COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE : LA FRANCE DOIT FOURNIR LES  TRAITEMENTS – TRACT N° 3  ECRIRE LES GRANDS RECITS DE CE PAYS SE REUNIR POUR CETTE CAMPAGNE

 

Ne savons-nous pas que le colonialisme est encore là ? Si, nous le savons.

Alors quel sens cela a-t-il de dire ? La France doit fournir les traitements ?La France aurait parfaitement les moyens de fournir les traitements à ses anciennes colonies d’Afrique. Un pays, le  Brésil, a décidé de fournir gratuitement les traitements non seulement à tous ceux qui en ont besoin au Brésil, mais dans d’autres pays, comme le Cap Vert et la Guinée Bissau. Ce que le Brésil peut, la France le peut aussi. Mais la France, elle, n’a pas fourni un sel comprimé à ses anciennes colonies d’Afrique .Cela porte jugement sur ce pays, la France.

 

LA FRANCE, PAYS POST COLONIAL, UN COLONIAL SANS COLONIES.

 

Colonial, se garder ses prés carrés, privilèges et affaires,  intervenir sans   même le semblant du moindre respect démocratique –en Haïti pour enlever  le président élu, au Togo  pour  avaliser des élections bidon ;

Post-colonial, revendiquer l’irresponsabilité , prétendre que tout relève des gouvernements ou soi-disant gouvernements locaux. La France n’accorde plus de visas aux personnes venant de ses anciennes colonies d’Afrique (contrairement à l’Angleterre par exemple). Là-bas coopérants, les français, ici, immigrés et persécutés, les gens d’Afrique. Tout récemment, la préfecture de Paris a refusé d’accorder un permis de séjour pour soins à des personnes atteintes par le VIH sous le motif.. que les gens pouvaient se soigner dans leur pays d’origine. Ainsi non seulement la France n’accepte pas de prendre ses responsabilités de riche, mais elle prétend ignorer faits et chiffres connus de tous, et dénier  les droits des malades qui vivent ici.

Post-coloniale, la France maintenant fabrique ses indigènes à l’intérieur de ses frontières, les milliers d’ouvriers et travailleurs qui sont sans papiers parce que la loi française leur refuse les papiers –infâme loi de dix ans qui ne donne même pas de papiers après dix ans- : des gens qui travaillent dur et, alors qu’ils cotisent comme tout le monde, se voient privés de droits sociaux, traqués et pourchassés comme s’ils étaient des délinquants.

Mais colonial, très colonial, le style et la façon de déambuler de la police qui « occupe » ce quartier, comme si c’était la casbah d’Alger et là sans FLN, juste pour « nous mater », comme dit quelqu’un ici, nous qui n’avons jamais rien fait. Comme les jeunes gens des banlieues viennent aussi à leur manière de le faire savoir – à quoi le gouvernement juge bon d’envoyer la réponse d’une loi d’exception de la guerre d’Algérie.

 

MAIS LA FRANCE C EST QUI ? LE PAYS C EST QUI ?

 

Est-ce que c’est seulement les politiciens, les riches, les profiteurs ? Eux qui justement,et de plus en en plus, se moquent du pays ?  Ici même, les gouvernants sont discrédités parce que les gens les voient avec raison de plus en plus comme ces cliques d’affairistes qui ne s’occupent que de leurs élections et fortunes personnelles. Le vote n’est plus dans le semblant du choix d’une politique ou d’un programme, comme on disait. Mais au contraire, il est admis que les politiciens ne choisissent leur action que dans le but des élections, pour être personnellement candidats, ou élus.. donc juste pour eux-mêmes. Et dans le cas du referendum sur la constitution européenne, les gens ont majoritairement dit non, mais ce choix majoritaire, que change-t-il ?Ainsi, ils ont certes le pouvoir, les journaux, l’argent, mais on ne peut pas dire qu’ils représentent le pays et on ne peut pas dire que le pays c’est eux.

