Douzième chronique des tournées-rue contre la drogue

par les pères de famille du quartier Stalingrad, mardi 28 mai 2002

 

 

 

Nous étions onze pères, un record, pour cette douzième soirée : deux nouveaux pères du quartier nous avaient rejoints et nos deux amis d’Olive 18 étaient à nouveau des nôtres.

Un parcours sous la contrainte

Soirée pluvieuse qui nous a contraints à circuler en début de soirée sous le métro aérien : un aller vers Jaurès, puis un retour à Stalingrad. Ensuite rue de Tanger, rue du Maroc (avec incursion rue Bellot), rue d’Aubervilliers (et saut final à la Chapelle).

I. Avec les habitants

Comme indiqué dans notre précédente chronique, nous avons décidé de donner un tour nouveau à notre présence le soir dans les rues du quartier. Notre objectif pour le mois de juin va être d’obtenir des pouvoirs publics la fermeture des crackhouses (maisons du crack) du quartier, en l’occurrence des trois repaires où le trafic de crack s’est replié, en dehors de l’espace public. À ce titre, cette douzième tournée-rue était la dernière du genre puisque les mardis de juin seront tous consacrés à des rassemblements le soir dans la rue d’Aubervilliers.

Notre douzième tournée-rue a donc essentiellement consisté en un appel à ces rassemblements de juin. Voici notre papier.

 

 

 

Tous les mardis de juin

Rassemblement devant le 13 rue d’Aubervilliers à 19 h 30

Pour la fermeture des repaires du crack dans notre quartier !

 

Nous nous battons contre le trafic du crack dans notre quartier depuis septembre 2001. Nous avons obtenu que la police reprenne le contrôle de l’espace public et disperse les bandes de dealers qui occupaient les rues nuit et jour.

 

Aujourd’hui, le trafic dans le quartier s’est replié sur trois repaires privés :

• le 13, rue d’Aubervilliers (18°)

• le 13, rue Bellot (19°)

• le 9, rue d’Aubervilliers (18°)

Ces lieux servent de « maisons du crack » (crackhouse) où la drogue est échangée puis consommée. Ces lieux servent de bases arrière aux dealers qui peuvent ainsi continuer de gangrener le quartier. Faire disparaître le trafic de crack implique aujourd’hui la destruction de ces repaires. Il faut que les pouvoirs publics, de toute urgence, procèdent à la fermeture (murage, démolition…) de ces immeubles.

 

Ces trois immeubles sont également habités par des familles africaines qui n’ont rien à voir avec ce trafic criminel et, tout au contraire, en sont les premières victimes, et les plus vulnérables. Ces familles sont en attente de relogement, depuis parfois très longtemps, sans que les municipalités concernées ne s’en soucient. Ces familles sont comme nous des habitants, elles ont manifesté avec nous contre le trafic à l’automne dernier. Elles subissent plus que tout autre habitant les méfaits du crack. Elles doivent comme tout autre être protégées des bandes mafieuses et être relogées correctement.

 

Le Collectif anti-crack s’est réuni avec ces familles et a décidé avec elles d’appeler à quatre rassemblements sur les objectifs suivants :

— Fermeture des trois repaires du crack !

— Relogement des familles qui y vivent !

— Non au trafic criminel du crack ! Les dealers dehors !

 

Mardi 4 juin 2002

Mardi 11 juin 2002

Mardi 18 juin 2002

Mardi 25 juin 2002

19 h 30 devant le 13 rue d’Aubervilliers

 

 

 

Notre proposition soulève l’intérêt très vif des habitants rencontrés : si tout le monde s’accorde sur le fait que la situation dans le quartier s’est sensiblement améliorée à la suite de la mobilisation du Collectif anti-crack, si chacun voit la police patrouiller et déstabiliser le trafic, chacun voit bien également que les dealers sont toujours là, prêts à reprendre pied sur la voie publique, qu’ils se replient dans des maisons connues de tous (les crackhouses) et que les municipalités concernées restent, face à ce phénomène, d’une apathie consternante : qui a vu les municipalités du 18° et 19°, nommément Madame Lepetit et Monsieur Madec venir s’inquiéter de la situation du 13 rue d’Aubervilliers et du 13 rue Bellot ? Pourquoi les maires de la Somme, de Toulouse, etc., se déplacent-ils sur les lieux des catastrophes naturelles pour apporter leur soutien à la population, rassembler les forces, engager des plans d’urgence et pourquoi les maires de Paris n’ont-ils aucunement éprouvé le besoin de venir manifester rue du Département l’été dernier contre les mafias criminelles et continuent-ils aujourd’hui d’ignorer les gens, les familles, les enfants du quartier qui subissent la loi du crack ?

