Pourquoi un « COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE : La France doit fournir les traitements » ?

 

A/ LA PANDÉMIE DE SIDA POSE UN PROBLÈME SPÉCIFIQUE :

 

- Un problème d’une gravité sans précédent, dont les solutions sont accessibles : une affaire de volonté.

- Bien sûr, le développement de la maladie dans le tiers-monde renvoie aux inégalités croissantes dans la planète ( sur 40 millions de malades, 30 millions vivent en Afrique,

le cinquième de toute la population en Zambie, etc…)

- Or, le sentiment d’injustice que l’on éprouve à cette idée s’accompagne presque fatalement d’un sentiment d’impuissance paralysante, devant la portée démesurée du problème.

- Mais, concernant la maladie contagieuse et mortelle qu’est le SIDA, la terreur ancestrale devant les forces obscures destructives –comme l’était la peste noire - n’est plus de mise :

1 – la cause de cette catastrophe sanitaire sans précédent est clairement identifiée ;

2 – un traitement est disponible (depuis 1996, le malade ne meurt plus, la maladie de la mère ne se transmet plus au fœtus).

 

B/ L’INÉGALITÉ D’ACCÈS AUX TRAITEMENTS RENVOIE À UNE QUESTION ÉTHIQUE

 

- Les traitements ne sont accessibles que dans les pays riches.

La progression mortelle de la pandémie ne concerne que les pays pauvres.

Sur les 39 millions de malades environ hors occident, 200 000 seulement sont soignés.

- Nous refusons la division de l’humanité entre hommes et sous-hommes.

Nous le refusons toujours, par principe.

Nous le refusons concrètement, par un acte déterminé, à chaque fois que nous y sommes confrontés et que nous avons le pouvoir de le faire.

C’est le cas ici.

- Sachant et pouvant, ne rien dire et ne rien faire reviendrait à laisser mourir volontairement tous ces gens.

Dans ce cas, moralement, le crime contre l’humanité, par non-assistance à personne en danger, paraît constitué.

Dès lors que les moyens existent, que les coûts de fabrication peuvent être abaissés à des niveaux rendant leur production à grande échelle accessible, tous les malades peuvent être traités.

- Cet horizon de l’universel nous fonde comme humains.

S’ils peuvent être traités, ils doivent être traités.

S’ils ne peuvent se payer le traitement, d’autres doivent le faire, c’est à dire ceux qui peuvent, dès lors qu’ils savent.

Nous le savons, nous le pouvons, donc nous considérons que nous le devons.

 

C/ LES INSTANCES INTERNATIONALES LAISSENT PERDURER DEPUIS LE DÉBUT CETTE SITUATION INTOLÉRABLE

 

- Dès le début de la pandémie, dans les pays sous-développés, des mesures de prévention cruciales ont été négligées par les organisations internationales qui en ont la responsabilité.

Seuls quelques pays – Ouganda, Sénégal, Thaïlande — qui ont osé adopter une politique différente et prendre des mesures préventives, sont moins atteints.

- Lorsque les traitements efficaces ont été découverts, en 1996, les pays pauvres en ont été écartés sans débat.

- Ce silence choquant installe dans la conscience commune une pseudo-évidence, selon laquelle le mal serait guérissable ici, inéluctable ailleurs.

- Mais depuis que des mobilisations politiques se développent dans certains pays — Afrique du Sud, Brésil, Thaïlande — la question des traitements pour tous est enfin posée.

- Si alors les instances internationales acceptent enfin de se saisir du problème, c’est pour la forme, et les mesures ne suivent pas.

- Les financements annoncés seraient déjà insuffisants, et ils ne sont même pas concrétisés

( cela vaut pour la France).

- Derrière les déclarations de principe, seuls quelques échantillons de malades seront soignés.

- Cette discrimination insupportable se traduit aussi dans les stratégies thérapeutiques et le choix de traitements dont on sait qu’ils entraînent des résistances virales irréversibles !!!

 

D/ LA RÉPONSE RELÈVE D’UN TRAITEMENT POLITIQUE

 

- Nous appelons à la prise de conscience et à la mobilisation.

