COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE : LA FRANCE DOIT FOURNIR LES TRAITEMENTS -   TRACT N° 2 – APPEL A LA MANIFESTATION DU COLLECTIF DES OUVRIERS SANS PAPIERS DU  25 JUIN

 

Nous, militants  du Collectif, nous voulons que la France assume sa responsabilité . Ce que nous avons appris depuis cinq ans, c’est que ni  le gouvernement ni les décideurs en général n’ont l’idée de fournir les traitements aux pays d’Afrique. Au jour d’aujourd’hui, la France n’a pas fourni un seul comprimé aux pays touchés par l’épidémie du Sida. Pas un seul comprimé aux pays colonisés par la France. Partout dans le monde, le président Chirac fait des discours sur l’épidémie du sida et l’accès aux traitements. Partout sauf dans sa longue tournée dans les pays d’Afrique et en France même. « Au Togo, il est venu voir son propre ami personnel ». Quand il est au Japon, partout où çà n’a pas de conséquences, Chirac fait des discours en faveur du droit à la santé des pauvres. Mais là où la situation est criante sous ses yeux, là où il a le pouvoir de parler et d’agir pour l’accès aux traitements des gens pauvres et où il doit le faire, il ne dit pas un mot, il affiche son mépris et le manque total de volonté politique de la France face à l’épidémie qui décime l’Afrique.

 

Nous savons que la France est et reste un pays colonisateur : un colonisateur se déclarant irresponsable.  Les ex-colonies ne sont qu’un champ privé pour les affaires, et on désigne comme  responsables de la situation les cliques des affairistes et serviteurs des affairistes que la France met en place ou soutient, sous le nom de gouvernement, fut-ce au prix de centaines de mort. La France est abaissée, et ses propres gouvernants ressemblent de plus en plus eux-mêmes à ces cliques d’affairistes qui n’agissent pas pour leur pays, mais ne s’occupent que de leurs élections, réélections et fortunes personnelles.

 

La France est aussi un pays colonisateur à l’intérieur de ses frontières. Elle a ses indigènes : les milliers d’ouvriers et travailleurs sans papiers qui travaillent dur, et qui, alors qu’ils cotisent comme tout le monde, se voient privés de droits sociaux, traqués et pourchassés comme s’ils étaient des délinquants.

 

MAIS LA FRANCE C’EST QUI ? UN PAYS, C’EST QUI ?

Est-ce que c’est seulement les gouvernements, les riches, les profiteurs ? C’est-à-dire ceux, en fin de compte, qui justement se moquent du pays ? On ne peut pas en même temps dire : « ils se moquent du pays », et penser que le pays, c’est eux.

Nous disons : un pays, ce sont ceux qui vivent dans le pays. Donc la France, c’est nous et vous. Voilà pourquoi nous sommes là, distribuant le tract. Ce qui peut faire basculer le désespoir, ici ou ailleurs, c’est la mobilisation des gens. C’est le combat pour l’accès aux traitements. Ce combat, il est juste de le mener en France : fournir les traitements, la France peut le faire, c’est légal. On a compris que les grands, les riches, les décideurs, ne le veulent pas. C’est pour cela que nous organisons une campagne politique, on a compris que : ce qui peut se résoudre dépend d’un combat. On ne peut pas compter sur les gouvernements d’ici ou là-bas, mais sur la mobilisation des gens.

 

Se mobiliser, çà veut dire quoi ? Bien sûr, çà ne peut pas être seulement nous souhaiter bon courage et nous planter là. À quelques uns, on ne peut pas changer la situation. Par exemple, il faudrait faire une marche publique. Une manifestation, çà se prépare par des rencontres, des réunions.

Quelqu’un demande : est-ce qu’il faut donner de l’argent pour cela ?  Mais non, il ne faut pas donner de l’argent, il suffit d’être là, de participer soi-même. Une politique, c’est un changement de terrain, c’est un travail gratuit.

Quelqu’un encore dit : il y aura toujours l’injustice. Peut-être c’est vrai, mais il y aura aussi toujours ceux qui veulent la justice. Ceux-là, on doit les voir, leur parole doit compter et pour cela il faut qu’ils se retrouvent, qu’ils s’organisent.

