Duelle (François Nicolas) : Travail sur un poème de Paul Celan

 

 

 


Le poème en allemand (Zeitgehöft)

 

 

Ein Stern

lauscht einem Licht,

eine Stunde verstöbt

eine Stunde,

 

herzschwer

rollt Azur

über dich hin,

 

dein blutiger

Speichel

beglückt

ein besessenes Staubkorn,

 

ein Mutterstummel

führt ein Frühgesicht

durch einen Schmerz,

 

sein Gott

schreitet mähend die Bilderfront ab,

auf den Graten

der obersten

Wiege.

 

 


Traduction Martine Broda (Enclos du temps)

 

 

Une étoile

écoute une lumière,

une heure chasse

une heure,

 

lourd-cœur,

Azur roule

par-dessus toi,

 

ta sanglante

salive

bénit

un grain de poussière possédé,

 

un moignon de mère

mène un visage précoce

à travers une douleur,

 

son dieu

fauchant passe en revue le front des images,

sur l’arête

du suprême

berceau.

 

 


Traitement dans Duelle (partie VII)

 

Lecture du poème en allemand par Beate Perrey

 

Mélodie extraite (informatiquement) de cette voix parlée :

Résultat midi de cette mélodie :


Intégration de ce matériau dans Duelle (page 123) avec violons enregistrés (dans la Timée) et violon live (en harmoniques).

 

Cette page représente la première apparition du poème dans Duelle, apparition où la voix parlée est accompagnée de son ombre musicale.

Ce matériau (texte / voix / ossature musicale) intervient à nouveau à différents endroits de l’œuvre mais de manière désormais dissocié (le nœud d’un texte, d’une voix parlée et de son ossature mélodico-rythmique est défait et chaque composante s’autonomise).