Réponse aux
inepties de Benoît Helme publiées dans le journal Politis
Benoît Helme, dans un article
« La prévention en danger » publié le
3 octobre 2002 par le journal Politis, mentionne à plusieurs
reprises le nom de François Nicolas et le Collectif anti-crack dans ces
termes :
« Les membres d’EGO refusent
de considérer les usagers de drogues comme des délinquants
à exclure, à la manière d’un François
Nicolas, dans le quartier Stalingrad, qui stigmatisa cette population avec son
Collectif anti-crack, à grands renforts de caméra. […] Des
gens pour le moins différents (ceux-là même que
François Nicolas essayait d’opposer) se rencontrent et posent les
problèmes, sans haine ni angélisme… ».
Face à ces accusations, nous tenons
à préciser ceci :
1. Le Collectif anti-crack
a toujours soigneusement différencié les dealers des toxicomanes.
En matière de crack, les dealers sont des criminels quand les
toxicomanes (les crackés) relèvent éventuellement de la
délinquance (délinquance explicitement relevée par
l’article de Politis).
2. Contre les dealers de
crack, le Collectif a demandé que l’État fasse son travail
ordinaire de répression des criminels. Ceux qui condamnent ce travail de
répression des dealers prôneraient-ils que ce soit des milices
privées qui s’en chargent ou seraient-ils en vérité
pour la liberté du crime ?
3. Le Collectif anti-crack
a été dialoguer, la nuit, avec les toxicomanes sillonnant les
rues de son quartier et ce pendant plusieurs mois. Ce travail s’est
développé au vu et au su de tous ; les chroniques rédigées
à cette occasion en attestent, du moins pour toute personne de bonne foi
(voir le site du Collectif : www.entretemps.asso.fr/Stalingrad).
C’est donc mensonge éhonté que de faire croire que le Collectif
aurait « stigmatisé » les toxicomanes.
4. Ces rencontres avec les
crackés ont permis au Collectif d’élaborer la proposition
d’une politique de soins en faveur des toxicomanes : le Collectif
anti-crack a déclaré qu’il ne servait à rien de les
emprisonner au seul motif de leur dépendance mais qu’il convenait
plutôt de les soigner réellement de leur toxicomanie
c’est-à-dire les aider à conquérir une abstinence.
5. Le Collectif anti-crack
a pour cela appelé à la création d’un
Samu-toxicomanie qui réaliserait en direction des toxicomanes le travail
réalisé par le Samu social en direction des SDF. Rien là
qui ressemble à une « exclusion », bien au
contraire.
6. Le Collectif anti-crack
est allé à la rencontre des différents intervenants en
toxicomanie dans son quartier. À ce titre, il a rencontré
l’équipe d’EGO dans une atmosphère de grande
courtoisie. Le Collectif anti-crack n’a jamais contesté la
légitimité du travail de cette institution et ne pourrait que
déplorer une diminution de subventions qui viendrait entraver son
travail.
7. Le Collectif anti-crack
a organisé sur ces objectifs tout un quartier pendant un an, en
associant bien sûr (non en « opposant ») toutes ses
composantes : commerçants, habitants, jeunes… Loin
d’avoir été « le groupe de François
Nicolas »,
il a été une organisation collective, brassant les
différentes composantes du quartier (différentes
nationalités, différentes religions, différentes couches
sociales, etc.).
8. Le Collectif vient de se
dissoudre, ayant victorieusement effectué le travail qu’il
s’était fixé. Certains, visiblement, ont
préféré attendre cette dissolution pour lancer une
campagne calomnieuse contre l’ex-Collectif. Cette pratique
n’atteste guère d’une grande confiance de ces personnes en
leurs idées…
9. L’enjeu de ces
attaques contre le Collectif anti-crack est clairement la politique de
réduction des risques que le Collectif a critiquée comme
désastreuse en matière de combat contre la drogue : elle ne
fait que déplacer les problèmes en
« substituant » une drogue à une autre, elle
nettoie la seringue sans nettoyer son contenu, elle parle le langage de la
réduction des coûts en supprimant les places de post-cures au
profit du subutex et de la méthadone, etc.
10. Aujourd’hui, les
calomnies contre le Collectif anti-crack (en tant qu’il prône cette
politique de soins) semblent devenir le point de passage obligé pour
tenter de légitimer une légalisation du crack et de
l’héroïne et pour recommander la création de salles de
shoot, dont l’effet le plus sûr serait la ségrégation
définitive du toxicomane. Après Le Pen et ses sidatoriums, Helme et des droguatoriums ?