Un pays, ce sont ceux qui vivent dans le pays, qui y travaillent, qui le font vivre, qui s’en soucient. La France, c’est nous et vous. C’est pourquoi nous sommes là et ailleurs distribuant le tract.  C’est aux gens du pays de se prononcer, de dire ce qui est bon pour le pays. Fournir les traitements, la France peut le faire, c’est légal. Nous pensons qu’elle doit le faire, que c’est juste et que c’est bon pour le pays, c’est pourquoi nous organisons cette campagne politique.

 

DEUX VOIES, DEUX CHEMINS ICI POUR LE PAYS

 

Ici en France parmi les gens il y a en fait deux points de vue opposés sur le pays.

Il y a ceux, que tente d’organiser un Sarkozy , ou  un Kouchner , qui pensent qu’il faut à tout prix préserver ses privilèges de pays riche, rester collés aux Etats-Unis, : ces gens, même si eux-mêmes ,n’en font pas partie,  veulent s’identifier aux riches et écraser et écarter les pauvres. Ils craignent les « miséreux » d’Afrique. Ils craignent comme leur pire cauchemar, c’était cela le qui les a fait frémir  au récit et aux images de ceux qui se sont organisés pour franchir le barbelé qui limite sur le sol marocain « l’Europe » de l’Afrique, que les pauvres s’organisent et réclament un jour leurs droits et leur dû. Car, comme le disait aussi quelqu’un ici, quand les pays riches envoient de bons discours sur « l’allègement de la dette », il faudrait peut-être commencer par faire les comptes, et savoir qui  doit à qui. Ils craignent leurs  enfants ici même, soutenant un gouvernement qui désigne comme colonie intérieure  les cités de banlieue. Ils pleurent quand brule une voiture vide, et pas un hotel plein de gens ! Cela revient à abandonner en fait toute idée du pays, identifié aux intérêts du petit groupe des plus riches.

 

Nous voulons par notre campagne contribuer à donner sa voix et son corps à une autre idée du pays.Notre proposition sur la France est fondée sur trois principes qui sont liés entre eux :

Il y a un seul monde,Il y a des pays Et Il y a des gens.Tous les gens ont droit à vivre et à être soignés. Tous les pays doivent prendre leurs responsabilités. Il est certain que l’on ne peut avoir une idée forte de notre pays si l’on commence par exclure une partie du monde du droit à l’existence.

Notre mot d’ordre : la France doit fournir les traitements, ouvre la possibilité d’une autre voie, c’est une proposition d’émancipation sur la place de la France dans le monde : ne pas s’aligner sur les Etats-Unis, mais au contraire considérer les pays et se compter au nombre des pays qui vont de l’avant par rapport au droit  des gens.

 

Le rapport post colonial à l’Afrique: voir l’Afrique comme un lieu d’écart, le lieu  du malheur et de la misère, comme la montrent tous  les journaux, empêche les gens d’ici de voir la réalité du monde et  de la France. Cette vision pousse les gens d’ici à s’allier à leurs ennemis plutôt qu’à leurs amis. L’intérêt des petites gens ici, c’est de s’allier aux ouvriers sans papiers pour obtenir le droit de vivre librement, de soutenir leurs enfants contre les exactions de la police, non de s’identifier aux classes moyennes pour l’écrasement des plus pauvres.

 

C’est pourquoi nous pensons très important de RECUEILLIR ET DIFFUSER DES RECITS, VOS RECITS, QUI DISENT LES TRAJETS REELS DES GENS, LA REALITE DE LA VIE ICI ET AILLEURS, QUI DISENT CE QUI FAIT ET CE QUI EST NOTRE PAYS. Nous-mêmes avons appris beaucoup en venant ici à Château Rouge.
Nous vous proposons d’écrire ensemble des recits, d’en faire la matière d’un journal, et D’ORGANISER DES REUNIONS POUR FAIRE AVANCER NOTRE CAMPAGNE. Nous proposerons des réunions  le samedi à 16 heures chaque fois que nous venons ici.Par ailleurs vous pouvez consulter notre site internet: http ;//www.entretemps.asso.fr/Sida, nous écrire à campagne ;sida@noos.fr ou à Campagne Sida en Afrique c/o AGECA service boite postale 177 rue de Charonne 75011 Paris