François NICOLAS : Calendrier 2009-2010

 

 

 

 

Samedi 10 octobre 2009 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi

·       François Nicolas : Théoriser l’engendrement d’une aura poétique par l’œuvre musicale mixte, à la lumière mathématique du forçage (P. J. Cohen) d’une extension générique [a]

Samedi 17 octobre 2009 (Paris, Ircam, 10h30) - Samedi d’Entretemps consacré au livre de Jean-Paul Olive : Un son désenchanté (Klincksieck, 2008)

Samedi 24 octobre 2009 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps avec Fréderic Martin

 

5-7 novembre 2009 (Boulogne-sur-Mer, Université du Littoral - Côte d’Opale) : Colloque international Musique et politique

François Nicolas : Pour un cérémonial musical de l’égalité politique en Mai 68 [b]

 

Samedi 14 novembre 2009 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi avec Charles Alunni

Samedi 28 novembre 2009 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps

Samedi 5 décembre 2009 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi avec Moreno Andreatta / École mamuphi (Paris, Ircam, 15h) avec Pierre Cartier

Samedi 12 décembre 2009 (Paris, Ircam, 10h30) - Samedi d’Entretemps consacré au livre de Jean-Marc Chouvel : Analyse musicale : Sémiologie et cognition des formes temporelles (L’Harmattan 2006)

 

Samedi 12 décembre 2009 (Annecy, Cercle Richard Wagner) :

François Nicolas : Parsifal, une œuvre pour notre temps ?

 

Samedi 19 décembre 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps avec Jean-Pascal Chaigne

Samedi 16 janvier 2010 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi

Samedi 23 janvier 2010 (Paris, Ircam, 10h30) - Samedi d’Entretemps consacré au livre de Luigi Nono : Écrits (Contrechamps 2007)

Samedi 30 janvier 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps avec Jacopo Baboni Schilingi

Samedi 6 février 2010 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi

Samedi 20 février 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps avec Jean-Pierre Leguay

Samedi 13 mars 2010 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi / École mamuphi (Paris, Ircam, 15h) avec Pierre Cartier

 

Mercredi 17 mars (Paris, Académie des sciences) : Notations et écriture musicales en Occident [c]

François Nicolas : La logique à la note de l’écriture musicale [d]

 

Samedi 20 mars 2010 (Paris, Ircam, 10h30) - Samedi d’Entretemps Matinée spéciale : Écrire sur Gyorgi Kurtag ?

 

Mardi 23 mars 2010 (Bordeaux, Journée Théorie de l’expression et esthétique) : [e]

François Nicolas : L’expression musicale ? [f]

 

Samedi 27 mars 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps

Samedi 10 avril 2010 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi

Samedi 17 avril 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps

 

Vendredi 23 avril 2010 (Paris, Institut finlandais) : La musique et le sacré

François Nicolas : L’invocation musicale est-elle une prière ?

 

Samedi 15 mai 2010 (Paris, Ens, 10h30) - Séminaire mamuphi / École mamuphi (Paris, Ircam, 15h) avec Pierre Cartier

 

18-20 mai 2010 (Rennes, faculté de Rennes II) : Journées d’informatique musicale

François Nicolas : Penser l’œuvre musicale mixte à la lumière de la mathématique des extensions [g]

 

Samedi 22 mai 2010 (Paris, Ircam, 10h30) - Samedi d’Entretemps consacré au livre de Xavier Bisaro, Giuliano Chiello, Pierre-Henry Frangne : L'ombre de Monteverdi. La querelle de la nouvelle musique (Presses Universitaires de Rennes, 2008)

Samedi 29 mai 2010 (Paris, Ircam, 10h30) – Séminaire compositionnel Entretemps

 

Mardi 15 juin 2010 : Journée d’étude Affinités d’écritures et notations entre musique et mathématiques ? Comparaison Europe-Chine

François Nicolas : Les enjeux logiques du solfège

 

–––––



[a]

François Nicolas : Théoriser l’engendrement d’une aura poétique par l’œuvre musicale mixte à la lumière mathématique du forçage (P. J. Cohen) d’une extension générique

On partira de deux hypothèses.

1) La première est de fond : les œuvres musicales mixtes (celles qui mettent en œuvre deux déroulements temporels synchronisés : texte, danse, film, action scénique…) peuvent engendrer une aura poétique, qui constitue une sorte d’extension enveloppant l’œuvre de départ - cette hypothèse est suggérée par la théorie wagnérienne du drame (Opéra et Drame, 1850) qui prône une musique poétiquement fécondée.

2) Comment théoriser expérimentalement la constitution musicale d’une telle « aura poétique » ? C’est là qu’intervient notre seconde hypothèse, cette fois de méthode : éclairer une telle théorisation par la mathématique des extensions, plus précisément du forçage (forcing) d’extensions génériques (P. J. Cohen).

