Nouvelle descente de police à Stalingrad

PLACE DE LA BATAILLE-DE-STALINGRAD (XIX e ), MARDI DERNIER.
Pour la deuxième semaine consécutive, envrion deux cent cinquante riverains et commerçants manifestaient contre le trafic de crack.
(LP/ALAIN AUBOIROUX.)

LA POLICE POURSUIT son offensive contre la drogue et son marché, source d'insécurité dans le quartier de Stalingrad (XIX e ), ses habitants et ses commerçants. Une nouvelle fois cette semaine, les enquêteurs de la brigade des stupéfiants ont ponctué leurs surveillances répétées des lieux par une arrestation. Un trafiquant et sa compagne ont été interpellés aux confins du XIX e et du XI e , après un échange de marchandises à Stalingrad. L'homme, un ressortissant du Mozambique âgé de 41 ans, déjà connu pour des faits du même genre, venait de vendre une dose de crack. Sur lui, il transportait 41 galettes de bonne taille du même produit, représentant une valeur marchande de 6 000 F (914,69 euros) à 8 200 F (1 250,09 euros) environ. A son domicile, le seul gîte qu'on lui connaisse en tout cas, un squat du XX e arrondissement, les policiers ont mis la main sur 22 grammes de cocaïne, sur autant d'héroïne, sur 11 grammes supplémentaires de crack, et sur les traditionnels produits servant à couper et conditionner la drogue.
Des téléphones portables et du matériel hi-fi Le squat recelait aussi un important lot de téléphones portables et du matériel hi-fi et vidéo dont l'enquête devra établir s'ils ont été volés ou s'ils représentent l'investissement du produit de la drogue. L'enquête et les aveux du revendeur ont en revanche d'ores et déjà permis d'établir qu'il tenait régulièrement son commerce dans le quartier de Stalingrad depuis plusieurs mois. Le revendeur a été déféré au parquet de Paris. Mardi soir, comme ils ont décidé de le faire chaque semaine depuis quinze jours, deux cent cinquante habitants et commerçants s'étaient rassemblés pour réclamer une présence policière renforcée dans le quartier, arpentant, sous escorte, les lieux du trafic, entre les rues de Tanger et d'Aubervilliers dans le XIX e , jusqu'à la rue du Chaudron dans le X e . « Pour la première fois, nous manifestons dans les rues où les dealers sont installés, expliquait un riverain. Nous voulons qu'ils sachent que nous reprenons position dans le quartier et que nous ne les laisserons pas agir en toute impunité. » La police, visiblement, non plus.


Claudine Proust -Marie Ottavi
Le Parisien , samedi 29 septembre 2001