L’INTERVENTION DU MOIS Janvier 2003

 

 

C’est un ancien compagnon, dont nous tairons le nom puisque sa lettre n’est pas une lettre ouverte. Il nous écrit ceci : « Je dois dire que je me retrouve très peu dans l’orientation qui a été prise. En effet cette orientation théorise l’isolement du groupe alors qu’il faudrait au contraire travailler avec d’autres associations, qui sont d’ailleurs loin de se contenter de faire de l’humanitaire… Cette orientation ne reconnaît qu’une seule revendication  digne  d’intérêt alors que pour construire une mobilisation il faudrait au contraire travailler ÉGALEMENT sur des objectifs partiels (cf. la campagne pour que Coca Cola fournisse un traitement à ses employés séropositifs en Afrique, la demande que la France respecte les engagements pris, etc.) »

Il nous paraît intéressant de  retourner ouvertement la question à cet ami. Tu nous proposes de travailler ÉGALEMENT (souligné par toi) sur des objectifs partiels. Soit. Es-tu d’accord pour travailler AUSSI sur l’objectif principal ?  Ou bien lui es-tu opposé ? L’objectif principal, s’il est principal, doit bien mériter pour le moins un AUSSI. L’objectif principal de notre collectif, rappelons-le, est de faire campagne parmi les gens de notre pays pour que la France fournisse les traitements antiviraux aux pays d’Afrique touchés par l’épidémie. Nous avons mis en avant les principes qui sous-tendent cet énoncé. Sont-ils bons, sont-ils mauvais ? Tu ne nous dis pas si tu es pour ou contre. Enfin si, tu dis que tu es plutôt contre, car cette orientation « théorise notre isolement ». Le fait est qu’en la laissant tomber, nous nous retrouverions en vaste compagnie… Mais alors, ce sont notre objectif et les principes que nous défendons qui pour le coup se retrouveraient bien seuls.

Nous n’avons pas le cœur de les laisser ainsi ! Nous restons avec eux, et puisque c’est d’eux qu’il s’agit, proposons-nous de compter les présents plutôt que les absents. Car pourquoi, quand il s’agit de principes et de mot d’ordre, les « qui sont contre », les « qui ne veulent rien faire », et les absents devraient-ils compter plus que ceux qui veulent les défendre, qui sont pour et présents ?. Pauvres principes, si tu n’es pas leur ennemi, laisse leur au moins ceux qui sont avec eux. Pour nous, tout un chacun qui se déclare à leurs côtés, ou même qui souhaite s’en informer ou discuter leur contenu, est bienvenu, et chacun peut  le faire en son nom. Il n’y a pas du tout besoin pour çà d’être une raison sociale. Aussi sommes-nous un collectif. Quant à son but et ses principes, ils sont tels quels. Quant aux interventions, adresses, critiques, propositions, remarques qu’on peut lui faire, toutes sont aussi les bienvenues, et nous serons contents de faire connaître les textes écrits à ce sujet. C’est pourquoi nous tenons nos réunions publiquement. La prochaine aura lieu le 14 février.

 

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