CONTRE LE CRACK A STALINGRAD ET A PARIS
BILAN ET PERSPECTIVES DE NOTRE MOBILISATION

Compte rendu de notre réunion du samedi 13 octobre en présence d'une soixantaine de personnes (Remarque : nous n'avions pas fait d'appel sur la voie publique en dehors de notre dernière manifestation)

 

BILAN

Notre mobilisation n'a cessé de croître pendant un mois :
· De 80 personnes lors de notre réunion de lancement le 8 septembre, notre nombre a doublé à chacune de nos 4 manifestations : 125 le 18 septembre, 250 le 25 septembre, 500 le 2 oc-tobre pour culminer à 1000 le 9 octobre.
· La diversité de la population du quartier s'est retrouvée dans nos rangs :
- diversité d'âges (des enfants aux personnes âgées),
- diversité de conditions sociales (des classes moyennes aux gens connaissant les conditions de vie les plus dures : rue Caillé)
- diversité d'origines géographiques et culturelles (Mosquée de la rue de Tanger, Centre Culturel Chinois de la rue Bellot, Église catholique de la rue Lafayette)
· Ayant commencé le travail dans notre quartier Stalingrad (10°-19°-18°), nous avons depuis coordonné notre travail avec deux autres quartiers du 18° : Porte de la Chapelle et Château Rouge.

Le dynamisme de cette mobilisation a été pris en compte par la quasi-totalité des partis politiques qui ont été amenés à se situer par rapport à nos exigences : DL, RPR, MRG, PS, Verts, MDC, PCF.

Aspect le plus important : cette mobilisation a remis la police au travail, en particulier sur le point que nous considérions comme prioritaire : la dissolution des bandes mafieuses organisant le trafic du crack dans les rues de notre quartier. Ceci a été fait. Et ceci a bien eu des effets matériels.

Les municipalités ont réagi de manières diverses à notre mobilisation :
- quelques élus du 10° (Verts) et 19° (PCF) sont venus nous rencontrer pour nous exposer leurs manières de voir et leurs propositions propres ;
- d'autres élus nous ont témoigné de leur sympathie, certains participant même à nos manifestations ;
- les Maires sont restés à l'écart, celui du 10° (Tony Dreyfus) se contentant de déclarer que des renforts de police allaient bientôt arriver

La situation a maintenant changé, grâce à notre mobilisation. Nos objectifs ne sont plus les mêmes. Nos méthodes d'actions doivent aussi changer.

Nos objectifs
1) La police doit continuer son travail de contrôle de l'espace public.
2) Les municipalités doivent aussi faire leur travail pour
- s'assurer de la continuité du travail policier ;
- rénover les îlots insalubres.
Notre conviction : les pouvoirs publics doivent assécher le marché du crack par une politique nationale (plutôt que municipale) de prévention des jeunes et de sevrage des drogués.

 

PROPOSITIONS

Notre nouvelle méthode
· Suspendre pendant un mois les manifestations dans notre quartier, le temps d'évaluer les effets de notre mobilisation et d'accumuler de nouvelles forces. Organiser des manifestations tournantes dans le Nord de Paris (quartier Château Rouge pour la nouvelle période).
· Profiter de ce mois pour nouer contact avec de nouvelles composantes de la population (en particulier africaines), pour étendre notre impact à des zones géographiques jusque-là peu atteintes par nos appels, sensibiliser à notre lutte la jeunesse scolarisée.
· Faire, pendant ce mois, un tour d'horizon des actions policières et municipales engagées.
· Maintenir une pression sur les municipalités au moyen d'actions très ciblées nécessitant moins de personnes qu'une manifestation.
· Nous retrouver dans un mois pour faire le point sur la situation et examiner la nécessité ou non de reprendre nos manifestations du mardi soir à Stalingrad.

Nos actions pendant ce mois

1) En collaboration étroite entre les trois quartiers : avec En-traide 18 (quartier Porte de la Chapelle) et Droit au calme (quartier Château Rouge)
· Participer aux manifestations organisées le samedi après-midi tous les quinze jours par Droit au calme (49, rue des Poissonniers). La prochaine a lieu le samedi 20 octobre à 14 heures.
· Coordonner des actions pointues et impromptues pour rappeler fermement nos exigences aux pouvoirs publics et mairies concernées. Un groupe d'organisation inter-arrondissement a été constitué qui mobilisera rapidement les gens s'étant déclarés prêts à participer à ce type d'action.
· Coordonner nos initiatives en matière d'action juridique contre les municipalités, services publics et État français. Deux orientations se dessinent auxquelles nous allons nous associer : les requêtes auprès du tribunal administratif qu'impulse Droit au calme, celles auprès de la Cour Européenne que prépare Entraide 18.

2) Actions spécifiques à notre quartier Stalingrad
· Sensibiliser à notre mouvement certains lieux de travail concentrant beaucoup de personnel (Sécurité Sociale, CAF, Cramif, iBazar) en leur proposant d'organiser, cas par cas, un rassemblement à la sortie de leur travail.
· Toucher de nouvelles composantes du quartier. La priorité serait de s'organiser plus étroitement avec les familles africaines venues ponctuellement dans nos manifestations. Un travail en direction des jeunes lycéens et des parents d'élèves va également se mettre en place.
· Réaliser un dossier (tracts, affiches, presse, photos) pour présenter notre mobilisation auprès de nouvelles institutions du quartier. L'objectif : si nous devions reprendre les manifestations en novembre (parce que la police aurait arrêté son travail ou parce que les municipalités n'auraient toujours pas fait le leur), que nous puissions, dès la première fois, frapper fort dans la rue !
· Réaliser un dossier rassemblant toutes les pétitions, lettres, etc. ayant précédemment circulé et restées sans autre réponse.
· Nous allons demander personnellement à Messieurs Dreyfus et Madec un rendez-vous pour qu'ils nous indiquent leur position de Maire par rapport à notre mobilisation et ses objectifs.

Nous tiendrons pendant tout ce mois une permanence tous les mardi soir de 18h30 à 20H au café Le Rallye (269, rue du Fg-St-Martin).
Nous convoquons d'ores et déjà une réunion publique samedi 10 novembre 2001 à 14h30 à l'Espace St-Martin (256, rue du Fg-St-Martin) pour examiner les résultats de notre action et les suites à donner à notre mobilisation.