L’INTERVENANT DU MOIS : ERIC FLEUTELOT,

RESPONSABLE DES PROGRAMMES INTERNATIONAUX

DE « ENSEMBLE CONTRE LE SIDA »

 

Il était justement l’organisateur de cette soirée-débat du 1er décembre à Beaubourg, qui avait pour intitulé : « Accès aux traitements, à quand la démocratie ? »

In extremis, nous étant adressé en début de séance au Pr. Kazatchkine, nous avons pu reprendre la parole. Un intervenant d’Act Up présent dans la salle, venait de dire la chose suivante, interpellant une fonctionnaire du ministère de la santé présente aussi dans le public : « N’est-il pas irresponsable de la part du gouvernement français de prétendre que nous n’avons pas besoin de nous mettre sur la liste des pays qui devraient avoir droit d’importer des médicaments génériques, sous l’argument que la France a les moyens d’en produire par elle-même (déclaration en soi intéressante que nous enregistrons) ? Si, continue le militant d’Act Up, survenait une crise sanitaire majeure, par exemple du fait du bioterrorisme, aurions-nous les moyens d’y faire face ? » (sic) A quoi nous répondons : y-a-t-il ou non une crise sanitaire majeure ? Étant donné que 40 millions de personnes sont atteintes par le virus du Sida, nous déclarons qu’il y en a une, et c’est bien précisément sur quoi nous demandons à tout un chacun, madame du ministère comme les autres, de prendre position. La France peut et doit déclarer qu’il y a une crise sanitaire majeure qui nous impose de prendre des mesures d’urgence, telle que la fourniture des traitements aux pays d’Afrique frappés par l’épidémie. Madame du Ministère peut le déclarer, et tout un chacun peut intervenir pour que la France le déclare, en collant une affiche à sa porte, en s’adressant à se amis et voisins, en intervenant sur les marchés, etc… C’est là que Mr. Eric Fleutelot, à qui nous décernons de ce fait haut la main le titre d’intervenant du mois, clôt la séance par ces mots mémorables : Cà suffit de toujours faire porter la responsabilité aux riches ! Les africains doivent s’en prendre à eux-mêmes, à leurs gouvernements. Ils n’ont qu’à être démocrates, et alors, ils auraient les traitements. La Thaïlande et le Brésil sont des démocraties, et c’est d’ailleurs, poursuit-il, nous éclairant sur un point qui était fort obscur, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons intitulé notre soirée-débat : « accès aux traitements, à quand la démocratie ? »

Merci Eric Fleutelot. Les Africains vont enfin savoir de quoi ils crèvent. Ils n’avaient qu’à être des démocrates ! Et au passage, nous comprenons toute la différence qu’il peut y avoir entre un douanier du Congo ou d’ailleurs qui va se mettre une boite dans la poche, et les subventions et dons de Sidaction. On est en démocratie, ou on y est pas, et en tous cas c’est sûr : Eric Fleutelot, lui, donne pour ce qu’il reçoit.