On ne saurait accepter l’idée que le trafic va continuer de sévir dans le quartier pendant quelques années, le temps que la rénovation se mène, cahin-caha, au train pépère que lui confèrent les municipalités. Six mois, un an, deux ans de perdus, ce sont des enfants agressés, traumatisés, abîmés : cela est inacceptable !

Il y a urgence, cette urgence prévaut depuis plus d’un an (les premières manifestations d’habitants devant la crèche rue Gaston-Rebuffat ont eu lieu en juin 2001 : elles indiquaient que la situation était déjà catastrophique et que la vie était devenue intenable). Maintenant, un an plus tard, ça suffit vraiment : il nous faut convoquer les pouvoirs publics à leurs responsabilités propres, tout particulièrement les municipalités.

À la sortie du métro Jaurès…

Quelques extraits de nos nombreux échanges.

Un monsieur, habitant rue d’Aubervilliers

« Oui, c’est cela qu’il faut faire. Il faut une réhabilitation du quartier. Mais faites bien attention à ce qu’il n’y ait pas de débordements avec les dealers ! ». Nous le rassurons sur ce point en lui rappelant notre ligne constante depuis un an : les dealers de crack ne sont pas des petits délinquants mais des criminels et des truands. C’est l’affaire de la police de les réprimer. Nous ne formons pas une milice privée qui se substituerait au travail de la police et demandons à cette dernière de faire son boulot contre les dealers.

Une jeune femme achevant sa formation de pharmacienne

« Je travaillais dans une pharmacie du quartier. J’ai dû changer, tellement le travail devenait dur en raison du trafic. Je condamne les dealers mais pas les toxicomanes. Je continue d’habiter dans le quartier. J’ai la hantise de rentrer le soir à la maison. Mon patron me raccompagne le plus souvent. Et quand je sors avec mon fiancé, il doit venir me chercher à la maison. C’est un quartier que j’adore mais quelle dégradation ! Il y a eu, je crois déjà, tous les mardis, des initiatives, je ne sais plus quoi… » On lui suggère : « Des manifestations ? » « Oui, c’est cela, répond-elle. » On lui explique que c’est justement nous qui avons organisé cela et qu’un an après, on est toujours là, à organiser les gens, à discuter dans la rue, et qu’on le fait par nécessité, car le trafic existe toujours. Elle ajoute : « C’est dommage qu’il n’y en ait pas beaucoup comme vous ! » On lui précise qu’on était quand même nombreux lors de nos manifestations et qu’on espère l’être également lors de nos rassemblements de juin. Elle nous déclare vouloir y participer.

Laetitia, 21 ans, élève esthéticienne

« Moi, dans la rue, normalement, je sors pas, à cause de la drogue. C’est rare que je fasse comme je fais ce soir. » Hamid, visiblement, est heureux que cette jeune fille ait rompu le couvre-feu qu’elle s’impose et puisse ainsi se retrouver en face de lui…

À la sortie du métro Stalingrad

Un père, habitant un des repaires

Nous rencontrons un père de famille habitant dans le taudis 13 rue Bellot qui rentre du travail. L’homme nous connaît bien ; il nous redit sa profonde révolte : « La police vient voir ce qu’il y a. Après, elle fait un rapport au supérieur et puis elle fait plus rien, plus de nouvelles ! La préfecture nous a envoyé un courrier en 1999. C’était le service d’hygiène. Il y avait marqué qu’il y avait urgence, que c’était l’interdiction d’habiter. Et puis rien ! J’ai déposé mon dossier de demande de logement. Je travaille. J’ai deux enfants. Je comprends pas. Dans la Mairie, normalement, il y a un maire. Et il y a un État en France. Pourquoi alors rien ne se passe ? » On lui redit nos projets de rassemblements. Cela lui semble en effet nécessaire. On convient ensemble d’une réunion avec les familles africaines habitant les repaires du crack en vue de préparer collectivement les rassemblements.

Toxico ? Ah non, poivrot !