Ceci engage un programme de travail mamuphi 2009-2010 : l’exposé (qui, au demeurant, ne supposera nulle compréhension préalable de la mathématique du forcing – on présentera liminairement sa dynamique générale) sera donc problématisant plutôt qu’il n’offrira un fascicule de résultats (voir, en annexe, le fascicule de résultats pour le programme 2008-2009).

Les principales idées qui vont guider cette théorisation musicienne à la lumière des mathématiques sont les suivantes :

1.     Une œuvre musicale mixte compose des interactions entre flux temporels synchrones.

2.     Ces interactions seront formalisées comme interférences entre différents types de segmentation (segmentation proprement musicale, segmentation littéraire ou chorégraphique…).

3.     Dans une œuvre musicale mixte, c’est la musique qui dirige ces interactions, ce qui implique une violence musicale exercée sur le flux hétérogène que l’œuvre accueille et épouse.

4.     La composition proprement musicale d’une extension auratique mobilise la « convolution » de deux opérations inverses : une « modulation » de la segmentation musicale par la segmentation hétérogène, puis une « rétroaction » de la segmentation musicale ainsi modulée sur le flux hétérogène.

5.     Dans la première opération – « modulation » -, la musique fait violence au flux hétérogène en déposant son inspect propre (tout en captant son aspect et épousant son intension). Dans la seconde opération – « rétroaction » -, la musique fait violence au flux hétérogène en le remodelant selon un inspect musical importé, non natif.

6.     Au total, l’œuvre musicale mixte sera ainsi ressentie comme étendue (dotée d’une aura), la pointe de la théorisation, guidée par la problématique mathématique du forcing, étant alors d’examiner de quelle manière il est possible de contrôler, de l’intérieur même de la musique (compositionnellement donc), une telle extension auratique non musicale (tout de même que la mathématique contrôle une extension algébrique du corps des rationnels de l’intérieur même de l’espace des polynômes à coefficients dans et tout de même que le forcing contrôle l’extension M[G] de l’intérieur même de l’espace de départ M).

Annexes

Documentation mathématique sur le forcing des extensions génériques (Paul J. Cohen)

·   Thomas Jech : What is forcing ?

www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/Jech.pdf

·   Timothy Y. Chow :

o      Forcing for dummies

www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/Dummies.pdf

o      A beginner’s guide to forcing

www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/Chow.pdf

·   Patrick Dehornoy : La méthode du forcing

www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/Dehornoy.pdf

Fascicule de résultats du programme de travail (2008-2009) sur la théorie des faiseaux

·   Objets : l’objet musical (le morceau de musique) est un faisceau.

B.VIII : www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/B.VIII.pdf

·   Relations : mais les plus musicales des relations entre ces objets (leurs influences réciproques) ne sont pas des morphismes (de faisceaux).

B.IX : www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/B.IX.pdf

·   Topos : au total, le monde-Musique (fait de ces objets et de leurs relations c’est-à-dire des morceaux de musique et de leurs influences musicales) n’est donc pas un topos de faisceaux.

B.X : www.entretemps.asso.fr/Nicolas/2009.2010/mamuphi/B.X.pdf

[b]

Pour un cérémonial musical de l’égalité politique en Mai 68

 

Si le vrai sujet de Parsifal est bien, selon Alain Badiou (Journée Parsifal - Ens, 6 mai 2006), « la question d’un nouveau cérémonial où le collectif se représente à lui-même sans transcendance », si la démocratie représentative est bien « l’échec d’une telle cérémonie », est-il concevable de mobiliser la musique, 150 ans après Wagner, pour faire cérémonie de l’égalité politique en Mai 68 à l’occasion de son prochain cinquantenaire (2018) ?

 

Comment constituer aujourd’hui l’Idée (musicienne) d’un tel cérémonial (musical) pour le collectif (politique) ?

Quelle musique demain pour quelle politique aujourd’hui se référant à quel mai 68 ?

 

Je présenterai à ce titre le vaste projet d’une tétralogie Égalité ’68 associant les quatre composantes suivantes :

1.     une symphonie vocale (21 février 1968 : assaut et violence de masse)

2.     une cantate (1° mai 1968 : dissension et démocratie de masse)

3.     un madrigal (le mois de mai : étudiants & ouvriers)

4.     un opéra en un acte (17 juin 1968 : les militants)

[c]

Notations et écriture musicales en Occident

Colloque organisé par le comité d’histoire des sciences et épistémologie de l’Académie des sciences

 

Académie des sciences, Institut de France

 

Mercredi 17 mars 2010

 

Salle des Cinq Académies

Institut de France

23 quai de Conti, 75006 Paris.

