MAIS
LA FRANCE C’EST QUI ? UN PAYS, C’EST QUI ?
Est-ce
que c’est seulement les gouvernements, les riches, les profiteurs ?
C’est-à-dire ceux, en fin de compte, qui justement se moquent du pays ? On
ne peut pas en même temps dire : « ils se moquent du pays », et
penser que le pays, c’est eux.
Nous
disons : un pays, ce sont ceux qui vivent dans le pays. Donc la France, c’est
nous et vous. Voilà pourquoi nous sommes là, distribuant le tract. Ce qui peut
faire basculer le désespoir, ici ou ailleurs, c’est la mobilisation des gens.
C’est le combat pour l’accès aux traitements. Ce combat, il est juste de le
mener en France : fournir les traitements, la France peut le faire, c’est
légal. On a compris que les grands, les riches, les décideurs, ne le veulent
pas. C’est pour cela que nous organisons une campagne politique, on a compris
que : ce qui peut se résoudre dépend d’un combat. On ne peut pas compter
sur les gouvernements d’ici ou là-bas, mais sur la mobilisation des gens.
Se
mobiliser, çà veut dire quoi ? Bien sûr, çà ne peut pas être seulement
nous souhaiter bon courage et nous planter là. À quelques uns, on ne peut pas changer
la situation. Par exemple, il faudrait faire une marche publique. Une
manifestation, çà se prépare par des rencontres, des réunions.
Quelqu’un
demande : est-ce qu’il faut donner de l’argent pour cela ? Mais non, il ne faut pas donner de
l’argent, il suffit d’être là, de participer soi-même. Une politique, c’est un
changement de terrain, c’est un travail gratuit.
Quelqu’un
encore dit : il y aura toujours l’injustice. Peut-être c’est vrai, mais il
y aura aussi toujours ceux qui veulent la justice. Ceux-là, on doit les voir,
leur parole doit compter et pour cela il faut qu’ils se retrouvent, qu’ils
s’organisent.
Un
autre encore dit : donner ne sert à rien, il y en a trop qui se servent au
passage. Même si la France donnait les traitements, les traitements
n’arriveraient pas jusqu’à ceux qui en ont besoin. C’est oublier que quand on
s’organise, la situation n’est plus la même. Quand on se mobilise, quand les
gens se montrent, alors ce qui était maintenu invisible vient dans la lumière,
tandis que ceux qui agissaient dans l’ombre n’ont plus la même liberté de le
faire. Cela est vrai en France comme dans les pays d’Afrique. Si on se mobilise
en France, alors l’Afrique elle-même, dont les journaux et les medias français
donnent une si fausse image, deviendra visible autrement pour les gens d’ici.
De même que ceux qui sont malades, quand il y a une mobilisation contre
l’épidémie, n’ont plus besoin de vivre dans la crainte en se cachant.
Prenons
l’exemple des réunions que nous vous proposons de faire ensemble. Une réunion
peut décider d’adopter une déclaration et l’envoyer. Alors déjà c’est quelque
chose de plus, quelque chose de nouveau dans la situation. Le point de vue des
gens devient visible.
Une
réunion, c’est aussi nous rendre visibles à nous-mêmes : apprendre à se
connaître, faire le récit ce qui
nous a amenés ici, les unes ou les autres, y dire son expérience et sa
pensée.
MAIS
EST-CE QU’ON A LE DROIT DE LE FAIRE ? EST-CE QU’ON PEUT LE FAIRE ?
La
réponse est oui, c’est légal. Comme le montre l’exemple du Rassemblement des
Collectifs des ouvriers sans papiers des foyers et de l’Organisation politique,
qui a déjà organisé plusieurs manifestations. Voici un extrait du tract avec
lequel ils appelaient à une manifestation le 21 mai dernier.
« Un pays c’est tous les gens qui y
vivent ! Contre le plan Chirac–Villepin de guerre contre les gens,
manifestons le 21 mai pour la paix civile !
De
Villepin et Sarkozy cachent le travail que les ouvriers sans papiers font tous
les jours. Pour que quelqu’un puisse s’asseoir à son bureau en costard-cravate,
il faut bien que des ouvriers aient monté les parpaings, que d’autres aient
nettoyé le bureau. Et quand vous mangez au restaurant, quelqu’un lave les
assiettes. Un pays, pour marcher, a besoin de ses ouvriers. N’importe qui peut
comprendre çà. Le pays a besoin de ses ouvriers, nous appelons à les
régulariser. D’autres pays ont été capables de le
faire, est-ce que la France est un plus petit pays que l’Espagne qui n’a pas la
force de faire ce que l’Espagne fait ? Régularisation sur la base du
travail ! Pour la paix civile ! La manifestation est autorisée et chacun peut sortir
sans crainte ».
Ce
Rassemblement appelle à une nouvelle manifestation le samedi 25 Juin à 14h30 place de la
République à Paris. Nous
y prendrons part. Nous vous
proposons de venir y assister et y
prendre part vous-mêmes.
LE
COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE : LA FRANCE DOIT FOURNIR LES
TRAITEMENTS A BESOIN DE GRANDIR
Pourquoi
il existe des traitements pour les riches et pas pour les pauvres ?
Comment les pauvres peuvent-ils se sortir de cette situation qui est très très
désastreuse ?
On
veut que la France prenne ses responsabilités et on a compris que la France,
c’est vous, c’est nous, ce sont les gens qui y vivent.
Nous
mettons en avant ces principes :
Il
y a un seul monde,
Il
y a des pays,
Et
il y a des gens. Tout le monde a même droit d’exister,
LES
TRAITEMENTS DU SIDA DOIVENT ETRE POUR TOUS
Nous
vous proposons de vous organiser avec nous, pour ce mot d’ordre, en prenant ces
principes. De devenir des militants de notre collectif. Pour cela ; le plus simple est de
prendre contact ici même.
Vous pouvez aussi nous écrire : Campagne
Sida en Afrique c/o AGECA service boîte postale 177 rue de Charonne 75011 Paris
ou par mail : campagnesida@noos.fr
Et
consulter tous nos textes sur le site http//www.entretemps.asso.fr/Sida