11. Le Collectif anti-crack
a demandé la multiplication par trois des places de post-cures ce qui
impliquerait un considérable effort financier en direction des
toxicomanes pour les extraire de « l’enfer » du crack
mentionné dans l’article de Politis. Le Collectif
s’est indigné de ce que la politique de réduction des
risques choisisse depuis plusieurs années de fermer les places de
post-cures et de soutenir la voie des économies budgétaires (les
produits de substitution coûtent vingt à trente fois moins cher
qu’une place en post-cure aidant le toxicomane à quitter la
drogue).
12. Le Collectif anti-crack
soutient : Pas de société sans lutte contre la drogue !
Cette lutte passe par un effort financier au service d’une
véritable politique de soins.
Daniel Dalbéra, Jamal Faouzi,
François Nicolas et Christian Poitou (de l’ex-Collectif-anticrack)
–––––––
Politis, 17 octobre 2002
(n° 721)
Précisions
Après l’article « La
prévention en danger » de Benoît Helme, publié
dans le numéro 719 de Politis (3 octobre), des membres du Collectif
anti-crack (aujourd’hui auto-dissous) nous écrivent :
1. Le Collectif anti-crack
a toujours soigneusement différencié les dealers des toxicomanes.
En matière de crack, les dealers sont des criminels quand les
toxicomanes touchent à la délinquance.
2. Contre les dealers, le
Collectif anti-crack a demandé que l’État fasse son travail
ordinaire de répression des criminels. Ceux qui critiquent cette
répression policière des dealers voudraient-ils que ce soit des
milices privées qui s’en chargent ou seraient-ils pour la
liberté du crime ?
3. Le Collectif anti-crack
a été dialoguer, la nuit, avec les toxicomanes sillonnant les
rues de son quartier et ce pendant plusieurs mois. Ce travail s’est
développé au vu et au su de tous ; les chroniques rédigées
à cette occasion en attestent :
www.entretemps.asso.fr/Stalingrad
4. Ces rencontres avec les crackés ont permis au Collectif
d’élaborer la proposition d’une politique de soins en faveur
des toxicomanes : le Collectif a déclaré qu’il ne servait
à rien de les emprisonner au seul motif de leur dépendance mais
qu’il convenait plutôt de les soigner de leur toxicomanie
c’est-à-dire de les aider à conquérir une abstinence.
5. Le Collectif a pour cela
appelé à la création d’un Samu-toxicomanie qui
réaliserait en direction des toxicomanes le travail
réalisé par le Samu social en direction des sdf.
6. Le Collectif a
demandé la multiplication par trois des places de post-cures soit un
considérable effort financier en direction des toxicomanes pour les
extraire du crack et de l’héroïne.
7. Le Collectif est
allé à la rencontre des différents intervenants en
toxicomanie dans son quartier. À ce titre, il a rencontré
l’équipe d’EGO dans une atmosphère très
courtoise. Le Collectif n’a jamais contesté la légitimité
de cette institution et ne pourrait que déplorer une diminution de
subventions qui viendrait entraver son travail.
8. Le Collectif a
organisé sur ces objectifs tout un quartier pendant un an, en associant
ses différentes composantes : commerçants et habitants,
jeunes, nationalités et religions diverses…
9. Le Collectif vient de se
dissoudre, ayant victorieusement effectué le travail qu’il
s’était fixé. L’enjeu désormais est la
politique de réduction des risques que le Collectif a critiquée
comme désastreuse en matière de combat contre la drogue :
elle ne fait que déplacer les problèmes en
« substituant » une drogue à une autre, elle nettoie
la seringue sans nettoyer son contenu, elle prône les économies
budgétaires en supprimant les places de post-cures au profit du subutex
et de la méthadone (vingt fois moins coûteux). Elle en vient
à légitimer une légalisation du crack et de
l’héroïne et à recommander la création de
salles de shoot, dont l’effet le plus sûr serait la
ségrégation définitive du toxicomane.
10. Contre cette politique,
le Collectif soutient : Pas de société sans lutte contre
la drogue !
Cette lutte passe par un effort financier au service d’une
véritable politique de soins.
Daniel Dalbéra, Jamal Faouzi,
François Nicolas et Christian Poitou (de l’ex-Collectif anti-crack)