Réunion vendredi 2 novembre 2001 avec Roger Madec et son équipe municipale du XIX° arrondissement

Compte rendu (4 novembre)

Rendez-vous, vendredi 2 novembre, à la Mairie du 19°, avec le maire.

Présents pour le Collectif anti-crack :
Brigitte Goglione (habitante)
François Nicolas (habitant)

Présents pour la Mairie:
Roger Madec, maire du 19°
Emmanuel Dufour, directeur de cabinet
François Dagnaud, premier adjoint au maire
Mao Peninou, adjoint au maire

La réunion a duré environ une heure, dans une atmosphère attentive.

Après un exposé général sur la logique et l'histoire de notre mobilisation, nous avons posé trois ensembles de questions :
1. La Mairie du 19° apprécie-t-elle comme nous la gravité de la situation prévalant rue de département et rue d'Aubervilliers début septembre et compte-t-elle prendre des mesures pour que le travail policier se maintienne dans l'avenir?
1. Selon quel calendrier la Mairie du 19° prévoit-elle de rénover le secteur Goix ?
3. Quelles actions contre la drogue la Mairie du 19ème compte-t-elle engager et de quelle manière ces actions s'inscrivent-elles dans un plan parisien d'ensemble ?

Sur ces trois points, il nous a été répondu en substance:

Nous faisons remarquer que le car mis en place à partir de juillet n'avait guère changé la situation, les CRS restant essentiellement stationnés sur le boulevard de la Villette pendant que le trafic continuait deux rues plus loin au vu et au su de tous. Quant aux deux vigiles, ils protégeaient l'intérieur de la bibliothèque et de la crèche sans intervenir sur les bandes stationnant juste en face des entrées concernées ! Nous avons rappelé que tous les commissaires de police rencontrés ont confirmé notre analyse, expliquant que la situation avait bien continué de se dégrader durant l'été en raison d'un affaiblissement des effectifs policiers. Nous avons précisé que les résultats indéniables obtenu depuis l'avaient été à la suite de notre mobilisation et ne s'étaient donc produits qu'au cours du mois de septembre, ce qui, à notre sens, était bien tardif

Nous avons pris acte de ces précisions, nous inquiétant des effets de diffusion sur le 19ème que ne manquerait pas de maintenir un îlot Caillé dans son état actuel de délabrement.

Nous avons réaffirmé qu'à nos yeux la pertinence de toute initiative locale devrait être évaluée du point de son insertion dans une politique globale contre la drogue et qu'à ce titre, il ne nous semblait pas que la ville de Paris ait jusqu'à présent des propositions très claires. Nous avons rappelé que l'inscription d'une structure d'accueil et de soins pour toxicomanes ne se justifie dans un arrondissement que dans deux cas de figures : soit parce qu'un trafic s'y est durablement installé (ce qui n'est pas le cas dans le 19ème, en raison essentiellement de notre mobilisation), soit parce que l'installation de tels centres se ferait simultanément sur tous les arrondissements (ce qui n'est visiblement pas le cas à Paris).
De ce point de vue les déclarations du maire dans « Le Paris du 19ème » (numéro 20, octobre 20001, page 11) nous semblaient pour le moins vagues. Nous lui avons demandé quel était « le problème récurrent » qu'il déclarait vouloir « résoudre efficacement » au moyen d'« une prise en charge sanitaire et sociale des toxicomanes » et quels étaient les besoins auxquels il pensait devoir s'adapter quand il écrivait : « Paris doit mettre en place une offre publique d'accueil et de soins adaptée aux besoins et dotée de moyens efficaces » : besoins des toxicomanes ou besoins des habitants ?
Disons-le : les réponses fournies n'ont pas été d'une clarté aveuglante. Une discussion générale s'en est suivie sur les politiques envisageables aujourd'hui contre la drogue où il nous a semblé être mieux informés que l'équipe municipale du 19ème des problèmes et impasses. Ceci a débouché sur le constat que les orientations actuelles restent bien vagues au niveau parisien et à doivent être précisées.

Accord nous a été donné pour recontacter le cabinet du Maire si nous avions l'impression dans l'avenir que l'effort actuel des services de police se relâchait et si la situation sur le plan de la sécurité se dégradait de manière trop importante dans l'arrondissement.


Notre bilan général

Cela bouge quelque peu dans le 19° arrondissement. Certes la Marie ne semble pas reconnaître aussi clairement que celle du 10ème la pertinence de notre mobilisation. Elle minore la dégradation de la situation qui avait motivé les manifestations des habitants et commerçants. Ceci pourrait faire douter de sa détermination effective à maintenir une pression auprès de la police puisque le premier dispositif policier consistant en la présence de deux vigiles et d'un car de CRS lui semblait somme toute suffisant ! Il nous faudra donc rester particulièrement vigilants, surtout à l'approche de l'été prochain ! Par contre le plan de rénovation semble consistant et pouvoir assez vite commencer de transformer la situation. À suivre également d'assez près
Il apparaît que le point névralgique de tout le quartier Stalingrad se porte maintenant sur le 18ème en sa partie jouxtant immédiatement la rue d'Aubervilliers. Et de ce côté le moins qu'on puisse dire est que cela ne bouge guère du côté de la Mairie. Il faudra discuter de cette situation à notre prochaine réunion publique du samedi 10 novembre.