COMMUNIQUE DE PRESSE

(samedi 22 septembre 2001)

La bataille de Stalingrad continue, jusqu'à la victoire!

Les habitants et commerçants du quartier Stalingrad (10°, 18° et 19°) appellent à manifester une seconde fois contre le trafic de crack le mardi 25 septembre à 18 heures.
Rendez-vous à la sortie du métro Stalingrad au coin de la rue du Fg-St-Martin et du bd de la Villette.
Cette fois, la manifestation parcoura les rues mêmes où le trafic de crack est installé. Pour cela, une protection policière spéciale de la manifestation a été demandée à la Préfecture de Police qui l'a accordée.

Notre première manifestation, mardi dernier, a rassemblé 200 personnes. De nombreux élus du 10° (en particulier le député-maire Tony Dreyfus) et 19° sont venus nous manifester leur sympathie. Notre initiative a été couverte par la presse écrite et télévisuelle (voir la revue de presse proposée sur notre site).
Des premiers résultats en terme de présence policière sont constatables. Mais nous manifesterons jusqu'à la dispersion complète du trafic de crack, sans nous contenter d'initiatives ponctuelles et temporaires de la part des pouvoirs publics et de la police.
L'insécurité due au trafic de crack est devenue dans notre quartier trop grave pour qu'on arrête notre mouvement sans garantie pour l'avenir.
Nous savons que les pouvoirs publics n'ont pas encore pris la décision de rassembler sur cette affaire tous les moyens nécessaires à la suppression du trafic. Ils déclarent attendre des renforts qui ne sont pas encore réunis. Pour notre part, nous ne pouvons attendre des mois: c'est dès maintenant qu'il nous faut protéger femmes, enfants, personnes âgées du quartier. Quel père de famille pourrait accepter que les enfants dont il a la charge soient agressés demain en raison du fait que la police n'interviendra qu'après-demain?

Notre mouvement s'étend, en direction du 19° à la fois chez les habitants et commerçants. Nous avons maintenant l'assurance du soutien de la communauté musulmane attachée à la mosquée de la rue de Tanger (la seconde en importance de tout Paris) ce qui, dans la période, a une grande signification : ceci va renforcer la reprise de possession de l'espace public, contre les dealers, de la population de notre quartier dans toute sa diversité, avec toutes ses composantes.

Par ailleurs nous coordonnons notre mobilisation avec les associations du 18° engagées dans un combat similaire au nôtre dans leur propre quartier.

La clef de la lutte contre le trafic de crack nous semble que la population refuse la "culture de la terreur" (Philippe Bourgois: "En quête de respect ­ Le crack à New York, Seuil) portée par les dealers et reprenne possession de l'espace public qu'ils accaparent.

Nous demandons que la police fasse son travail contre ce trafic en patrouillant jour et nuit au coeur même de la zone hors-la-loi (rues du département et d'Aubervilliers) jusqu'à la dispersion intégrale du trafic.
Nous continuerons de manifester tous les mardi soir jusqu'à cette dispersion.