- L’ampleur du désastre exige des actions globales, au niveau des gouvernements, aucune addition de mesures individuelles n’y suffirait.

- La pression des citoyens est indispensable. La volonté politique est nécessaire et suffisante pour aller plus loin.

- L’engagement des pays riches au niveau gouvernemental est seul capable d’apporter les réponses adaptées.

- Comme citoyens d’un pays riche, nous pensons qu’une réponse doit être apportée par notre pays. Elle doit être à la mesure du problème, et de la place historique de notre pays dans le monde.

- Depuis l’évolution de la position des laboratoires pharmaceutiques –sous l’effet des pressions existantes – et à la suite d’actions thérapeutiques locales et expérimentales probantes, ni les obstacles économiques, ni les obstacles techniques de la délivrance de soins à grande échelle ne sont plus insurmontables.

- Vivant en France, nous demandons que l’État s’engage réellement, fabrique et fournisse les traitements génériques, notamment aux pays d’Afrique avec lesquels notre pays a des liens historiques, et  parce que c’est en Afrique que la situation est la plus grave, tout en appelant à ce que la lutte soit aussi menée dans tous les autres pays, en Afrique et dans le monde.

- Nous voulons nous donner les moyens d’être entendus, et donc nous voulons être nombreux à demander.

 

E/ CETTE POSITION S’OPPOSE À UN IMPLICITE CONSENSUEL PSEUDO-HUMANITAIRE

 

- L’étude précise des situations concrètes montre que les actions en cours reviennent à traiter une poignée de malades sélectionnés ; l’acceptation de cette sélection est une honte.

- Le Fonds Mondial espère si les promesses étaient tenues (et les versements promis par les pays ne viennent pas) que les 30 000 malades déjà traités en Afrique soient multipliés par six en six ans, alors qu’il y a trente millions de malades en tout !!!!!

- Il faut savoir et dénoncer que l’aide internationale, d’inspiration dite « humanitaire », dont il est question dans les médias, est dérisoire sur le terrain, et procède d’une orientation ambiguë, dont les effets s’avèrent pervers.

- Cette manipulation impersonnelle de la culpabilité suscite le compassionnel, qui revient à juxtaposer des annonces généreuses avec le savoir qu’elles ne seront pas appliquées.

- Ce clivage de la pensée permet la restauration de la bonne conscience à peu de frais, et installe une indifférence devant l’agonie de l’autre, déshumanisante pour les deux protagonistes.

- Ce dévoiement de « l’humanitaire » suppose et renforce la co-existence implicite d’une humanité et d’une sous-humanité (un apartheid planétaire).

- Au contraire, la volonté de poser le problème au niveau politique traduit le refus d’entériner la discrimination et s’inscrit dans la ligne qui a inspiré la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (santé et soins médicaux à l’article 25).

 

F/ QUELS MOYENS D’ACTION ?

 

- Une déclaration est disponible sur le site, pour être signée.

Cette pétition a déjà reçu de nombreuses signatures.

- Les grands journaux ont refusé de la publier, ce qui sera le cas tant que ce débat n’existe pas dans l’espace public.

- Il nous revient de le faire exister.

 

Et maintenant :

- Amplifier la déclaration, en la signant, en la faisant circuler à tous ses proches 

- Chercher à la faire publier

- Solliciter à nouveau tous ceux qui ont signé, pour les informer, leur demander d’intervenir selon leurs moyens

- Des distributions de tracts ont lieu sur des marchés, dans des lieux publics

- Un dossier est en cours de constitution, en vue d’une publication .

- Un éditeur sera à trouver.

- Des réunions publiques mensuelles sont organisées à partir de 2003

- Cette liste reste ouverte : que chacun s’empare de cette question et apporte ses réponses…

 

Signez la pétition et faites-la connaître

 

Contactez-nous en écrivant à « campagne.sida@noos.fr ».

 

 

 

Venez tous les 2° vendredis du mois à 20h30

CICP

21 ter rue Voltaire

75011 PARIS

 

Première réunion le vendredi 10 janvier 2003