Un homme passe, démarche incertaine. « La drogue ? Bah, moi je suis ivrogne ! » On le lui accorde, sans contester son dire…

Un père inquiet pour son fils

Un monsieur nous accoste : son fils a été arrêté par la police à l’intérieur du 13 rue d’Aubervilliers il y a quelques jours. Il ne semble pas savoir ce que son fils (17 ans) pouvait bien faire en ce lieu, un matin, avant de partir à l’école. Les pères parmi nous qui tentent en arabe de démêler l’affaire s’étonnent qu’un jeune de cet âge puisse avoir envie de faire un tour dans ce repaire sordide ; ils s’étonnent qu’un père de famille puisse sembler tout ignorer des activités de son fils. On quitte cet homme sans avoir bien clarifié de quoi il retournait…

Une femme habitant le haut de la rue d’Aubervilliers

On lui explique nos rassemblements, et leur triple objectif : faire fermer les repaires, reloger les familles, chasser les dealers. Elle nous dit : « Ce serait déjà beaucoup ! Mais il faut y croire. » Elle nous demande qui nous sommes. On lui parle du Collectif anti-crack. Elle nous répond : « Ah oui ! J’avais déjà vu vos affiches. » On lui répond qu’on va en coller à nouveau pour appeler aux rassemblements de juin. Elle nous dit vouloir venir.

 

La pluie s’est calmée. Nous quittons l’abri de la voie aérienne du métro et repartons dans nos rues habituelles.

21, rue du Maroc

Nous passons rue du Maroc, devant le squat du numéro 21. Des femmes africaines en sortent. Nous engageons conversation. Nous entrons avec elles pour visiter les lieux. Trois bâtiments séparés par deux cours intérieures. Murs délabrés. Pas de portes. Sols crasseux. 27 familles vivent en ce lieu ! Heureusement, le trafic de crack et ses malveillances ici ne trouvent pas de prises : comme au 10 rue de Tanger, les familles se sont organisées, à l’initiative des pères, pour contenir les toxicomanes hors du périmètre de l’immeuble. L’entreprise, ici, est rendue difficile par le fait qu’il n’y a plus de portes d’entrée qui vaillent, mais le combat se mène en coordination avec la police qui vient régulièrement visiter les lieux pour en chasser dealers et intrus.

Les squats ne sont pas des repaires

Où il se vérifie donc que squats de familles et repaires du crack font deux, que les familles sont les meilleurs remparts contre le trafic en même temps qu’elles en sont les premières victimes. Nous nous scandalisons avec elles des « logements » dans laquelle elles sont abandonnées : qui sait qu’en plein Paris de telles conditions de vie continuent d’exister ? Qui a entendu dire que cette situation empêche Roger Madec de dormir ?

Nous invitons toutes les familles à venir aux rassemblements de juin et obtenons sur ce point leur accord : au moins cette question sera mise sur la place publique et chacun devra ouvertement rendre compte de ce qu’il fait, et de ce qu’il ne fait pas…

13, rue Bellot

Nous rendons une petite visite d’amitié aux familles qui logent 13 rue Bellot. Le père rencontré précédemment au métro nous parle depuis sa fenêtre éclairée. Il explique aux journalistes qui nous accompagnent : « Il y a en effet de la lumière ici. Par contre l’eau, il faut aller la chercher devant le 13 rue d’Aubervilliers, dans une fontaine publique à 200 mètres de là ! » Le jeune Vladimir nous montre dans la cour une seringue, abandonnée sur place la nuit dernière. La cour est un vaste dépotoir, chaos hallucinant. Nous promettons de faire visiter ces lieux aux journalistes qui viendront à notre conférence de presse du mardi 25 juin prochain.

II. Avec les toxicomanes

Il est 22 h 30 passé. Nous partons une nouvelle fois à la recherche de Cyril (voir chroniques précédentes), escomptant obtenir de lui le texte qu’il disait avoir déjà écrit…

Une histoire qui se répète, indéfiniment…

Nous le retrouvons comme d’habitude à la Chapelle, affaissé au milieu de silhouettes bancales regroupées autour du rabatteur coutumier. Cyril, une fois encore, est l’esprit brumeux (alcool et autres produits…), inventant des prétextes pour ne pas nous avoir apporté son texte, promettant bien sûr de nous appeler demain… Nous n’insistons guère : notre patience est lasse. Et puis, si Cyril ne veut pas écrire trois lignes, c’est finalement son affaire, bien plus que la nôtre !

