parce que l'on a un problème
qu'un psy découvrirait mais simplement parce qu'on s'ennuie.
» (I.44)
« Ils se sont drogués car ils n'avaient plus rien
à faire ni à espérer. » (I.45)
Un drogué : « Je pense qu'il y a les gens "droguables"
et les gens "non-droguables". » (I.55)
« Je n'ai rien de plus important dans ma vie que la drogue.
» (I.88)
Tous ses actes d'autodestruction ou de destruction tout court,
il en était fier ; enfin il existait par ou pour quelque
chose. (I.121)
Toute une partie des toxicomanes ont fait un mariage d'amour avec
la drogue et ne conçoivent pas de vivre sans elle. (I.133)
Les centres de soin
[Un drogué :] « Beaucoup de centres de postcure
sont inadaptés à l'attente des toxicomanes en voie
de réinsertion. » (I.41)
« Aucun centre d'accueil pour toxicomanes ne m'a paru
adapté pour suivre un projet de réinsertion convenable
pour nous, drogués. » (I.42)
Les dealers
[Un drogué :] « Je n'ai plus de pitié
pour les trafiquants. » (I.58)
J'ai un regard très dur, même en tant que prêtre,
pour ceux et celles qui osent tuer à petit feu des vies
humaines par la « drogue ». (I.71)
L'organisation : les gros bonnets ou grands trafiquants, les grossistes
et les dealers. (II.66)
Pas de confusions ou d'amalgames
« La drogue existe dans les pays sous-développés,
mais le but n'en est pas le même que chez nous. C'est un
trompe-la-faim. » (I.160)
Assécher le marché de la drogue
Ma conviction est qu'actuellement nous n'avons guère
d'autres moyens de faire cesser ce marché qu'en luttant
pour éliminer progressivement la consommation. (II.72)
Un point de vue chrétien
C'est en tant que chrétien, vivant ma foi, que j'ai
voulu lutter pour eux et avec eux. (I.21)
Si la Foi ne m'avais pas habité, j'aurais démissionné,
je me serais « rangé » en silence. (I.22)
Si je n'avais pas la foi, jamais je ne serais bénévole.
(I.43) Je le fais par Amour de Celui qui nous aime : Dieu. (I.54)
Voir Jésus en toutes ces rencontres avec les toxicomanes
(II.32)
Sortir de la drogue par l'action d'un Autre
« Seule la puissance de la prière pouvait
l'aider. » (I.139)
[Un drogué :] « Je ne croyais pas en Dieu. J'ai
trouvé une lueur d'espoir en lui. » (I.173)
« Un jour, mon cur a été réveillé,
secoué, aimé, merveilleusement aimé. Je n'étais
plus seule. Le Seigneur est venu me chercher. » (I.123)
Dieu vient à la rencontre (II.314)
Il y a, à l'intention des croyants, un autre genre de prise
en charge : la prière. (II.29)
« Le seul moyen pour m'en sortir c'était de me
tourner vers une personne :Jésus. » (II.41)
· Les dealers et les drogués font deux et non pas un. Pas de pitié pour les premiers.
· La sortie (sevrage = désintoxication) se fait par renversement de l'entrée et du maintien. Le premier contact est une évasion. La suite ordonne la vie du drogué à un sens : la drogue devient enfin une raison de survivre. Sortir se fait individuellement par une rencontre, parfois avec soi-même, rencontre que les chrétiens interprètent comme une rencontre avec ce que chacun porte en soi comme parcelle divine. C'est aussi pour cela que les chrétiens s'y attellent avec une conviction particulière : là il peut y avoir miracle. La foi et la prière comme atout pour le drogué.
· Aider le drogué à se sevrer suppose,
pour qui engage cette aide, une ligne d'action cohérente.
- Les chrétiens (ou d'autres croyants) ont, pour leur part,
une pratique cohérente : ils agissent eux-mêmes et,
priant, ils misent sur l'action possible de leur Dieu. Ils offrent
au drogué la possibilité de croire et de prier.
La sortie de la drogue s'apparentant presque toujours à
un miracle, leur point de vue est cohérent. Qui d'autre
a une autre ligne de conduite aussi cohérente et convaincue
à proposer ?
- L'efficacité des centres de toutes natures paraît,
de l'avis même des drogués, plutôt problématique
· Les centres urbains ne sont pas de cure. Ils sont en amont pour orienter le drogué vers la vraie cure. Leur méthode semble ici pour le moins confuse.
· Agir sur la demande là où l'action sur
l'offre est policière.