Duelle : Projection sonore par la Timée
François Nicolas
Directives générales
• Toute « voix » doit pouvoir être repérée et suivie, d’un bout à l’autre de son expression.
• Aucune « voix » n’est, a priori, principale. En particulier la voix de la récitante principale suit ce principe : elle est présente au milieu du collectif, ni en avant, ni non plus noyée.
Les exceptions locales sont ainsi notées:
H : voix en avant du collectif
N : voix secondaire, en arrière de la précédente, mais légèrement en avant des voix restantes.
Micros
Notés µ et différenciés selon leur éloignement par rapport à la source enregistrée:
L : Lointain
M : Moyen
P : Proche
C : Contact
Directivités
K : cardio
Ω : omni
∆ : dipôle
On les précise par les axes. Ex. : Kz+ = cardio avant, ∆x = dipôle latéral, etc.
a indique le caractère aléatoire de la directivité (commandé, en général, par les attaques). Par exemple ∆a : dipôle aléatoire.
Configurations
Récitante [1]
Configuration épousant la dualité de positions du texte (mère duelle) :
position B (en italiques dans le texte) : en ∆x,
position A (le reste) : en Kz+.
Mouvements de configurations
O / F : Ouverture / Fermeture.
On spécifiera alors la position de départ ou d’arrivée. Exemple : O(Ω) = ouverture à partir d’un omni pour tous (et ce, vers une configuration précisée).
R : Rotation (précisée selon leur axe ; exemple : Rx = rotation horizontale de haut en bas)
P : Permutation (les voix s’échangent les places)
On distingue les configurations génériques et celles qui sont propres à tel ou tel instrument.
Les configurations génériques sont susceptibles de tous les mouvements précisés ci-dessus, les configurations instrumentales particulières ne peuvent, au mieux, que s’ouvrir ou se fermer [2].
Configurations
génériques
Étale (3 K plutôt vers le bas)
O(Ω/Ky-) + R(x) |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
|
x |
B |
|
y- |
|
C |
|
xy +45 |
|
D |
|
xy -45 |
|
(E: réverb) |
|
|
x |
La rotation peut engendrer un effet « diabolo » ou double cône horizontal.
Cône (3 K ou ∆ évitant la direction du public)
O(Ω/∆x/Kz) + R(z) + P |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
|
x |
B |
|
• |
• |
C |
|
• |
• |
D |
|
• |
• |
(E: réverb) |
|
|
x |
Étoile (4 ou 5 K dont aucun ne va vers l’avant)
O(Ω/Kz-) + R(z) |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
y+ |
|
B |
|
x+ |
|
C |
|
x- |
|
D |
|
y- |
|
(E: réverb) |
|
(z-) |
|
Trièdre (3 ∆ orthogonaux)
O(Ω) + R(al) |
Ω |
K |
∆ |
A |
Ω |
|
|
B |
|
|
x |
C |
|
|
y |
D |
|
|
z |
(E: réverb) |
|
|
x |
Bouquet (de ∆ plutôt destiné aux permutations)
O(Ω/∆x) + P + R(z) |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
|
x |
B |
|
|
y |
C |
|
|
xy +60 |
D |
|
|
xy -60 |
(E: réverb) |
|
|
x |
Configurations
instrumentales
Piano
Préférence pour R2x
Grand Orgue
Kz- avec réverbération en ∆x
R2y avec réverbération en ∆x
Clavecin
Si l’on dispose de plusieurs voix :
Timéefié
(étale)
O/F |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
|
x |
B |
|
xy +60 |
|
C |
|
xy +30 |
|
D |
|
xy -30 |
|
E |
|
xy -60 |
|
En jouant cette fois des différents micros :
Réaliste
Ø |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
µC : z- |
|
B |
|
µP : z+ |
|
C |
|
|
µM : x |
D |
|
|
|
(E: réverb) |
|
|
|
Hyperréaliste
Ø |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
µC : z- |
|
B |
µP |
|
|
C |
µM (1/2) |
|
µM (1/2 :
x) |
D |
|
|
µL : x |
(E: réverb) |
|
|
|
Fictif
Ø |
Ω |
K |
∆ |
A |
|
|
µC : x |
B |
µP (1/2) |
|
µP (1/2 :
x) |
C |
µM |
|
|
D |
|
µL : z- |
|
(E: réverb) |
|
|
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Exemples de
configurations dans Duelle
Duo récitante / Clavecin
II (5…) : clavecin en R2x et récitante alternant Kz+ et ∆x.
Clavecin
• Réaliste (différents micros) : III (49), XI (autour de 3’)
• Étale (différentes voix) : IX.8 (181) soit un faisceau de cardios
Grand Orgue
• Kz- (+ R2x)
• R2y (+ ∆x)
Le choix d’une des 2 configurations du Grand Orgue dépend étroitement du contexte instrumental dans la Timée.
Le Kz- est la configuration de base qui dispose l’orgue en arrière-salle et laisse les régions avant disponibles pour d’autres instruments.
Le R2y (logique de « tribune ») garde l’espace latéral disponible pour les autres instruments : cf. VIII.7 (143)
Triède ou cône pivotant
• « Noria » des mères : IX.7 (179)
• 2 récitantes pivotant : X (188)
Faisceau de dipôles
3 dipôles horizontaux (∆x ± 15°) :
I (1) [voix]
V (90, 95) [flûtes]
IX.1 (150…) [voix]
XII (200) [percussions]
Couple de cardios
2 cardios avant orientés vers le haut, l’un à gauche, l’autre à droite, et laissant les autres régions disponibles pour d’autres instruments.
VIII.7 (143) : violon et flûte (+ récitante, clavecin, piano et Grand Orgue)
XI (vers 3’40 ») : 2 violons (+ flûte et clavecin)
Profilage
Cf. Gong. Il s’agit ici d’évolutions plutôt que de configurations (cf. profilage du son, ici par réduplication : l’enveloppe épouse l’enveloppé [3]) :
I (1)
XII (200)
[1] Au départ, il s’agissait là d’une configuration minimale, une configuration maximale consistait en une grande variété de directivités correspondant (voir les différences inscrites par des couleurs dans le texte) aux différentes adresses d’énonciation. Cette possibilité a finalement été abandonnée, pour raison de clarté du discours musical.
[2] Il s’est avéré, en cours de travail concret, que ces ouvertures et fermetures étaient perceptivement très peu prégnantes : soient elles correspondaient à un mouvement déjà présent dans la partition et n’y apportaient alors rien ; soit elles étaient une décoration sur une partition ne le nécessitant pas et elles étaient alors insignifiantes. On a donc abandonné toute idée d’ouvrir et fermer les configurations
[3] Remarquer : cette réduplication n’est pas toujours intéressante. Par exemple, le tourbillonnement musical des trois flûtes dans V (95…) n’est pas mis en valeur par un tourbillonnement équivalent des directivités qui tend au contraire à tout brouiller. Ici la simplification des directivités s’impose pour mettre en valeur ce qui est déjà activé par l’écriture. D’où le parti pris, après de nombreuses recherches, d’un faisceau de 3 dipôles horizontaux.
Hypothèse : la réduplication serait positive dans le cas du gong car il s’agit de rédupliquer (avec les directivités) un profil sonore et non pas un mouvement musical écrit. Où l’on retrouve la différence entre sonore et musical…