 

La musique est le seul art à s’être doté, au cœur du Moyen-Âge européen, d’une écriture qui lui soit propre (le solfège), écriture à la lettre (la note) qui s’est lentement dégagée des anciennes notations (grecques ou grégoriennes). Cet événement reste au principe de l’inscription aujourd’hui universelle de la musique puisqu’on retrouve l’écriture musicale à la note au principe de la norme informatique Midi.

Qu’en est-il des enjeux de cette histoire, de ses implications en matière de logique musicale, de ses mutations en cours à l’orée d’un nouveau millénaire ?

 

Pierre Buser : Présentation

Gilles Dulong : La notation grégorienne de la musique et ses mutations vers l’écriture de l’Ars Nova

François Nicolas : La logique à la note de l’écriture musicale

Hugues Vinet : Les mutations informatiques en cours de l’écriture musicale

[d]

« La logique à la note de l’écriture musicale »

 

L’écriture musicale n’est pas une simple technique permettant la fixation et la transmission des idées musicales. Elle constitue la clef de voûte de ce qu’il est légitime d’appeler logique musicale.

À bien y regarder, entre la note et le son qu’elle est censée désigner, cela ne transite pas : il y a un gouffre écriture/perception au principe même du solfège. Beaucoup le lui ont reproché ; c’est pourtant cette césure constitutive qui a autorisé le déploiement d’une pensée musicale à l’œuvre de Guillaume Dufay jusqu’à aujourd’hui.

Il s’agira de montrer, le plus concrètement possible et par une série d’exemples empruntés à la musique dite classique, la nature particulière de ce gouffre en sorte d’exhausser la puissance de pensée d’une musique qui, en articulant ces deux faces, inaugure la dialectique de l’écoute possible d’une partition.

[e]

Axe de Recherche sur la Théorie de l’Expression

EA 4201, LNS

« Lumières, Nature, Société »

Université Michel de Montaigne, Bordeaux-III

 

Responsables : Julia Peker et Juan Luis Gastaldi

 

1° Journée d’étude

Théorie de l’Expression et Esthétique

 

Mardi 23 mars 2010

Université Michel de Montaigne, Bordeaux-III

Salle G008

 

Juan Luis Gastaldi (Bordeaux III) : Présentation et introduction générale

Jacques-Olivier Bégot (ENS Paris) : « La césure de l'expression: W. Benjamin lecteur des Affinités électives. »

déjeuner

 

Julia Peker (Bordeaux III) : « La question de l'expression dans l'histoire de l'art moderne »

Frédéric Pouillaude (Sorbonne-Paris I) : « Geste et intersubjectivité en danse »

 

François Nicolas (ENS Paris, Ircam) : « L’expression musicale ? »

[f]

L’expression musicale ?

 

La notion d’expression musicale s’éclaire par l’expression picturale dont ce type de miniatures persanes est porteur.

L’expression musicale n’est pas l’expression musicienne (celle d’un musicien).

L’expression musicale est constituante, et non pas constituée (à partir d’un sujet préexistant).

Mais que constitue-t-elle, et d’où procède son pouvoir constituant ?

 

Il faut pour cela dialectiser l’expression musicale avec deux autres dynamiques également constituantes : la construction et la sensation musicales.

Cette dialectique à trois termes est mise en œuvre par le jeu instrumental, soit le corps à corps d’un musicien et de son instrument de musique (corps-accord) qui, en phrasant cette dialectique, constitue précisément l’œuvre comme acteur (« sujet ») musical.

Trois œuvres, respectivement de Brian Ferneyhough, d’Arnold Schoenberg et de Jean-Sébastien Bach, peuvent illustrer comment une telle expression musicale opère au travers de semblables phrasés.

[g]

Appelons œuvre musicale mixte l’œuvre musicale qui accueille un flux temporel non musical (un poème récité/chanté, un ballet, une vidéo…) pour lui entrelacer son propre flux musical – le modèle le plus simple en sera celui du lied (à la condition – nécessaire – que le texte chanté reste intelligible).

On se propose d’analyser une puissance musicale particulière de ce type d’œuvre, puissance qui tient non seulement au fait que la musique s’y trouve « éclairée » par le poème-ballet-vidéo mais, plus encore, que la musique, qui pourtant ne parle pas, s’y trouve en retour apte à « éclairer » le sens littéraire du texte, ou le sens chorégraphique du ballet, ou le sens plastique de la vidéo.

Appelons « aura » de l’œuvre cet effet général d’éclairage dont elle est le siège.

On analysera, à la lumière des mathématiques, comment une telle irradiation est possible et de quelle manière concrète la musique contrôle, pas à pas et de l’intérieur de l’œuvre, l’engendrement d’une telle « aura ».

Pour ce faire, on s’appuiera

      sur les extensions algébriques de corps (singulièrement celle du corps des rationnels) ;

      sur les extensions génériques d’ensembles dénombrables (dans la théorie du forcing de Paul Cohen).