« CE QUI PEUT SE RESOUDRE DÉPEND D’UN COMBAT »

 

COLLECTIF POLITIQUE SIDA EN AFRIQUE :

LA FRANCE  DOIT FOURNIR LES TRAITEMENTS

 

 

 

« Ce qui peut se résoudre dépend d’un combat. Ce qui est sûr, c’est que si il n’y a pas des gens ici pour le mener cela ne se fera pas »

 

Cette phrase était dans le dernier tract que nous vous avons  donné. Nous parlions de résoudre une grande chose : l’accès aux médicaments pour les gens atteints du Sida sur le continent africain. Donc une question de vie ou de mort pour des milliers et même des millions de gens. « C’est un combat énorme, car il est mené pour les gens qui sont là-bas… La France a la capacité d’aider ces pays-là.. Mais « il est clair aussi que ni le gouvernement ni les décideurs en général n’ont l’idée de fournir les traitements aux pays d’Afrique. Leur idée est que la France doit conserver ses privilèges de pays riche, qu’elle ne doit surtout pas agir comme un pays libre dans le monde ».

Au jour d’aujourd’hui, la France n’a pas fourni un seul comprimé aux pays d’Afrique touchés par l’épidémie du Sida – pas un seul comprimé aux pays longtemps colonisés par la France.

 

L’un d’entre vous nous a dit qu’il croyait que la France le faisait déjà. Ce n’est pas exact. D’où vient cette croyance ? Peut-être de se mal informer. C’est le but des médias cette mal-information : une croyance se fabrique à partir de bouts de propagande mal raccordés émis par la télévision .Cela donne par exemple une confusion entre les médicaments, qui existent ici mais pas en Afrique, et « le vaccin », dont la télévision parle souvent justement parce qu’il n’existe pas du tout, même pas comme idée ou projet. Ou bien cela fait confondre les discours prononcés par Chirac quand il est en représentation à l’étranger, avec une action réelle de la France. Or les discours de Chirac disent : « La France » voudrait que… espère que… quelqu’un, par exemple les organisations internationales, fasse quelque chose », comme si lui-même n’avait aucun pouvoir de rien faire, comme si « La France » n’existait pas, comme s’il était lui-même un pékin impuissant et pas un président de la République.

 

Mais nous dirons aussi. Celui qui croit veut croire. Celui qui croit « la France le fait déjà » exprime aussi son souhait. Il espère, il veut penser, que la France est bien comme elle est et qu’elle fait ce qu’elle doit faire dans le monde comme il est. Autrement dit cela qui y croit, poussé par un désir conservateur, se la raconte un peu.

OR VRAIMENT NON, ce n’est pas ainsi. Si la France « comme elle est », avec son gouvernement ;, ses décideurs, ses médias, ses députés et même ses proviseurs, voulait fournir les traitements , afin d’alléger les souffrances et de contrôler l’épidémie, et bien, elle l’aurait déjà fait depuis neuf ans que ces traitements existent.

C’est pourquoi dans notre réunion les gens ont dit avec justesse : « la France a la capacité d’aider ces pays-là. L’idée est bonne, car il y a la possibilité. Mais en même temps c’est un combat énorme… Ce qui est sûr, c’est que s’il n’y a pas des gens ici pour le mener cela ne se fera pas ».

 

                                          *******************************

 

« Ce qui peut se résoudre dépend de l’argent »…. 

 

C’est ce que nous a répondu l’un d’entre vous.

Mais il était intelligent et  il n’y croyait pas vraiment.

Nous venons de le montrer. Si la France des riches, la France « qui a du pouvoir » voulait fournir les traitements aux pays africains, elle l’aurait déjà fait.

Si les riches voulaient partager, çà se saurait ! Mais c’est le contraire, c’est pourquoi ils sont riches.

Ce qui dépend de l’argent c’est d’avoir plus d’argent.

Les riches veulent seulement être plus riches.

Ce que les pauvres ont autrefois pu conquérir, c’est par leur organisation, leur discipline et leurs combats.

« C’est vous qui avez fait tout çà » , a dit quelqu’un. Nous les français ? Nous les militants ?

Nous avons répondu. Nous militants et les ouvriers. Nous militants et les ouvriers immigrés. C’était avant le temps de Mitterrand Jospin etc… Et « tout çà », que vouliez – vous dire par là, c’était quoi « tout çà » ? C’était être capable de s’armer de sa volonté pour conquérir des choses importantes. C’était, faire exister ce qui est possible.

 

Nous savons tous qu’une époque entière de pensée et de combat des ouvriers et du peuple, ici et dans le monde entier, est terminée. C’est pourquoi çà va mal en général.

Alors, plutôt que de se réfugier dans des contes pour enfant : « « Si moi j’étais riche, moi je ferais le bien !!! Si j’étais roi, j’arrangerais le monde.. Si j’étais le khalife à la place du khalife… »,

Mieux vaut recommencer :non pas ce qui a déjà eu lieu !

Mais il s’agit de reprendre le travail, c’est-à-dire penser ce qui est à faire aujourd’hui. S’emparer du mot d’ordre :la France doit fournir les traitements pour qu’il devienne une force, c’est à faire aujourd’hui.

C’est dans quoi nous nous sommes engagés, et chacun peut le décider pour lui-même, chacun peut le faire aussi. Faire quoi ? Et bien, se donner rendez-vous pour une nouvelle réunion près d’ici.

 

                                       ***************************

 

Première cage, deuxième cage. Tout sauf la liberté ?

 

Nous avons parlé de la cage construite devant l’entrée.

« On nous enferme comme au zoo ».

C’est bien vrai. Cette cage prend valeur de symbole.

Les riches veulent enfermer les pauvres. La France qui se représente en vieille rombière foutue veut enfermer ses jeunes. Cela fait penser au film « Titanic » : quand le paquebot fait naufrage, les garde-chiourme des première classe ferment les grilles pour empêcher la foule des étages inférieurs de monter sur le pont.

 

Cependant il y a peut-être une deuxième cage qui ne se voit pas mais qui est plus réelle et plus paralysante.

Le grand écrivain russe Varlam Chalamov aimait écrire cette phrase : « le prisonnier pense plus à la liberté que le geôlier à ses clefs » : c’est pourquoi, disait-il, il y a toujours des évasions.

Mais si le prisonnier désire sa cage ?  Il se plaint de la nourriture, il se plaint des gardiens, il envie ceux qui sont dehors, mais si jamais le géôlier faisait tomber ses clefs il irait les lui ramasser..

Dans le monde d’aujourd’hui un tel désir existe, à l’échelon de peuples et aussi des individus : par peur de l’inconnu, peur de trouver du pire, peur d’avoir à compter sur ses propres forces.

Aussi la fascination pour l’argent, l’amour des riches a pour envers le goût d’être enfermé et la fascination pour  la prison.

 

  allons-nous nous réunir ? Pas aux Champs-Elysées. Près d’ici, si cela se décide. C’est ce que nous proposons.

 

Collectif Politique Sida en Afrique : la France doit fournir les traitements

 

 

Adresse ; Campagne Sida en Afrique, c/o AGECA service B.P, 177, rue de Charonne 75011 Paris