Le blâme de la
came
par des jeunes de Stalingrad
(mai 2002)
Il faudrait écrire le blâme de la came.
Déjà la
came, ça devrait même pas être inventé.
La drogue ? C’est clair que cela bousille
le quartier.
Le crack, ça me fout la rage. Avant le quartier
était bien. Maintenant on ne croise plus que des croque-morts ou des
poubelles ambulantes.
Il faudrait donner des exemples dans le
quartier : un tel est en prison, un tel est mort.
La drogue, ça donne ce que sont devenus les
gens d’à côté.
J’ai vu comment ils finissaient les gars.
C’est nul pour la santé.
Quand je me vois et que je vois les drogués,
je me sens mieux !
La drogue, ça pardonne pas ! Si tu rentres dedans, tu n’es pas prêt
d’en sortir !
Il faut dire que tous ceux qui y rentrent n’en
sortent plus qu’en dégradation totale.
La drogue, c’est un cercle vicieux. La
première fois, c’est pas forcément la dernière.
La drogue, ça crée trop de
problèmes.
La drogue, c’est de la mort !
On est pour la vie, la vraie vie, pas la vie
qu’on s’imagine quand on est drogué. La came, ça fait
pas vraiment partie de la vie. La came, ça t’énerve pour
rien.
Je suis contre parce que j’ai pas envie de
pourrir ma vie ! J’ai envie de profiter des choses. Les
drogués, eux, ils ont rien réussi dans la vie. Ils sont malheureux.
Tout le monde a le même cerveau, mais
ça dépend comment tu t’en sers !
Moins tu as de choses à faire, et plus tu as de
chances de tomber là-dedans. Et plus tu as de choses à faire,
moins tu as de chances de tomber là-dedans.
Pour que les jeunes tombent moins facilement, il faut
qu’ils trouvent une activité très tôt, un truc
à faire.
La drogue, c’est dû à un manque
d’activité,
Ce qu’il faudrait, ce serait un stade dans le
quartier, ou un terrain de sport. Il y a rien pour les enfants.
La danse hip-hop, c’est comme une drogue
saine. On y trouve des sensations
qu’on peut pas trouver ailleurs, par exemple quand tu tournes sur la
tête. Quand on a fini, on a qu’une envie, c’est de
recommencer. Et quand ça marche, tu as envie que ça
s’arrête pas. Ces sensations sont tellement fortes qu’on a
pas besoin de drogues. On ressent que
des trucs positifs. On montre qu’on existe. Et on est reconnu.
Pour moi, la came, c’est tellement pas
présent que j’en parle pas, ça existe pas. Quand on met
trop en avant les choses, on peut avoir envie d’y toucher.
J’essaie de pas trop parler de la
drogue avec mes copains
car j’ai peur que ça rentre trop dans la tête.
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Collectif anti-crack
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