Retrouvons-nous mardi 2 octobre à 18 heures, métro Stalingrad

 

POURQUOI MANIFESTONS-NOUS À NOUVEAU ?

Notre première manifestation mardi dernier 18 septembre a déjà eu des effets.
· La presse écrite et télévisuelle a rendu compte de notre mobilisation (voir la revue de presse sur notre site internet)
· Les représentants des pouvoirs publics et divers élus sont venus sur place constater la détermination des habitants et commerçants, tous unis, contre le trafic de crack dans le quartier.
· Des mesures immédiates ont suivi : essentiellement présence policière accrue sur les lieux mêmes du trafic, modifica-tion des palissades entourant les terrains vagues en sorte de faciliter leur surveillance.
Tout ceci, bien sûr, est une bonne chose.

Des mesures ponctuelles
Cependant nous avons appris par différents représentants des municipalités concernées que décision n'avait pas encore été prise de disperser complètement le trafic de ce quartier, l'argument principal employé étant celui de la faiblesse des effectifs policiers disponibles pour cette tâche. Tout semble donc indiquer que les mesures prises restent provisoires, ponctuelles et essentiellement destinées à disperser notre mobilisation. Nous risquons donc de nous retrouver dans une situation inchangée dans quelques semaines si ce n'est quelques jours.
Nous l'avons dit depuis le début : le point essentiel pour disperser durablement le trafic de crack est de ne plus lui assu-rer la tranquillité que lui fournissent des rues à l'abandon. Il faut donc que les pouvoirs publics et la police engagent une campagne massive et prolongée pour bien indiquer que les temps ont changé, que les dealers ne pourront plus faire la loi dans les rues du quartier, que les rues appartiennent bien à la population, non aux trafiquants, et que la police est là pour assurer l'ordre public et protéger la population du quartier.
Il ne suffit pas, pour ce faire, de sorties spectaculaires de cars quelques heures mais bien d'une campagne prolongée engagée contre ce trafic. Les pouvoirs publics sont conscients de cette nécessité mais arguent d'un problème d'effectif policier pour remettre cette campagne à plus tard.

Notre position
Nous réaffirmons ici notre position : cette question des effectifs n'est pas de notre ressort, de même que la gestion des effectifs actuels. Comment les employer, les disposer, les répartir ? Ce point n'est pas de notre responsabilité mais de celle de la police et des pouvoirs publics : ils ne sauraient se défaire sur nous, habitants, de leur responsabilité propre !
Nous assumons notre propre responsabilité et c'est pour cela que nous manifestons de manière prolongée contre le trafic de crack. Nous pensons que le point clef de cette affaire réside dans la capacité des habitants et commerçants du quartier de reprendre l'initiative dans l'espace public, en parlant, affichant, discutant, manifestant. Organiser cela est notre respon-sabilité. C'est notre travail, et nous le faisons.
Protéger la population, assurer l'ordre public dans les rues, empêcher les dealers de nuire, c'est là par contre le travail de la police et la responsabilité des pouvoirs publics et de l'État. Faut-il ou non plus de policiers dans notre quartier pour cela ? Nous n'avons pas à rentrer dans ce débat, interne à l'État. Il nous semble à tout le moins que la tâche exigée pour la dispersion du trafic n'est pas disproportionnée : elle relève du travail ordinaire d'une police qui se respecte ! Une simple patrouille de police opérant jour et nuit au cur du trafic obligerait les dealers à chercher fortune ailleurs. Nous sommes déjà plusieurs à avoir réussi à chasser le trafic de nos cages d'escalier, par la simple présence d'un père de famille perturbant les échanges que ces gens voulaient discrets. Ce qu'une personne, seule et désarmée, peut faire dans un espace privé, plusieurs policiers équipés ne pourraient le faire dans l'espace public ?
C'est donc tout de suite que la police doit faire son travail dans le quartier, à charge pour les responsables de la force publique de gérer comme il leur revient les effectifs présents et futurs. Nous ne saurions accepter que dans les semaines qui viennent d'autres enfants du quartier soient traumatisés par des menaces, d'autres femmes agressées, d'autres per-sonnes âgées terrorisées. Les conséquences sur le long terme d'un seul enfant traumatisé sont trop importantes pour qu'on accepte de les faire courir aux enfants du quartier sous prétexte que la police devrait mieux s'équiper face aux cutters !

Notre tâche : élargir la mobilisation de la population et continuer de manifester.
· Nous travaillons à l'élargissement de notre base de mobilisation dans le quartier. D'ores et déjà les responsables de la mosquée de la rue de Tanger que nous avons rencontrés se sont déclarés partie prenante de notre cause. Nous nous réjouissons, surtout dans la période, que la diversité de la population du quartier se retrouve ainsi, côte à côte, dans le combat contre le trafic de crack. À notre prochaine manifestation, des représentants et des fidèles de cette église seront avec nous dans la rue.
· Nous avons également commencé de coordonner notre action avec celle des habitants du 18ème.
La prochaine manifestation mardi 2 octobre témoignera de cette coordination : elle sera appelée conjointement par des associations des trois arrondissements limitrophes (10ème, 18ème et 19ème) et elle en parcourra les rues : départ à Stalin-grad, circulation dans les rues de nos quartiers et dispersion dans le 18ème.

Pour continuer de nous réapproprier l'espace public, pour contraindre la police à chasser les dealers

Troisième manifestation
mardi 2 octobre à 18 heures, Métro Stalingrad
(coin du bd de la Villette et de la rue du Fg-St-Martin)

Des habitants du quartier Stalingrad