Il nous faut tourner une page…

Notre travail en direction des toxicomanes bute décidément sur ce que nous avons appelé « le troisième pas » (voir chroniques précédentes) et touche à l’évidence à un terme. Nous décidons entre pères d’écrire aux toxicomanes du quartier pour leur présenter notre bilan de ces rencontres avec eux et leur expliquer pourquoi nous décidons de les suspendre.

Les pères se retirent. Place aux frères !

Voici le papier que nous comptons leur distribuer, les soirs de juin, après nos rassemblements rue d’Aubervilliers.

 

 

 

Au toxicomane sillonnant le quartier…

(juin 2002)

 

 

 

Pendant six mois, nous avons été le mardi soir à ta rencontre, toi — Cyril, Hassan, Jean-Marc, Mansour, Abdou, Sadi, Marco, Abdoulaye… — qui sillonnes le quartier Stalingrad, la nuit tombée, pour y trouver ta drogue.

 

 

• Nous t’avons abordé en te disant : « Ce n’est pas parce que tu t’empoisonnes qu’il faut empoisonner la vie des habitants ! ». Tu nous as en général répondu : « Oui, vous avez raison ! »

• Nous t’avons alors demandé : « Que pouvons-nous faire pour t’aider à ne plus t’empoisonner ? ». Tu nous as dit, le plus souvent : « Pas grand-chose ! Seulement parler. ». Nous t’avons répondu : « C’est précisément ce que nous sommes venus faire avec toi, et nous voulons le faire sérieusement. »

 

Nous avons alors consigné tes propos, écrit ce que nous pensions de ces rencontres, rédigé des chroniques que nous t’avons lues quand nous te retrouvions, au fil de tes soirées d’errance. Nous t’avons proposé d’écrire à ton tour ce que tu pensais de ces échanges, mais aucun d’entre vous n’a su, n’a pu, n’a voulu le faire…

 

Nous avons réfléchi ces rencontres, nous avons pensé tes paroles, nous avons travaillé nos réponses. Au contact des Narcotiques Anonymes nous avons appris que l’essentiel pour un toxicomane est de parler avec un autre toxicomane, surtout quand il s’agit de sortir de la dépendance et de se battre pour l’abstinence.

 

 

Nous suspendons aujourd’hui notre travail avec toi dans la rue. Voici pourquoi.

 

Nous t’avions abordé, en janvier 2002, en te disant :

• « Nous ne sommes pas contre toi. Nous sommes contre le trafic de drogues et contre les dealers. Nous ne cherchons pas à ce que tu sois enfermé dans une prison ou un asile. »

• « Nous pensons utile que tu te protèges, comme tout autre, du Sida. »

• « Sache que nous sommes résolument contre la drogue et tenons ta dépendance au crack pour un désastre car elle tend à te faire abdiquer ta liberté. Nous savons que te sortir de cet enfer est une dure épreuve dont toi seul as les clefs. »

 

Nous te confirmons tout cela aujourd’hui en y ajoutant ceci :

• Nous aimons rencontrer le plus possible d’hommes libres dans notre quartier. C’est aussi pour cela que nous avons été à ta rencontre, au titre de cette part de liberté qui te reste et sur laquelle nous avons parié.

• Autant qu’il nous a été possible, nous avons pratiqué avec toi l’égalité de pensées, sachant que l’égalité existe, car elle se décide plutôt qu’elle ne se prouve, car elle est un point de départ, non d’arrivée.

• La fraternité, par contre, qui est solidarité entre personnes partageant une même condition n’a pas vraiment place entre habitants et toxicomanes car leurs situations ne sont nullement les mêmes et pour notre part nous ne songeons aucunement à partager ta condition de toxicomane. Nous pensons donc que la fraternité pour toi se joue en vérité entre toxicomanes, c’est-à-dire avec ces toxicomanes abstinents des Narcotiques anonymes (01 48 58 38 46) qui sont les courageux parmi vous. Nous te souhaitons de pouvoir les rencontrer et pour cela nous te communiquons quelques adresses à proximité de notre quartier où tu pourras les trouver :

— Lundi 12 h 15 : 127, rue Marcadet (M° Jules-Joffrin)

— Mercredi et Vendredi 12 h 30 : 46, rue Montorgueil (M° Les Halles)

— Mercredi 19 h 30 : 90, bd Barbès (M° Marcadet)

— Jeudi 12 h 30 : 92, rue St-Denis (M° Les Halles)

 

Nous avons compris cela : si le premier pas pour toi est bien d’accepter de te nommer toxicomane pour enfin reconnaître ton état et ton impasse, s’il est vrai qu’il te faut commencer ainsi pour engager ce long mouvement d’indépendance apte à te mener à l’abstinence, alors il est clair que ce n’est pas en notre présence que tu pourras vraiment le faire mais plutôt en celle d’un toxicomane ayant déjà conquis son abstinence. C’est donc qu’en ce point précis, nous devenons pour toi un obstacle plutôt qu’un levier. Il faut ainsi que les pères s’effacent pour que puisse se constituer une solidarité entre frères toxicomanes, accros et abstinents.

