UN PEU MOINS de caméras et davantage de dialogue. C'est ce qu'espèrent, ce soir, les pères qui tournent une fois par semaine à la rencontre des habitants du quartier Stalingrad et des toxicomanes qui naviguent aux environs de la place de la Bataille-de-Stalingrad (XIX e ).
A l'initiative du Collectif anti-crack, chaque mardi soir jusqu'à l'été, des pères de famille arpentent les rues. Leur premier objectif : « Rappeler aux toxicomanes les règles élémentaires de la vie en commun » pour qu'ils n'importunent plus les gens du quartier. Leur instrument : le dialogue.
Mardi dernier, ils étaient dix à assurer la toute première tournée. Talonnés par les caméras des télévisions, le parcours, entamé boulevard de la Villette et rue d'Aubervilliers, les a menés jusqu'au boulevard de la Chapelle et les rues Caillé et du Département, en passant par les rues du Faubourg-Saint-Martin et de Château-Landon.
François Nicolas, cofondateur du Collectif, tient chronique de ces tournées. Il pointe du doigt les jeunes : « Les discussions un peu soutenues avec des jeunes sont les plus délicates à mener. » Comment les aider à ne pas tomber dans le piège de la drogue, ou comment sortir de cet enfer, les mots sont à chaque fois très forts, à la mesure des situations rencontrées.
J.Cl.
Le Parisien , mardi 19 mars 2002