Paris, le 16 novembre 2003.
Monsieur Jean-Marie Colombani, directeur du Monde
et la rédaction du journal
21 bis, rue Claude Bernard
75005 Paris
Mesdames, Messieurs,
Suite à l’article Le président brésilien Lula da Silva en tournée africaine pour promouvoir la solidarité Sud-Sud, paru dans votre journal daté du vendredi 7 novembre 2003 :
Le président français en
tournée africaine pour promouvoir la responsabilité Nord-Sud
Accord à Kinshasa sur la production
d’antirétroviraux.
Kinshasa correspondance
La France et le Congo ont signé un accord sur la construction d’un laboratoire de fabrication de médicaments antirétroviraux pour le traitement des malades du sida. L’accord a été conclu lors de la visite du président français qui a quitté, hier, Kinshasa, troisième étape de sa tournée africaine.
« Nous menons une bonne politique en matière de lutte contre le sida en France. Cette politique peut être étendue à l’Afrique », a déclaré le président français. Depuis peu, la France est un des rares pays qui produit des versions génériques des principaux médicaments antirétroviraux. Plus de douze types d’antirétroviraux sont aujourd’hui fabriqués par des laboratoires nationaux et distribués gratuitement aux anciennes colonies françaises.
Le choix du Congo pour cette opération pilote a été motivé par la proximité linguistique entre les deux pays, qui devrait faciliter la formation et le transfert de technologies. La production locale d’antirétroviraux permettrait de faire chuter les prix et d’étendre l’accès aux médicaments. Aujourd’hui, sur 1,5 million de séropositifs congolais, à peine un millier reçoit des antirétroviraux. Cependant, la France ne s’est pas engagée sur le financement du projet, évalué à 23 millions de dollars. Un partenariat entre les services de santé publics français et des laboratoires privés est envisagé.
Cet engagement pragmatique en faveur de la lutte contre le sida sur le continent africain revêt une dimension symbolique. « Resserrer les liens avec l’Afrique est pour nous une nécessité historique, morale et politique », a déclaré le président français.
Vous semble-t-il encore totalement impossible d’imaginer un tel article dans vos colonnes ? Ce que le Brésil fait, la France peut le faire. Il n’est pas trop tard pour participer à cette prise de décision politique, en publiant notre déclaration : Collectif Politique Sida en Afrique : la France doit fournir les traitements.
Veuillez trouver ci-jointes notre déclaration et la liste des premiers signataires.
Nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.
Copie adressée à :
Monsieur Serge July, directeur de Libération
et la rédaction du journal
11, rue Béranger
75003 Paris