 

 

Suspendant nos tournées-rue du mardi soir, nous te serrons la main, te souhaitant de bâtir cette fraternité qui t’aidera à reconquérir ta liberté.

 

 

 

Les pères de famille du Collectif anti-crack de Stalingrad

 

 

 

III. Avec les jeunes

Guère de jeunes dans les rues ce soir-là : la pluie refrénait leurs ardeurs.

Notre travail consiste désormais pour l’essentiel à faire connaître leurs idées consignées dans le papier « Le blâme de la came ». Nous le redonnons ici pour mémoire, pour compléter l’éventail des tracts que nous comptons utiliser durant le mois de juin.

 

 

 

Le blâme de la came

par des jeunes de Stalingrad

(mai 2002)

 

Il faudrait écrire le blâme de la came.

 

Déjà la came, ça devrait même pas être inventé.

 

La drogue ? C’est clair que cela bousille le quartier.

Le crack, ça me fout la rage. Avant le quartier était bien. Maintenant on ne croise plus que des croque-morts ou des poubelles ambulantes.

 

Il faudrait donner des exemples dans le quartier : un tel est en prison, un tel est mort.

La drogue, ça donne ce que sont devenus les gens d’à côté.

J’ai vu comment ils finissaient les gars. C’est nul pour la santé.

Quand je me vois et que je vois les drogués, je me sens mieux !

 

La drogue, ça pardonne pas ! Si tu rentres dedans, tu n’es pas prêt d’en sortir !

Il faut dire que tous ceux qui y rentrent n’en sortent plus qu’en dégradation totale.

La drogue, c’est un cercle vicieux. La première fois, c’est pas forcément la dernière.

 

La drogue, ça crée trop de problèmes.

La drogue, c’est de la mort !

 

On est pour la vie, la vraie vie, pas la vie qu’on s’imagine quand on est drogué. La came, ça fait pas vraiment partie de la vie. La came, ça t’énerve pour rien.

Je suis contre parce que j’ai pas envie de pourrir ma vie ! J’ai envie de profiter des choses. Les drogués, eux, ils ont rien réussi dans la vie. Ils sont malheureux.

 

Tout le monde a le même cerveau, mais ça dépend comment tu t’en sers !

 

Moins tu as de choses à faire, et plus tu as de chances de tomber là-dedans. Et plus tu as de choses à faire, moins tu as de chances de tomber là-dedans.

Pour que les jeunes tombent moins facilement, il faut qu’ils trouvent une activité très tôt, un truc à faire.

La drogue, c’est dû à un manque d’activité,

Ce qu’il faudrait, ce serait un stade dans le quartier, ou un terrain de sport. Il y a rien pour les enfants.

 

La danse hip-hop, c’est comme une drogue saine. On y trouve des sensations qu’on peut pas trouver ailleurs, par exemple quand tu tournes sur la tête. Quand on a fini, on a qu’une envie, c’est de recommencer. Et quand ça marche, tu as envie que ça s’arrête pas. Ces sensations sont tellement fortes qu’on a pas besoin de drogues. On ressent que des trucs positifs. On montre qu’on existe. Et on est reconnu.

 

Pour moi, la came, c’est tellement pas présent que j’en parle pas, ça existe pas. Quand on met trop en avant les choses, on peut avoir envie d’y toucher.

J’essaie de pas trop parler de la drogue avec mes copains car j’ai peur que ça rentre trop dans la tête.

 

 

 

 

 

Les pères contre les repaires du crack

Les familles contre les crackhouses

Le quartier contre le trafic criminel du crack

 

Premier rassemblement

Mardi 4 juin 2002

 

19 h 30 devant le 13 rue d’Aubervilliers (19°)

 

 

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Le Collectif anti-crack de Stalingrad

Tél. : 06 76 58 18 27              Fax : 01 46 07 27 58

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