Un autre encore dit : donner ne sert à rien, il y en a trop qui se servent au passage. Même si la France donnait les traitements, les traitements n’arriveraient pas jusqu’à ceux qui en ont besoin. C’est oublier que quand on s’organise, la situation n’est plus la même. Quand on se mobilise, quand les gens se montrent, alors ce qui était maintenu invisible vient dans la lumière, tandis que ceux qui agissaient dans l’ombre n’ont plus la même liberté de le faire. Cela est vrai en France comme dans les pays d’Afrique. Si on se mobilise en France, alors l’Afrique elle-même, dont les journaux et les medias français donnent une si fausse image, deviendra visible autrement pour les gens d’ici. De même que ceux qui sont malades, quand il y a une mobilisation contre l’épidémie, n’ont plus besoin de vivre dans la crainte en se cachant.

Prenons l’exemple des réunions que nous vous proposons de faire ensemble. Une réunion peut décider d’adopter une déclaration et l’envoyer. Alors déjà c’est quelque chose de plus, quelque chose de nouveau dans la situation. Le point de vue des gens devient visible.

Une réunion, c’est aussi nous rendre visibles à nous-mêmes : apprendre à se connaître, faire le récit ce qui  nous a amenés ici, les unes ou les autres, y dire son expérience et sa pensée.

 

MAIS EST-CE QU’ON A LE DROIT DE LE FAIRE ? EST-CE QU’ON PEUT LE FAIRE ?

 

La réponse est oui, c’est légal. Comme le montre l’exemple du Rassemblement des Collectifs des ouvriers sans papiers des foyers et de l’Organisation politique, qui a déjà organisé plusieurs manifestations. Voici un extrait du tract avec lequel ils appelaient à une manifestation le 21 mai dernier.

« Un pays c’est tous les gens qui y vivent ! Contre le plan Chirac–Villepin de guerre contre les gens, manifestons le 21 mai pour la paix civile !

De Villepin et Sarkozy cachent le travail que les ouvriers sans papiers font tous les jours. Pour que quelqu’un puisse s’asseoir à son bureau en costard-cravate, il faut bien que des ouvriers aient monté les parpaings, que d’autres aient nettoyé le bureau. Et quand vous mangez au restaurant, quelqu’un lave les assiettes. Un pays, pour marcher, a besoin de ses ouvriers. N’importe qui peut comprendre çà. Le pays a besoin de ses ouvriers, nous appelons à les régulariser.  D’autres pays ont été capables de le faire, est-ce que la France est un plus petit pays que l’Espagne qui n’a pas la force de faire ce que l’Espagne fait ? Régularisation sur la base du travail ! Pour la paix civile ! La manifestation est autorisée et chacun peut sortir sans crainte ».

Ce Rassemblement appelle à une nouvelle manifestation  le samedi 25 Juin à 14h30 place de la République à Paris. Nous y prendrons part. Nous  vous proposons de venir y assister  et y prendre part vous-mêmes.

 

LE COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE : LA FRANCE DOIT FOURNIR LES TRAITEMENTS A BESOIN DE  GRANDIR

 

Pourquoi il existe des traitements pour les riches et pas pour les pauvres ? Comment les pauvres peuvent-ils se sortir de cette situation qui est très très désastreuse ?

On veut que la France prenne ses responsabilités et on a compris que la France, c’est vous, c’est nous, ce sont les gens qui y vivent.

Nous mettons en avant ces principes :

Il y a un seul monde,

Il y a des pays,

Et il y a des gens. Tout le monde a même droit d’exister,

LES TRAITEMENTS DU SIDA DOIVENT ETRE POUR TOUS

Nous vous proposons de vous organiser avec nous, pour ce mot d’ordre, en prenant ces principes. De devenir des militants de notre collectif.  Pour cela ; le plus simple est de prendre contact ici même.

Vous pouvez aussi nous écrire : Campagne Sida en Afrique c/o AGECA service boîte postale 177 rue de Charonne 75011 Paris ou par mail : campagnesida@noos.fr

Et consulter tous nos textes sur le site http//www.entretemps.asso.fr/Sida

 

Campagne Sida en Afrique